La pesanteur spécifique du Lazulite est de 2,76 k
aM -
Gissement. On ne connoît pas encore de véritables cristaux de
Lazulite outremer Cette pierre se trouve toujours en
masses amorphes peu volumineuses, qui font partie de
differentes roches primitives, et notamment des granités.
Les échantillons que l’on connoît sont accompagnes
de felspath, de pétrosilex, de fer sulfuré , de grenat,
de chaux carbonatée; mais il paroît qu’on trouve
plus ordinairement le Lazulite en morceaux épars et
roulés. Tel est celui des bords du lac Baykal en Sibérie.
Le plus beau vient de la Chine , de la Perse, et
principalement de la Grande-Bucharie. On en trouve
en morceaux épars et impurs près d’Erzeron en Arménie.
( Tournefort.) a
^ *ase- Le Lazulite outremer est assez dur et assez compacte
pour recevoir un poli brillant. Son beau bleu est traversé
de veines et marqué de points de sulfure jaune
de fer, qui ressemblent à des paillettes d’or ; aussi cette
pierre est-elle très-i’echerchée pour l’ornement des meubles
précieux. Mais son principal usage est de fournir la
belle couleur bleue nommée outremer, qui s’emploie
facilement à l’huile , et qui a le grand avantage de ne
pas changer par le temps. Avant de préparer l’outremer
, on essaye le Lazulite en le faisant chauffer et en
le plongeant tout rouge dans le vinaigre. S’il n’éprouve
aucune altération dans sa couleur par une chaleur modérée
, il est regardé comme bon. Alors on le fait enaomment
silice, quelques caractères que ne présente pas ordinairement
la silice pure. Il y a en outre dans le résultat de leur analyse
une perte de près de 0,06. On ne sait point encore à quoi peut être
due la couleur brillante et intense du Lazulite. '
1 On cite ( Journal des Mines, n° 100) un cristal dodécaèdre
rhomboïdal ; mais ce cristal étant opaque et mélangé de pyrite et de
chaux carbonatée, rien ne prouve qu’il appartienne réellement au
Lazulite.
1 Ne seroit-ce pas plutôt le minerai de cuivre, nommé vulgairement
pierre d'Arménie ?
core rougir et refroidir plusieurs fois par immersion
dans le vinaigre , ce qui le rend plus facile à pulvériser
, et on le réduit en une poudre extrêmement fine.
On fait avec de la résine , de la cire , de l’huile de lin.
cuife , une pâte dans laquelle on incorpore la poudre
de Lazulite. On met cetie pâte dans un linge, et on la
pétrit dans de l’eau chaude, qui se colore en bleu par
la suspension de la poudre de Lazulite. Cette poudre
se dépose par le repos , et donne le bleu d’outremer.
La première eau, ordinairement sale, est jetée ; la seconde
eau donne l’outremer de première qualité. A
mesure que le lavage approche de sa fin , la poudre
qui se précipite est d’un bleu moins intense, et l’outremer
d’une qualité très-inférieure à celle des premiers
dépôts. MM. Clément et Desormes ont tiré de la composition
de la pierre, la théorie de cette opération singulière;
ils la considèrent comme un savonnage. L ’eau,
en se combinant avec la soude du Lazulite , entraîne
facilement l’outremer, tandis que le mastic qui enveloppe
la pâte , retient les particules arides de la gangue
auxquelles il adhère plus fortement qu’aux parties savonneuses
et glissantes de l’outremer.
2e S O U S - E S P . LAZULITE DE KLAÎBOTH *Û
C e t t e sous-espèce est d’un bleu moins éclatant; Caractères,
elle a une cassure ou grenue ou lamelleuse, et paroît
susceptible de cristalliser. Les cristaux qu’elle présente
sont des prismes à quatre ou à six pans : ils sont
opaques et engagés dans une gangue de quartz. Ce L azulite
est infusible au chalumeau, il y devient d’un gris
clair. M. Klaprolh n’y a trouvé que de la silice, de l’alumine
et de l’oxide de fer. Sa couleur n’est point attaquable
par les alkalis purs, ce qui prouve que ce n’est
point un prussiale de fer.
Les échantillons encore très — rares de cette pierre, Lieu.
* L a \ u l i t h t le Lazulithe. B r o c h .