Lieux.
Il se dégage des deux premières sortes de terreins avec
une assez grande abondance, et remplit promptement,
en tout ou en partie, les cavernes qui s’y trouvent ou
les puits qu’on y creuse. Comme il est plus pesant que
l’air, il forme sur le sol de ces cavernes ou au fond de
ces puits, une couche assez épaisse, qui ne permet pas
de pénétrer dans ces lieux sans certaines précautions,
que nous ferons connoître en traitant de l’art de tirer les
métaux du sein de la terre.
Parmi les grottes les plus remarquables qui contiennent
cet acide, on cite la grotte du Chien, près de Pouzzole,
dans le royaume de Naples. Le gaz acide carbonique
forme sur le sol de cette grotte une couche quelquefois
visible, de deux décimètres d’épaisseur ; lorsqu’on y
plonge un animal, il est asphyxié, c’est-à-dire qu’il perd
l’usage de ses sens, et qu’il y perdroit bientôt la vie, si
on ne se hâtoit de le transporter en plein air.
Les anciens connoissoient ces cavernes remplies d’un
air nuisible, et leur donnoient le nom de méphitis.
Il y en a un très-gfand nombre en Italie, aux environs
deBolsena. Le sol semble y comprimer l’Acide, carbonique
, qui se dégage avec rapidité aussi-tôt que l’on
creuse deux à trois mètres.
L ’Acide carbonique dissous dans l’eau, est dans un
état de combinaison si foible , qu’il peut être considéré
comme isolé. On l’en dégage par l’agitation ou par la
plus légère chaleur. Les eaux acidulées sont très-communes
dans la nature, mais elles sont toujours placées
dans les terreins secondaires ou dans les terreins volcaniques.
Les quantités d’acide qu’elles renferment sont
iȎs-variables.
Parmi les eaux minérales chaudes qui contiennent de
l’Acide carbonique, on peut citer celles de Vichy, du
Mont-d’Or, de Châtel-Guyon, de Pozzello près Pise, &c.
Les eaux minérales froides acidulées sont beaucoup
plus nombreuses. Telles sont celles de Chciteldon, de Seltz,
de Spa, de Pyrmont, de Fougues, de Saint-Pârise, &c.
On ne sait pas èncore quelle cause peut produire la Annotation!,
grande quantité d’Acide carbonique qu’on trouve libre
dans le sein de la terre. On ne sait si l’on doit attribuer la
production de cet acide à la décomposition des carbonates
terreux par des feux souterrains •, explication qui
n’est guère admissible dans beaucoup de circonstances ;
ou^i l’on ne doit pas plutôt en rechercher l’origine dans
la combinaison de l’oxiaiène avec les matières charbon-
neuses assez communes dans les terreins calcaires, schisteux
et volcaniques, où cet acide se trouve ordinairement.
6e G e n r e . B O R A C I Q U E .
i re E sp. A C ID E B O R A C IQ U E .
L ’A c id e boracique pur est concret et sous forme de Caractères,
paillettes brillantes ; il a peu de saveur, et son action
acide est très-foible : il est fixe au feu , et se laisse plutôt
fondre que volatiliser.
Ce n’est que depuis 1776 qu’on s’est assuré que cet Gisement
acide existoit à l’état libre dans la nature. On en doit et lieux'
la découverte à MM. Hoëfer et Mascagni. Ces naturalistes
l’ont trouvé en dissolution dans les eaux de
plusieurs lagoni ou petits lacs de Toscane ; il est même
mélangé à l’état concret avec les terres qui entourent
ces lagoni : il s’y présente sous la forme de stalactites
douces et savonneuses au toucher, et d’un blanc assez
pur, tacheté de jaune - isabelle. Les lagoni qui contiennent
le plus de cet acide, sont ceux de Cherchiajo,
de Monte-cerboli, de Castel-nuovo, et en général tous
ceux d’où le gaz se dégage abondamment et avec une
espèce de sifflement. M. Mascagni a également trouvé
l’Acide boracique sur les bords de la source chaude de
Sasso , près de Sienne ; et c’est pour cette raison qu’on a
donné le nom de Sa s so l in à cet acide natif.
L ’Acide boracique est accompagné dans ces eaux de
différens borates , de sulfates d’alumine et d’ammoniaque
, &c.