attachez. Comme cette liqueur étoit fort épaiffe & que
les filamens étoient trop près les uns des autres pour que
je puffe les diftinguer aulfi clairement que je le defirois,
je délayai avec de l’eau de pluie pure & dans laquelle je
m’étois aflùré qu’il n’y avoit point d’animaux, une autre
goutte de la liqueur féminale; je vis alors (P l. i,fig . J .)
les filamens bien féparez, & je reconnus très-diftinélement
le mouvement des petits corps dont je viens de parler; il
fe fàifoit plus librement, ils paroiffoient nager avec plus
de vîteffe, & trainoient leur filet plus légèrement, & fi
je ne les avois pas vûs fe féparer des filamens & en tirer
leur filet, j’aurois pris dans cette fécondé obfervation le
corps mouvant pour un animal, & le filet pour la queue
de % animal. J ’obfervai donc avec grande attention un
des filamens d’où ces petits corps mouvans fortoient, il
étoit plus de trois fois plus gros que ces petits corps ;,
j eus la fatisfàélion de voir deux de ces petits corps qui
fe détachoient avec peine, & qui entraînoient chacun un
filet fort délié & fort long, qui empêchoit leur mouvement,
comme je le dirai dans la fuite.
Cette liqueur féminale étoit d’abord fort épaiffe, mais
elle prit peu à peu de la fluidité, en moins d’une heure
elle devint affez fluide pour être prefque tranfparente ; à
mefure que cette fluidité augmentoit, les phénomènes,
changeoient, comme je vais le dire.
I I.
Lorfque la liqueur féminale eff devenue plus fluide,
on ne voit plus les filamens dont j ’ai parlé ; mais les
petits corps qui fe meuvent, paroiffent en grand nombre
(P L 1 , fig . (L.) ils ont pour la plupart un mouvement
d ’ofciilation comme celui d ’un pendule, ils tirent après
eux un long filet , on voit clairement qu’ils font effort
pour s’en débarraffer ; leur mouvement de progreflion
en avant efl fort lent , ils font des ofcillations à droite
& à gauche . le mouvement d’un bateau retenu fur une
rivière rapide par un cable attaché à un point fixe, repréfente
affez bien le mouvement de ces petits corps, à
l ’exception que les ofcillations du bateau fe font toujours
dans le même endroit, au lieu que les petits corps avancent
peu à peu au moyen de ces ofcillations, mais ils ne
fe tiennent pas toûjoursfurle même plan, o u , pour parler
plus clairement, ils n’ont pas .comme un bateau, une bafe
large & plate , qui fait que les mêmes parties font toujours
à peu près dans le même plan ; on les voit au contraire,
à chaque ofcillation, prendre un mouvement de roulis
très-confidérable , en forte qu’outre leur mouvement
d’ofciilation horizontale, qui efl; bien marqué, ils en ont
un de balancement vertical, ou de roulis , qui efl auflt
très-fenfible, ce qui prouve que ces petits corps font de
figure globuleufe, ou du moins que leur partie inférieure
n’a pas une bafe plate affez étendue pour les maintenir
dans la même pofition.
I I I .
Au bout de deux ou trois heures, lorfque la liqueur efl
encore devenue plus fluide, on voit ( PL 2, fig .y - ) une
Z, ij