je la délayai avec un peu d’eau, mais je fus furpris de voir
que l’eau avoit arrêté tout-à-coup ie mouvement de tous
ces corps , je les voyois très-diflinélement dans la liqueur,
mais ils étoient tous abfoiument immobiles: ayant répété
plufieurs fois cette même obfervation, je m’aperçus que
l ’eau qui; comme je l’ai dit, délaie très-bien les liqueurs
féminales de l ’homme, du chien, &c. au lieu de délayer
la femence du bélier, fembloit au contraire la coaguler,
elle avoit peine à fe mêler avec cette liqueur, ce qui me
fit conjecturer qu’elle pou voit être de la nature du fuif,
que le froid coagule & durcit; & je me confirmai bientôt
dans cette opinion, car ayant fait ouvrir l ’autre épidi-
dime où je eomptois trouver de la liqueur, je n’y trouvai
qu’une matière coagulée, épaiffie & opaque, le peu de
temps pendant lequel ces parties avoient été expofées à
l ’air, avoit fuffi pour refroidir & coaguler la liqueur
féminale qu’elles contenoient.
X X I V .
Je fis donc ouvrir un autre bélier, & pour empêcher
la liqueur féminale de fe refroidir & de fe figer, je lailîài
les parties de la génération dans le corps de l’animal, que
l ’on couvroit avec des linges chauds; avec ces précautions
il me fut aifé d’obferver un très-grand nombre de
fois la liqueur féminale dansfon état de fluidité; elle étoit
remplie d’un nombre infini de corps en mouvement,
'(Fig- r$>p!-3-) ÎP étoient tous obfongs, & ils fe remuoient
en tous fens ; mais dès que la goutte de liqueur qui étoit
fur
F- ic a .16 .