298 H i s t o i r e Na t u r e l l e .
en environnent le col, & que par la feule action du tilTo
fpongieux de toutes ces parties, elle ne puiffe parvenir
aulfi aux lacunes qui font autour de l’orifice extérieur de
l ’urètre, fur-tout fi le mouvement de cette liqueur ell
aidé par les ébranlemens & la tenfion que l’acte de la gé—
nération occafionne dans toutes ces parties.
De-là on doit conclurre que les femmes qui ont beaucoup
de tempérament, font peu fécondes, fur-tout fi elles-
font un ulàge immodéré des hommes, parce qu’elles rér-
pandent au dehors la liqueur féminale qui doit relier dans*
la matrice pour la formation du foetus. Aulfi voyons-nous,
que les femmes publiques ne font point d’enfans , ou du.<
moins qu’elles en font bien plus rarement^que les autres;,.
& dans les pays chauds, où elles ont toutes beaucoup plus*
de tempérament que dans les pays froids ,. elles font aulfi
beaucoup moins fécondes. Mais nous aurons oecafiom
de parler de ceci dans la fuite.
Il efl naturel de penfer que la liqueur féminale, foit du
mâle, foit de la,femelle, ne doit être féconde.que quand
elle contient des corps en mouvement ; cependant c ’ell
encore une queltion , & je ferois alfez porté à croire
que comme ces corps font fujets à des ehangemens de
forme & de mouvement, que ce ne font que des parties
organiques qui fe mettent en mouvement félon différentes
circonftances, qu’ils fe développent,, qu’ils fe décompo-
fent, ou qu’ils fe compolènt fuivant les différées rapports
qu’ils ont entr’eux, il y a une infinité de différ.ens états de
cette liqueur, & que l ’état où elle efl lorfqu’on y voit
ces parties organiques en mouvement, n’ell peut - être
pas abfolument nécelfaire pour que la génération puilTe
s’opérer. L e même Doéleur Italien que nous avons cité,
dit qu’ayant obfervé pluïieurs années de fuite là liqueur
féminale, il n’y avoit jamais vu d’animaux lpermatiques
pendant toute la jeunelfe, que cependant il avoit lieu de
croire que cette liqueur étoit féconde, puifqu’il étoit devenu
pendant ce temps le père de pluïieurs enfàns, &
qu’il n’avoit commencé à voir des animaux lpermatiques
dans cette liqueur, que quand il eût atteint le moyen â g e ,
l ’âge auquel on efl obligé de prendre des lunettes, qu’ il
avoit eu des enfans dans ce dernier temps auffi-bien que
dans le premier; & il ajoute qu’ayant comparé les animaux
lpermatiques de fa liqueur féminale avec ceux de quelques
autres, il avoit toujours trouvé les liens plus petits que
ceux des autres. Il femble que cette obforvation pourrait
faire croire que la liqueur féminale peut être féconde,
quoiqu’elle ne foit pas actuellement dans l’état où il faut
qu’elle foit pour qu’on y trouve les parties organiques en
mouvement; peut-être ces parties ne prennent-elles du
mouvement dans ce cas, que quand'k liqueur efl dans le
corps de la femelle ; peut-être le mouvement qui y exilte,
elt-il infonfible, parce que les molécules organiques font
trop petites.
On peut regarder ces corps organifez qui fè meuvent,
ces animaux fpermatiques, comme le premier affemblage
de ces molécules organiques qui proviennent de toutes
les parties du corps; lorfqu’il s’en raffemble ùne.afféz
P p ij