devenir chryfalide, & arriver enfin àfon état de perfection,
à Ion état de mouche, dans lequel feul l’animal a la faculté
d’engendrer, au lieu que le ver Ipermatique n’a aucun
principe de génération, il ne vient pas d’un oeuf; & quand
même on accorderait que la femence peut contenir des
oeufs d ’où fortent les vers Ipermatiques, la difficulté reliera
toujours la même ; car ces oeufs fuppofez n’ont pas pour
principe d’exiltence la copulation des deux sexes, comme
dans les infeéles, par conféquent la production fuppo-
fée, non plus que le développement prétendu des vers
Ipermatiques, ne peuvent être comparez à la produétion
& au développement des infeéles, & bien-loin que les
partifans de cette opinion puilfent tirer avantage de la
transformation des infeéles, elle me paraît au contraire
détruire le fondement de leur explication.
Lorfqu’on fait attention à la multitude innombrable
des vers fpermatiques, & au très-petit nombre de foetus
qui en réfulte, & qu’on oppofe aux Phyficiens prévenus
de ce lyllème la profufion énorme & inutile qu’ils font
obligez d’admettre, ils répondent, comme je l’ai dit, par
l ’exemple des plantes & des arbres, qui produifent un
très-grand nombre de graines alfez inutilement pour la
propagation ou la multiplication de l’elpèce, puifque de
toutes ces graines il n’y en a que fort peu qui produifent
des plantes & des arbres, & que tout le relie femble être
deftiné à l’engrais de la terre, ou à la nourriture des animaux;
mais cette comparaifon n’ell pas tout-à-fait julte,
parce qu’il ell de néceffité abfolue que tous les vers
Ipermatiques
Ipermatiques périlfent, à l’exception d’un feu l, au lieu
qu’il n’ell pas également nécelîaire que toutes les graines
périlfent, & que d ’ailleurs en fervant de nourriture à
d ’autres corps organifez, elles fervent au développement
& à la reproduétion des animaux, lorfqu’elles ne deviennent
pas elles-mêmes des végétaux, au lieu qu’on ne voit
aucun ufage des vers Ipermatiques, aucun but auquel on
puilfe rapporter leur multitude prodigieufe : au relie, je ne
fais cette remarque que pour rapporter tout ce qu’on a
dit ou pu dire fur cette matière, car j’avoue qu’une raifon
tirée des caufes finales n’établira ni ne détruira jamais un
lyllème en Phyfique.
Une autre objeétion que l ’on a faite contre l ’opinion
des vers Ipermatiques, c ’ell qu’ils femblent être en nombre
alfez égal dans la femence de toutes les elpèces d’animaux
, au lieu qu’il paraîtrait naturel que dans les elpèces
où le nombre des foetus ell fort abondant, comme dans
lés poilfons, les infeéles, &c. le nombre dès vers fpermatiques
fût auffi fort grand; & il femble que dans les
elpèces où la génération ell moins abondante, comme
dans l’homme , les quadrupèdes , les oifeaux, & c. le
nombre des vers dût être plus petit; car s’ils font la caufe
immédiate de la produétion, pourquoi n’y a-t-il aucune'
proportion entre leur nombre & celui des foetus! d ’ailleurs
, il n’y a pas de différence proportionnelle dans la
grandeur de la plûpart des elpèces de vers Ijjermatiques,
ceux des gros animaux font auffi petits que ceux des plus
petits animaux; le cabillau & l ’éperlan ont des animaux
Tome I I . X