que d en attribuer 1 origine aux peuples encore fàuvages
&nuds, qui ont cherché à porter de la manière la moins
incommode les choies qui leur ont paru les plus précieu-
fe s , en les attachant à cette partie.
La bizarrerie & la variété des ufàges parodient encore
plus dans la manière différente dont les hommes ont arrangé
les cheveux & la barbe ; les uns, comme les T u r c s ,
coupent leurs cheveux & lailfent croître leur barbe ; d’autres,
comme la plupart des Européens, portent leurs cheveux
ou des cheveux empruntez & rafent leur barbe; les
Sauvages le 1 arrachent & confervent foigneufement leurs
cheveux ; les Nègres fe rafent la tête par figures, tantôt
en étoiles, tantôt a la façon des Religieux, Sc plus communément
encore par bandes alternatives, en lailîànt autant
de plein que de rafé , & ils font la même chofe à
leurs petits garçons ; les Talapoins de Siam font rafer la
tête & les fourcils aux enfans dont on leur confie l’éducation
; chaque peuple a fur cela des ufages différens, les
uns font plus de cas de la barbe de la lèvre fupéneure
que de celle du menton , d’autres préfèrent celle des
joues & celle du deffous du vifage ; les uns la frifent, les
autres la portent liffe. Il n’y a pas bien long-temps que nous
portions les cheveux du derrière de la tête épars, & flot-
tans , aujourd hui nous les portons dans un lac; nos habil-
lemens font différens de ceux de nos pères, la variété dans
la manière de fe vêtir eft auffi grande que la diverfité des
nations, & ce qu il y a de fingulier, c ’efl que de toutes
les elpèces de vetemens nous ayons choili l ’une des plus
Tome IL y y y