148 H i s t o i r e Na t u r e l l e .
moyen du microfcope il y trouva les animaux fpermatiques
du chien, qu’il les trouva aulîî dans l’autre corne de
la matrice, & qu’ils étoient en très-grande qxiantité dans
cette partie de la matrice qui eft voiline du vagin, ce qui,
dit-il, prouve évidemment que la liqueur féminale du mâle
étoit entrée dans la matrice, ou du moins que les animaux
fpermatiques du chien y .étoient arrivez par leur mouvement,
qui peut leur faire parcourir quatre ou cinq pouces
de chemin en Une demi-heure. Dans la matrice d’une
femelle de lapin qui venoit de recevoir le mâle, il obferva
auffi une.quantité infinie de ces animaux: fpermatiques du
mâle, itdit que le corps de ces animaux eft rond, qu’ils
ont de longues queues, & qu’ils changent fouvent de
figure, fur-tout lorfque la matière humide dans laquelle
ils nagent, s’évapore & fe defsèche.
Ceux qui prirent la peine de répéter les obfervations
de ’Leeuwènhoeki>!les"tronvèrent alfez ; conformes à la
vérité ; mais il y en eut qui voulurent encore enchérir fur
fes découvertes, & Dalenpatius ayant obfervé la liqueur
féminale de l ’homme ,| prétendit non .feulement y-avoir
trouvé.ldes animaùxtifemblables .aux teftards qui doivent
devenir des grenouilles, dont le corps lui parut à peu près
gros comme un grain de froment, dont la queue étoit
quatre ou cinq fois plus longue.que le corps, qui fe mou-
voientavec une grande agilité & frappoientavec la queue
la liqueur dans laquelle ils nagëoient, mais, chofe plus mer-
vejileufe, il vit un de ces animaux fe développer ou plutôt
quitterfon enveloppe ; ce n’étoit plus un animal, c ’étoit un
corps humain, dont il diftingua très-bien, dit-il, les deux,
jambes, les deux bras, la poitrine &.la tête, à laquelle
l ’enveloppe fervoit de capuchon (Voyez, Nouvelles de la
Répub. des Lettres, année i dyp, p ag. j f z ) . Mais par les
figures mêmes que cet auteur a données de ce prétendu
embryon qu’il a vü fortir de fon enveloppe, il efl: évident
que le fait efl faux; il a cru voir ce qu’il dit, mais il s eft
trompé, car cet embryon , tel qu’ il le décrit, auroit été
plus formé au fortir de fon enveloppe & en quittant fa
condition de ver fpermatique, qu’il ne l’eft en effet au
bout d’un mois oe de cinq femaines dans la matrice
même de la mère; auflï cette obfervation de Dalenpatius^
au lieu d’avoir été confirmée par d’autres obfervations, a
été rejetée de tous les Naturaliftes, dont les plus exaéts;
& les plus exercez à obferver, n’ont vû dans cette liqueur
de l’homme que de petits corps ronds ou oblongs, qui
paroiffoient avoir de longues queues, mais fans autre or-
«an dation extérieure, fans membres, comme font aufli ces Op
etits corps dans la femence de tous les autres animaux.
On pourrait dire que Platon avoit deviné ces animaux
fpermatiques qui deviennent des hommes ; car il dit à la
fin du T imée , pag. 1088, trad. de Marc. .Ficin : Vulva
quoque matrixque in fceminis éâdem ratione animal avidum
generandi, quando procul à fætu per oetatis fiorem, aut ultra
diurnes detinetur, cegrè fert inoram ac plurimim indignâtur,
pajjùnque per corpus oberrans, meatus jpiritus intercludit,
refpirare non fin it, extremis vexât angufliis, morbis denique
omnibus premit, quoufque utrorumque cupido amorque quaf