efpèces d’animaux, qu’il n’eft pas poffible qu’ils voient
le même objet des deux yeux à la fo is , à moins que cet
objet ne foit à une grande diftance.
Après les yeux les parties du vifage qui contribuent le
plus à marquer la phyfionomie, font les fourcils; comme
ils font d’une naturefoifférente des autres parties, ils font
plus apparens par ce contrafte & frappent plus qu’aucun
autre trait ; les fourcils font une ombre dans le tableau, qui
en relève les couleurs & les formes. Les cils des paupières
font auffi leur effet, lorfqu’ils font longs & garnis les yeux
en paroiffent plus beaux & Je regard plus doux ; il n’y a
que l’homme & le finge qui aient des'cils aux deux paupières,
les autres animaux n’en ont point à la paupière
inférieure, & dans l’homme même il y en a beaucoup
moins à fa paupière inférieure qu’à la fupérieure ; [e poil
des fourcils devient quelquefois fi long dans la vieijleffe ».
qu’on eft obligé de le couper. Les fourcils n’ont que deux
mouvemens qui dépendent des mufcles du front, l’un par
lequel on les élève, & l’autre par lequel on les fronce & on
lexabaiffe en les approchant l'un de l’autre.
Les paupières fervent à garantir les yeux & à empêcher
la cornée de fe deffécher, la paupière fupérieure fe relève
& s’abaiffe , l’inférieure n’a que peu de mouvement, &
quoique le mouvement des paupières dépende de la volonté
, cependant l ’on n’eft pas maître de les tenir élevées
lorfque le fommcil preffe ,. ou lorfque les yeux font fatiguez
; il arrive auffi très-fouvcnt à cette partie des mouvemens
convulfifs & d ’autres mouvemens involontaires-,
defquels on ne s’aperçoit en aucune façon ; dans les oi-
feaux & les quadrupèdes amphibies la paupière inférieure
eft celle qui a du mouvement, & les poiffons n’ont de
paupières ni en haut ni en bas.
L e front eft une des grandes parties de la fa ce , & l ’une
de celles qui contribuent le plus à la beauté de fa forme ;
il faut qu’il foit d’une jufte proportion , qu’il ne foit ni
trop rond, ni trop plat, ni trop étroit, ni trop court, &
qu’il foit régulièrement garni de cheveux au deflhs& aux
côtés. Tout le monde fçait combien les cheveux font à
la p h y fion om ie c ’eft un défaut que d’être chauve ; l ’ufage
de porter des cheveux étrangers, qui eft devenu fi général,
auroit dû fe bornera cacher les têtes chauves, car cette
efpèce de coëffüre empruntée altère la vérité de la phyfionomie,
& donne au viftige un air différent de celui qu’il
doit avoir naturellement : on jugerait beaucoup mieux les
vifàges fi chacun pertoit fes. cheveux & les laiffoit flotter
librement. La partie la plus élevée de la tête eft celle qui
devient chauve la première , auflî-bien que celle qui eft
au deffus des temples : il eft rare que les cheveux qui accompagnent
le bas des temples, tombent en entier, non
plus que ceux de la partie inférieure du derrière de la tête.
A u refte, il n’y a que les hommes qui deviennent chauves
en avançant en âgé, les femmes confervent toujours
leurs cheveux, & quoiqu’ils deviennent blancs comme
ceux des hommes lorfqu’elles approchent de la vieilleffe ,
ils tombent beaucoup moins ; les enfans & les eunuques
ne font pas plus fujets à être chauves, que les femmes.,
Y u u iij