de ia pefiinteur, & que les fiècles qui fe font écoulez depuis
la création jufqu’à celui de D a v id , ayant fuffi pour
faire prendre aux matières terreftres toute la folidité qu’elles
peuvent acquérir par la preffion de la gravité, lafurface de
la terre foit depuis ce temps-là demeurée dans le même
état, qu’elle ait acquis dès-lors toute la confiftance qu’elle
devoit avoir à jamais, & que tous les termes de l ’accroif-
fement de fes productions aient été fixez auffi-bien que
celui de la durée de la vie.
Indépendamment des maladies accidentelles qui peuvent
arriver à tout â ge , & qui dans la vieillefle deviennent
plus dangereufes & plus fréquentes, les vieillards font encore
fujets à des infirmités naturelles, qui ne viennent que
du dépérilTement & de l ’affailTement de toutes les parties
de leur corps ; les puiflances mufculaires perdent leur
équilibre, la tête vacille, la main tremble, les jambes font
chancelantes, la fenfibilité des nerfs diminuant, les fens
deviennent obtus, le toucher même s’émouflë, mais ce
qu’on doit regarder comme une très-grande infirmité, c ’efl
que les vieillards fort âgez font ordinairement inhabiles à la
génération ; cette impuiffance peut avoir deux caufes toutes
deux fuffifantes pour la produire, l’une eft le défaut de ten-
fion dans les organes extérieurs, & l’autre l’altération de
la liqueur féminale. L e défaut de tenfion peut aifément s’expliquer
par la conformation & la texture de l’organe même,
ce n’eft, pour ainfi dire, qu’une membrane vuide, ou du
moins qui ne contient à l’intérieur qu’un tiflu cellulaire &
fpongieux, elle prête, s’étend & reçoit dans fes cavités
intérieures une grande quantité de fang qui produit une
augmentation de volume apparent & un certain degré de
tenfion; l’on conçoit bien que dans la jeunefTe cette membrane
a toute la foupleffe requife pour pouvoir s’étendre
& obéir aifément à l ’impulfion du fang, & que pour peu
qu’il foit porté vers cette partie avec quelque force , il
dilate & développe aifément cette membrane molle &
flexible; maisàmefurc qu’on avance en âge, elle acquiert,
comme toutes les autres parties du corps, plus de folidité,
elle perd de fa foupleffe & de fa flexibilité, dès-lors en
fuppofant même que l ’impulfion du fang fe fît avec la
même force que dans la jeunefTe, ce qui eft une autre
queflion que je n’examine point i c i , cette impulfion ne
ferait pas fuffifànte pour dilater auffi aifément cette membrane
devenue plus folide, & qui par conféquent réfifte
davantage à cette action du fang; & lorfque cette membrane
aura pris encore plus de folidité & de féchereffe,
rien ne fera capable de déployer fes rides & de lui donner
cet état de gonflement & de tenfion néceffaire à l ’aéte de
la génération.
A l ’égard de l’altération de la liqueur féminale, ou
plûtôt de fon infécondité dans la vieillefle, on peut aifément
concevoir que la liqueur féminale ne peut être prolifique
que lorfqu’elle contient fans exception, des molécules
organiques renvoyées de toutes les parties du corps;
car, comme nous l’avons établi, la production dm petit
être organifé femblable au grand f Voyez ci-devant chap.
11. I I I y Ire.J ne peut fe faire que par la réunion de toutes