fucceflivement & à diverfes reprifcs des efforts violens,
la mère en reffent vivement l ’impreffion ; f’on défigne ces
fenfations douloureufes & leur retour périodique, quand
on parle des heures du travail de l’enfantement ; plus le
foetus a de force pour dilater la capacité de la matrice,
plus il trouve de réfiflance, le reffort naturel de cette
partie tend à la refferrer & en augmente la réaétion : dès-
îors tout l ’effort tombe fur fon orifice ; cet orifice a déjà
été agrandi peu à peu dans les derniers mois de la grof-
feffe ; la tête du foetus porte depuis long temps fur les
bords de cette ouverture, 6c la dilate par une preffion
continuelle; dans le moment de l’accouchement le foetus
en réuniffant fes propres forces à celles de la mère, ouvre
enfin cet orifice autant qu’il eft néceflaire pour fe faire
paffage & fortir de la matrice.
C e qui peut faire croire que ces douleurs qu’on défigne
par le nom d’heures du travail, ne proviennent que
de la dilatation de l’orifice de la matrice , c ’efl que cette
dilatation eft le plus fûr moyen pour reconnoître fi les
douleurs que reffent une femme groffe, font en effet les
douleurs de l’enfantement : il arrive affez fouvent que les
femmes éprouvent dans la grofTeffe des douleurs très-
vives , & qui ne font cependant pas celles qui doivent
précéder l ’accouchement ;pour diftinguer ces fauffes douleurs
des vraies, Deventer confeille à l’accoucheur de
toucher l’orifice de la matrice , & il affure que fi ce font
en effet les douleurs vraies, la dilatation de cet orifice
augmentera toûjours par l’effet de ces douleurs ; & qu’au
contraire, fi ce ne font que de fauffes douleurs, c ’eft-à-
dire , des douleurs qui proviennent de quelqu’autre caufe
que de celle d’un enfantement prochain, l’orifice de la
matrice fe rétrécira plûtôt qu’il ne fe dilatera, ou du moins
qu’il ne continuera pas à fe dilater ; dès-lors on eft affez
fondé à imaginer que ces douleurs ne proviennent que
de la dilatation forcée de cet orifice la feule chofe qui
foitembarrafïànte, eft cette alternative de repos & de fouf-
france qu éprouvé la mère ; lorfque fa première douleur
eft paffée, il s’écoule un temps confidérable avant que la
fécondé fe faffe fentir; & de même il y a des intervalles,
fouvent très-longs, entre la féconde & la troifième, entre
la troifième & la-quatrième douleur, &c. Cette circonf-,
tance de l ’effet ne s’accorde pas parfaitement avec la caufe
que nous-venons d ’indiquer, caria dilatation d ’une ouverture
qui fe fait peu à peu & d’une manière continue,
devrait produire une douleur confiante & continue, &
non pas des douleurs par accès ; je ne fçais donc fi on ne
pourrait pas les attribuer à une autre caufe qui me paroît
plus convenable à l’effet, cette caufe ferait la féparation
du placenta : on fçait qu’il tient à la matrice par un certain
nombre de mamelons qui pénètrent dans les petites-
lacunes ou cavités de ce vifcèré ; dès-lors ne peut-on pas
fuppofer que ces. mamelons ne fortent pas de leurs cavités
tous en même temps ! le premier mamelon qui fe fé-
parera de la matrice,produira la première douleur, un autre
mamelon qui fe féparera quelque temps après , produira
une autre douleur, &c. L ’effet répond ici parfaitement à
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