sèxes fe mêlent, au lieu que les molécules qui repréfen-
tent les parties fexuelles, ne fe mêlent jamais, car on voit
tous les jours des enfans avoir, par exemple, les yeux du
p ere , Si le front ou la bouclte de la mère , mais on ne
voit jamais qu’ il y ait un femblahle mélange des parties
fexuclies, & il n’arrivepas qy’ils aient, par exemple, les.
tefticules du père & le vagin de la mère : je dis que cela
n arrive pas , parce que l’on n’a aucun fait avéré au
iujet des hermaphrodites , Si que la plûpart des fujets
qu on a cru être dans çe cas, n’étoient que des femmes
dans lesquelles certaine partie, avait pris trop d’accroiffe-
ment.
Il eft vrai qu’en réfiéchiffant fur la flructure des parties
de la génération de l’un Si de l’autre sèxe dans l’efpèce
humaine, on y trouve tant de reficmbJance & une conformité
fi fingulière, qu’on ferait a fiez porté à croire que
ces parties qui nous paroiffent fi différentes à l’extérieur,
ne font au fond que les mêmes organes, mais plus ou
moins développez. C e fentiment, qui étoit celui des A n ciens
, n’eft pas tout-à-fàit fans fondement, Si on trouvera
dans le troiû,ème volume les idées que M. Dauhenton a
eues fur ce fujet ; elles m’ont paru très-ingénieufes , &
d.ailleurs elles font fondées fur des obfervations nouvelles
qui probablement n’ayoient pas été faites par les Anciens,
& qui pourraient confirmer leur opinion à ce fujet.
La formation du foetus fe fait donc par, la réunion des
molécules organiques contenues dans le mélange qui vient
de fe faire des liqueurs feminales des deux individus,
cette réunion produit l ’établiffemerit local des parties ,
parce qu’elle fè fait félon les loix d’affinité qui font entre
ces differentes parties, & qui déterminent les molécules
à fe placer comme elles l’étoient dans les individus qui
les ont fournies ; en forte que lès molécufés qui proviennent
de la tête, & qui doivent la former, ne peuvent, en
vertu de ces loix§ f è placer ailleurs qu’auprès dé celles
qui doivéntformerle Col, & qu’elles n’irônt pas fè placer
auprès de celles qui doivent former les jambes. Toutes
ces molécules doivent être en mouvement lorfqu’elles fe
réunifient, & dans un mouvement qui doit les'faire tendre
à une elpèce de centre autour duquel fe fait la réunion.
On peut croire que ce centre ou ce point d’appui qui
eft néceffaire à la réunion des molécules , Sc qui par la
réaction Sc fon inertie en fixe l ’aélivité Sc en détruit le
mouvement, eft une partie différente de toutes les autres;
Sc c ’eft probablement le premier affemblage des molécules
qui proviennent des parties fexü'eiles’, qui, dans ce
mélange, font les feules qui rie foierit pas abfolument
communes aux deux individus-.
Je conçois donc que dahs cé rtïélarige des deux liqueurs
les molécules organiques qui proviennent des parties'
fexuelles du mâle , fo fixent d’elles mérites-les premières
& fans pouvoir fe mêler aVecles molécules qui proviennent
îles parties fexüellcs de là femelle’, parce qu’en effet
elles-en font différentes, & que ces partiCsTc reffcnlbicnt
beaucoup moins que l’oeil, le bras , où toute autre partie
d’un homme ne reffemble à l’oeil, au bras ou à toute autre
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