37° H i s t o i r e N a t u r e l l e .
jufqu’à fon extrémité inférieure, & les vertèbres qui la
contiennent, paroiffent être l ’axe réel auquel on doit rapporter
toutes les parties doubles du corps animal, elles
femblent en tirer leur origine & n’être que les rameaux
fymmétriques qui partent de. ce tronc ou de cette bafe
commune ; car on voit fortir les côtes de chaque côté
des vertèbres dans le petit poulet, & le développement
de ces parties doubles & lÿmmétriques fe fait par une
elpèce de végétation, comme celle de plufreurs rameaux
qui partiroient de plusieurs boutons difpofez régulièrement
des deux côtés d’une branche principale. Dans tous
les embryons, les parties du milieu de là tête & des vertèbres
paroiffent les premières, ertfuite on voit aux deux
côtés d’une véficule qui fait le milieu de la tête, deux
autres véficules qui paroiffent fortir de la première ; ces
deux véficules contiennent les yeux & les autres parties
doubles de la tête : de même on voit de petites éminences
fortir en nombre égal de chaque côté des vertèbres,
s’étendre, prendre de l’accroiffement& former les côtes
& les autres parties doubles du tronc ; enlùite à côté
de ce tronc déjà formé, on voit paroître de petites éminences
pareilles aux premières, qui fe développent, croif-
fent infenfiblement & forment les extrémités fupérieures
& inférieures, c ’eft-à-dire, les bras & les jambes. C e
premier développement eft fort différent de celui, qui fe
fait dans la fuite ; c ’eft une production de parties qui
femblent naître & qui paroiffent pour la première fois ;
1 autre qui lui fuccède, n’elt qu’un accroiffement de
D e s A n i m a u x .
toutes les parties déjà nées & formées en petit, à peu
près comme elles doivent l ’être en grand.
Ce t ordre iyminetrique de toutes les parties doubles
fe trouve dans tous les animaux ; la régularitê’de la pofi-
tion de ces parties doubles, 1 égalité de leur extenfion &
de leur accroiffement, tant en maffe qu’en volume, leur
parfaite reffemblance entr’elles, tant pour le total que pour
le détail des parties qui les compofent, femblent indiquer
qu elles tirent réellement leur origine des parties fimples;
qu il doit réfider dans'ces parties fimples une force qui
egalement de chaque cô té , ou, ce qui revient au
meme, que les parties fimples font les points d’appui
contre lefquels s’exerce l ’aétion des forces qui produi-
fent le développement des parties doubles ; que l ’a&ion
de la force par laquelle s opère le développement de la
partie droite, ell égalé à 1 action de la force par laquelle
fe fait le développement de la partie gauche, & que par
conféquent elle eft contre-balancée par cette réaétion.
D e - l à on doit inférer que s’il y a quelque défaut,
quelqu’excès ou quelque vice dans la matière qui doit
fervir à former les parties doubles, comme la force qui
les pouffe de chaque cote de leur baie commune, eft
toujours égale, le défaut, l ’excès ou fe vice fe doit trouver
à gauche comme à droite; & que, par exemple, fi p3r
un défaut de matière un homme fe trouve n’avoir que
deux doigts au lieu de cinq à la main droite, il n’aura
non plus que deux doigts à la main gauche ; ou bien que,
fi par un exces de matière organique il fe trouve avoir
A a a ij