5 4 2 H i s t o i r e N a t u r e l l e
matière dure & folide, avec lefquels tous ces animaux
faififTent & broient leurs alimens; toutes ces parties dures
tirent leur origine des nerfs, comme les ongles, les cornes,
&c. Nous avons dit què la iubftance nerveufe prend
de la folidité & une grande dureté dès qu’elle fe trouve
expofée à l ’air ; la bouche eft une partie divifée, une ouverture
dans le corps de I animal , il eft donc naturel
d ’imaginer que les nerfs qui y aboutiffent, doivent prendre
à leurs extrémités de la dureté & de la folidité, & produire
par conféquent les dents, les palais offeux, les becs, les
pinces, & toutes les autres parties dures que nous trouvons
dans tous les animaux, comme ils produifent aux
autres extrémités du corps auxquelles ils aboutiffent, les
ongles, les cornes, les ergots, & même à la furface les
poils, les plumes, les écailles, &c.
L e col foûtient la tête & la réunit avec le corps, cette
partie eft bien plus confidérable dans la plupart des animaux
quadrupèdes, quelle ne l’eft dans l ’homme; les
poiffons & les autres animaux qui n’ont point de poumons
femblables aux nôtres, n’ont point de col. Les oi-
feaüx font en général les animaux dont le col eft le plus
long; dans les efpèces d’oifeaux qui ont les pattes courtes,
le col eft auffi affez court, & dans celles où les pattes font
fort longues, le col eft auffi d’une très-grande longueur.
Ariftote dit que les oifeaux de proie qui ont des ferres ,
ont tous le col court.
La poitrine de l ’homme eft à l’extérieur conformée
différemment de celle des autres animaux , elle eft plus
large à proportion du corps , & il n’y a que l ’homme
& le ftnge dans lefquels on trouve ces os qui font immédiatement
au deffus du col & qu’on appelle les clavicules;.
Les deux mamelles font pofées fur la poitrine, celles des
femmes font plus greffes & plus éminentes que celles des
hommes, cependant elles, paroiffent être à peu près de la
même confiftance , & leur organifation eft affez fembla-
b le , car les mamelles des hommes peuvent former du lait
comme celles des femmes; on a plufieurs exemples de ce
fait, & c ’efl fur-tout à l’âge de puberté que cela arrive ; j ’ai
vû un jeune homme de quinze ans faire fortir d’une de fes
mamelles plus d’une cuillerée d’une liqueur laiteufe, ou
plûtôt de véritable lait. Il y a dans les animaux une grande variété
dans la fituation & dans le nombre des mamelles; les
uns, comme le finge, l’éléphant, n’en ont que deux qui font
poféesfurle devant de la p oitrineouàcôté, d’autres en ont
quatre, comme l ’ours; d’autres, commelesbrebis, n’en ont
que deux placées entre les cuiffes ; d’autres ne les ont ni fur
la poitrine ni entre les cuiffes, mais fur le ventre, comme les
chiennes, les truies, &c. qui en ont un grand nombre ; les oi-
fèaux n’ont point de mamelles, non plus que tous les autres
animauxovipares ; les poiffons vivipares, comme la baleine,
le dauphin, le lamentin , &c. ont auffi des mamelles & du
lait. La forme des mamelles varie dans les différentes efpèces
d’animaux & dans la même efpèce fuivant les différens
âges. On prétend que les femmes dont les mamelles ne
font pas bien rondes, mais en forme de poire, font les
meilleures nourrices , parce que les enfans peuvent alors