beaucoup plus que l’expérience ; les defcriptions qu’il
donne du poulet dans l’oeuf, ne font point exades. Volcher
Coiter, l ’un de fes difciples, réulfit mieux que fon maître,
& Parifanus, Médecin de Yenife, ayant travaillé aufli fur
la même matière, ils ont donné chacun une defcription du
poulet dans l’oeuf, que Harvey préfère à toutes les autres.
C e fameux Anatomifte auquel on eft redevable d’avoir
mis hors de doute la queflion de la circulation du fàng,
que quelques Obfervateurs avoient à la vérité foupçonnée
auparavant & même annoncée, a fait un traité fort étendu
fur la génération. Il vivoit au commencement & vers le
milieu du dernier ftècle, & il étoit Médecin du Roi d’A n gleterre
Charles I. Comme il fut obligé de fui vre ce Prince
malheureux dans {e temps de fa difgrace, il perdit avec
fes meubles & fes autres papiers ce qu’il avoit fait fur la
génération des infedes; & il paraît qu’il compofa de mémoire
ce qu’il nous a laiffé fur la génération des oifeaux
& des quadrupèdes. Je vais rendre compte de fes obfer-
vations, de fes expériences & de fon fÿftème.
Harvey prétend que l ’homme & tous les animaux
viennent d’un oeuf, que le premier produit de la conception
dans les vivipares eft une elpèce d’oeu f, & que la
feule différence qu’il y ait entre les vivipares & les ovipares,
c ’eft que les foetus des premiers prennent leur origine,
acquièrent leur accroiffement, & arrivent à leur
développement entier dans la matrice, au lieu que les
foetus des ovipares prennent à la vérité leur première origine
dans le corps de la mère, où ils ne font encore
qu’oeufs, & que ce n’eft qu’après être fortis du corps de
la mère, & au dehors, qu’ils deviennent réellement des
.foetus; & il faut remarquer, dit-il, que dans les animaux
ovipares, les uns gardent leurs oeufs au dedans d eux-memes
jufqu’à ce qu’ils foient parfaits, comme les oifeaux, les
ferpens & les quadrupèdes ovipares, les autres répandent
ces oeufs avant qu’ils foient parfaits, comme les poiflons
à écailles , les cruftacées, les teftacées, & les poiflons
mous ; les oeufs que ces animaux répandent au dehors, ne
font que les principes des véritables oeufs , ils acquièrent
du volume & de la fubftance, des membranes & du blanc,
en attirant à eux la matière qui les environné, & ils la
tournent en nourriture : il en eft de même, ajoûte-il, des
infeétes, par exempîe, des chenilles, lefquelles, félon lui,
ne font que des oeufs imparfaits qui cherchent leur nourriture,
& qui au bout d’un certain temps arrivent à l ’état
de chryfalide, qui eft un oeuf parfait; & il y a encore une
autre différence dans les ovipares, c ’eft que les poules «Sa
les autres oifeaux ont des oeufs de differente grofleur, au
lieu que les poiflons, les grenouilles, &c. qui les répandent
avant qu’ils foient parfaits,, les ont tous de la meme
grofleur. Seulement il obfervé que dans les pigeons qui
ne pondent que deux oeufs , tous les petits oeufs qui reftent
élans l’ovaire font de la même grandeur, & qu il n y a
que les deux qui doivent fortir qui foient beaucoup plus
gros que les autres, au lieu que dans les poules il y en a
de toute grofleur, depuis le plus petit atome prefqu invi-
ftble jufqu’à Iq. grofleur. d’une nefHe. II obferve aufli que