D e s A n i m a u x . 20 I
fiirle porte-objet du microfcope, étoit refroidie, le mouvement
de tous ces corps cefToit dans un inftant, de forte
que je ne pouvois les obferver que pendant une minute
ou deux. J ’efTayai de délayer la liqueur avec de l ’eau
chaude, le mouvement des petits corps dura quelque
temps de plus, c ’eft-à-dire, trois ou quatre minutes. La
quantité de ces corps mouvans étoit fi grande dans cette
liqueur, quoique délayée, qu’ils fe touchoient prefque tous
les uns les autres; ils étoient tous de la même grolfeur
& de la même figure, aucun n’avoit de queue, leur
mouvement n’étoit pas fort rapide, & lorfque par la
coagulation de la liqueur ils venoient à s’arrêter, ils ne
changeoient pas de forme.
X X Y .
Comme j’étoisperfuadé non feulement par ma théorie,
mais aufïï par l’examen que j’avois fait des obfervations Si
des découvertes de tous ceux qui avoient travaillé avant
moi fur cette matière, que la femelle a, aulfx-bien que le
male, une liqueur féminale Sc vraiment prolifique, & que
je ne doutois pas que le réfervoir de cette liqueur ne fût
la cavité du corps glanduleux du tefticule, où les Ana-
tomiftes prévenus de leur lÿfième avoient voulu trouver
1 oeuf, je fis acheter plufieurs chiens & plufieurs chiennes,
Sc quelques lapins mâles & femelles, que je fis garder &.
nourrir tous féparément les uns des autres. Je pariai à un
boucher pour avoir les portières de toutes les vaches Sc
de toutes les brebis qu’il tueroit, je l ’engageai à me les
Tome I L C e