H i s t o i r e Na t u r e l l e .
leur lurface.; il paroiffoit que la membrane qui recouvre
le tefticule, étoit plus mince clans l’endroit ou étoient ces
véficules, & elle étoit comme tranfparente : cela me fit
juger que ces véficules contenoient une bonne quantité
de liqueur claire & limpide; & en effet, en ayant percé
une dans fon milieu avec la pointe d’une lancette, la
liqueur jaillit à quelques pouces de diftance, & ayant
percé de même les autres véficules, je ramaffai une affez
grande quantité de cette liqueur pour pouvoir l’obferver
aifiément & à loifir, mais je n’y découvris rien du tout;
cette liqueur eft une lymphe pure , très - tranfparente,
& dans laquelle je ne vis que quelques globules très-
petits, & fans aucune forte de mouvement : après quelques
heures j’examinai de nouveau cette liqueur des véficules,
elle me parut être la même, il n’y avoit rien de
différent, fi ce n’efl un peu moins de tranfparence dans
quelques parties de la liqueur; je continuai à l ’examiner
pendant deux jours, jufqu’à ce qu’elle fût defféchée, &
je n’y reconnus aucune altération, aucun changement,
aucun mouvement.
X X X V I .
Huit jours après on m’apporta deux autres portières
de vaches qui venoient d’être tuées, & qu’on avoit enveloppées
& tranfportées de la même façon que la première;
on m’affuraque l ’une étoit d’une jeune vache qui n’avoit
pas encore porté, & que l’autre étoit d’une vache qui
avoit fait plufieurs veaux, & qui cependant n’étoit pas
vieille. Je fis d’abord chercher les tefiieules de cette
vache qui avoit porté, & je trouvai fur l’un de ces tefti-
cules un corps glanduleux, gros & rouge comme une
bonne cerife, ce corps paroiffoit un peu mollaffe à l’extrémité
de fon mamelon ; j’y diftinguai très-aifément trois
petits trous où il étoit facile d’introduire un crin ; ayant
un peu preffé ce corps glanduleux avec les doigts, il en
fortit une petite quantité de liqueur que je portai fur le
champ au microfcope, & j ’eus la fatisfaélion d’y voir
(PI. <f,fig.22.) des globules mouvans, mais différens
de ceux que j ’avois vûs dans les autres liqueurs féminales,
ces globules étoient petits & obfcurs ; leur mouvement
progreffif, quoique fort diftinct & fort aifé à reconnoître,
étoit cependant fort lent, la liqueur n’étoit pas épaiffe;
ces globules mouvans n’avoient auffi aucune apparence
de queues ou de filets, & ils n’étoientpas à beaucoup
près tous en mouvement, il y en avoit un bien plus grand
nombre qui paroiffoient très-femblables aux autres, & qui
cependant n’avoient aucun mouvement : voilà tout ce
que je pûs voir dans cette liqueur que ce corps glanduleux
m’avoit fournie; comme il n’y en avoit qu’une très-
petite quantité qui fe deffécha bien vite, je voulus preffer
une fécondé fois le corps glanduleux, mais il ne me
fournit qu’une quantité de liqueur encore plus petite,
& mêlée d’un peu de fang ; j’y revis les petits globules
en mouvement, & leur diamètre comparé à celui des
globules du fang qui étoit mêlé dans cette liqueur, me
parut être au moins quatre fois plus petit que celui de ces
globules fanguins.
D d iij