dans un petit cryftal de montre, il y en eut une quantité
fijffilànte pour fuivre ces oblèrvations pendant quatre ou
cinq heures ; je remarquai qu’elle faifoit un petit dépôt au
bas, ou du moins que la liqueur s’y épailfilfoit un peu.
Je pris une goutte de cette liqueur plus épailfe que l’autre,
& l ’ayant mile au microfcope, je reconnus (Planche 4 ,
jig. 2 2.) que la partie mucifagineufe de la femence s’étoit
condenfée, & qu’elle formoit comme un tilfu continu;
au bord extérieur de ce tilfu, & dans une étendue allez
confidérable de fa circonférence il y avoit un torrent, ou
un courant qui paroiffoit compofé de globules qui cou-
loient avec rapidité; ces globules avoient des mouvemens
propres, iis étoient même très-vifs, très-actifs, & ils
paroilfoient être abfolument dégagez de leur enveloppe
mucilagineufe & de leurs queues; ceci relfembloit fi bien
au cours du fang lorfqu’on l ’obferve dans les petites veines
tranlparentes, que quoique la rapidité de ce courant de
globules de la femence fût plus grande, & que de plus ces
globules eulfent des mouvemens propres & particuliers,
je fus frappé de cette relfemblance, car ils paroilfoient
non feulement être animez par leurs propres forces, mais
encore être pouffez par une force commune, & comme
contraints de fe fuivre en troupeau. Je conclus de cette
obfervation & de la IX & X I I rae, que quand le fluide
commence à fe coaguler ou à s’épaiffir, foit par le delfé-
chement ou par quelques autres caufes, ces globules actifs
rompent & déchirent les enveloppes mucilagineufes dans
lefquelles ils font contenus, & qu’ils s’échappent du côté
où la liqueur efl demeurée plus fluide. Ces corps mouvans
n’avoient alors ni filets ni rien de femblabie à des queues,
ils étoient pour la plupart ovales & paroilfoient un peu
applatis par deffous, car ils n’avoient aucun mouvement
de roulis, du moins qui fût fenfible.
X X X .
Les cornes de la matrice étoient à l’extérieur molaffes,
& elles ne paroilfoient pas être remplies d’aucune liqueur;
je les fis ouvrir longitudinalement, & je n’y trouvai qu’une
très-petite quantité de liqueur, il y en avoit cependant allez
pour qu’on pût la ramalfer avec un cure-dent. J ’obfervai
cette liqueur au microfcope, c ’étoit la même que celle que
j ’avois exprimée des corps glanduleux du tefticuie, car elle
étoit pleine de globules aétifs qui fe mouvoient de la même
façon, & qui étoient abfolument lemblables en tout à ceux
que j’avois obfervez dans la liqueur tirée immédiatement
du corps glanduleux; aulfi ces corps glanduleux font pofez
de façon qu’ils verfent aifément cette liqueur fur les cornes
de la matrice, & je fuis perfuadé que tant que la chaleur
des chiennes dure, & peut-être encore quelque temps
après, il y a une ftillation ou un dégouttement continuel
de cette liqueur, qui tombe du corps glanduleux dans les
cornes de la matrice, &• que cette filiation dure jufqu’à
ce que le corps glanduleux ait épuifé les véficules du
tefticuie auxquelles il correfpond, alors il s’affailfe peu à
peu, il s’efiace, & il ne lailfe qu’une petite cicatrice rougeâtre
qu’on voit à l ’extérieur du tefticuie.