d ’une ouverture du crâne & de la fubftance du cerveau.
Nous ferons voir dans la fuite que toutes les extrémités
des nerfs deviennent folides lorfqu’elles font expofées à
l ’air, & que c ’eft cette fubftance nerveufe qui produit les
ongles, les ergots, les cornes, &c.
T ,a liqueur contenue dans l ’amnios laifle fur l’enfant
une humeur vifqueufe blancheatre, & quelquefois aftez
tenace pour qu’on foit obligé de la detremper avec
quelque liqueur douce afin de la pouvoir enlever; on a
toûjours dans ce .pays-ci la fage précaution de ne laver
l ’enfant qu’avec des liqueurs tièdes, cependant des nations
entières , celles même qui habitent les climats froids,
font dans l’ufage de plonger leurs enfans dans l’eau froide
aufti-tôt qu’ils font n e z , fans qu’il leur en arrive aucun
mal ; on dit même que les Lapones laiflent le rs enfans
dans la neige jufqu a ce que le froid les ait faifis au point
d’arrêter la refpiration, & qu’alors elles les plongent dans
un bain d’eau chaude ; ils n’en font pas même quittes
pour être lavez avec fi peu de ménagement au moment
de leur naiflance, on les lave encore de la même façon
trois fois chaque jour pendant la première année de leur
v ie , & dans les fuivantes on les baigne trois fois chaque
femaine dans l’eau froide. Les peuples du Nord font per-
fuadez que les bains froids rendent les hommes plus forts
& plus robuftes, & c ’eft par cette raifon qu’ils les forcent
de bonne heure à en contraéler l ’habitude. C e qu’il y a
de vrai, c ’eft que nous ne connoiflons pas aftez jufqu’où
peuvent s’étendre les limites de ce que notre corps ell
capable de fouffrir, d ’acquérir ou de perdre par l’habitude;
par exemple, les Indiens de l’Ifthme de l ’Amérique fe
plongent impunément dans l ’eau froide pour fe rafraîchir
lorfqu ils font en fueur; leurs femmes les y jettent quand
ils font ivres pour faire paffer leur ivreffe plus promptement,
les mères fe baignent avec leurs enfans dans l ’eau
froide un inftant apres leur accouchement; avec cet ufàge
que nous regarderions comme fort dangereux, ces femmes
périffent très - rarement par les fuites des couches,
au lieu que maigre tous nos foins nous en voyons périr
un grand nombre parmi nous.
Quelques inftans apres fa naiflance l ’enfant urine, c ’eft
ordinairement lorfqu’ il fentla chaleur du feu, quelquefois
il rend en même temps le méconium ou les excrémens qui
fe font formez dans les inteftins pendant le temps de fon
fejour dans la matrice ; cette évacuation ne fe fait pas toûjours
auffi promptement, fouvent elle eft retardée, mais fi
elle n arrivoit pas dans l’efpace du premier jour, il ferait à
craindre que l’enfant ne s’en trouvât incommodé, & qu’il
ne reffentit des douleurs de colique, dans ce cas on tâche
de faciliter cette évacuation par quelques moyens, l^eméconium
eft de couleur noire, on connoît que l ’enfant en
cft abfolument debarrafle lorlque les excrémens qui flic-
.cedent, ont une autre couleur, ils deviennent blancheâtres;
ce changement arrive ordinairement le deuxième ou le
troifième jour; alors leur odeur eft beaucoup plus mau-
vaife que n’eft celle du méconium, ce qui prouve que la
bile & les fucs amers du corps, commencent à s’y mêler.