les petits corps mouvans & organifez en forme de pompe|
les animaux fpermatiques, & la laite elle-même, il n’y en
a point dans la laite jufqu’au mois d ’oétobre, qui eft le
temps du fray du calmar furies côtes de Portugal où il a
fait cette obfervation, & dès que le temps du fray eft pafle,
on ne voit plus ni liqueur féminaie ni vers fpermatiques
dans la laite qui fe ride, fe defsèche & s’oblitère, jufqu’à
ce que l’année fuivante le fuperflu de la nourriture vient
former une nouvelle laite & la remplir comme l’année précédente
; nous aurons occalion de faire voir dans l’hiftoife
du cerf les différens effets du rut, le plus général eft l’exténuation
de l ’animal, & dans les efpèces d’animaux dont le
rut ou le fray n’eft pas fréquent & ne fe fait qu’à de grands
intervalles de temps, l’exténuation du corps eft d’autant
plus grande que l’intervalle du temps eft plus confidérable.
Comme les femmes font plus petites & plus foibles que
les hommes, qu’elles font d’un tempérament plus délicat
& qu’elles mangent beaucoup moins, il eft affez naturel
d’imaginer que le fuperflu de la nourriture n’eft pas auffi
abondant dans les femmes que dans les hommes, fur-tout
ce fuperflu organique qui contient une fi grande quantité
de matière effentielle, dès-lors elles auront moins de
liqueur féminaie, cette liqueur fe a auffi plus foible &
aura moins de fubftance que celle de l’homme; & puifque
la liqueur féminaie des femelles contient moins de parties
organiques que celle des mâles, ne doit-il pas réfulter du
mélange des deux liqueurs un plus grand nombre de mâles
que de femelles ! c ’eft auffi ce qui arrive, & dont on croyoit
qu’il
qu’il étoit impoffible de donner une raifon. Il naît environ
fin feizièine d’enfàns mâles de plus que de femelles, & on
verra dans la fuite que la même caufe produit le même effet
dans toutes les efpèces d’animaux fur lefquelles on a pû
faire cette obfervation.
C H A P I T R E V.
E xp o jition des Syjlèm es fu r la génération.
T ) l a t o N dans le Timée explique non feulement la
J- gérîération de l’homme, des animaux, des plantes ,
des éfémens, mais même celle du ciel & des Dieux, par
des fimulacres réfléchis, & par des images extraites de la
Divinité créatrice, lefquelles par un mouvement harmonique
fe font arrangées félon les propriétés des nombres
dans l’ordre le plus parfait. L ’Univers , félon lu i, eft un
exemplaire de la Divinité, le temps, l ’efpace, le mouvement,
la matière font des images de fes attributs, les
caufes fécondés & particulières font des dépendances des
qualités numériques & harmoniques de ces fimulacres. L e
monde eft l’animal par excellence, l ’être animé le plus par-i
fait ; pour avoir la perfection complète il étoit néceffaire
qu’il contînt tous les autres animaux, c ’eft-à-dire, toutes
les repréfentations poffibles & toutes les formes imaginables
de la faculté créatrice : nous fommes l ’une de ces
formes. L ’effence de toute génération confifte dans l’unité
Tome I I . K