font abfolument remplies & obftruées , le mouvement
cefle & la mort fuit. Dans les arêtes au contraire cette
augmentation de folidité, cette repletion, cette obftruc-
tion qui eft lacaufe de la mort naturelle, ne fe trouve pas,
ou du moins ne fe fait que par degrés beaucoup plus lents
& plus infenfibles, & il faut peut-être beaucoup de temps
pour que les poiffons arrivent à la vieiileffe.
Tous les animaux quadrupèdes & qui font couverts de
poil, font vivipares ; tous ceux qui font couverts d’écailles,
font ovipares ; les vivipares font, comme nous l’avons dit,
moins féconds que les ovipares : ne pourroit-on pas croire
que dans les quadrupèdes ovipares, il fe fait une bien
moindre déperdition de fubftance par la tranfpiration,
que le tiflu ferré des écailles la retient, au lieu que dans les
animaux couverts de poil, cette tranfpiration eft plus libre
& plus abondante ! 6c n’eft-ce pas en partie par cette fur-
abondance de nourriture, qui ne peut être emportée par la
tranfpiration , que ces animaux multiplient davantage, 6c
qu’ils peuvent aufli fe paffer plus long-temps d’alimens que
les autres ! Tous les oifeaux & tous les infeéles qui volent,
font ovipares, à l ’exception de quelques efpèces de mouches
* qui produifent d’autres petites mouches vivantes ;
ces mouches n’ont point d’ailes au moment de leur naif-
fance,on voit ces ailes pouffer & grandir peu à peu,à mefure
que la mouche groflit ,6c elle ne commence à s’en fervir,
que quand elle a pris fon accroiffement ; les poiffons couverts
d’écailles font auffï tous ovipares ; les reptiles qui
* VoyezLeeuvrenhoek, tom. 4 , pag. 91 & 92.
D es A n i ma u x . 3 i i
n’ontpoint de pieds, comme les couleuvres 6c les différentes
efpèces de ferpens, font aufli ovipares ; ils changent
de peau, 6c cette peau eft compofée de petites écailles. La
vipère ne fait qu’une légère exception à la règle générale,
car elle n’eft pas vraiment vivipare ; elle produit d’abord
des oeufs, 6c les petits fortent de ces oeufs, mais il eft vrai
que tout cela s’opère dans le corps de la mère, & qu’au
lieu de jeter fes oeufs au dehors, comme les autres animaux
ovipares , elle les garde & les fait éciorre en dedans : les
falamandres dans lefquelles on trouve des oeufs, & en
même temps des petits déjà formez, comme l ’a obfervé
M. de Maupertuis*, feront une exception de la même
elpèce dans les animaux quadrupèdes ovipares;
La plus grande partie des animaux fe perpétuent parla
copulation ; cependant parmi les animaux qui ont des sexes,
il y en a beaucoup qui ne fe joignent pas par une vraie
copulation ; il fèmble que la plupart des oifeaux ne faffent
que comprimerfortementla femelle, comme le co q , dont
la verge quoique double, eft fort courte, les moineaux,
les pigeons, &c. d’autres à la vérité, comme l’autruche,
le canard, l ’oie, &c. ont un membre d’une groffeur
ronfidérable, & l ’intromiffion n’eft pas équivoque dans
ces efpèces : les poiffons mâles s’approchent de la femelle
dans le temps du frai ; il femble même qu’ils fe frottent
ventre contre ventre, car le mâle fe retourne quelquefois
fur le dos pour rencontrer le ventre de la femelle ; mais
avec cela il n’y aaucune copulation,le membre néceflàire
* Mémoires de l’Acad. année 172 7, pag. 3 2.