Mais quand même on fe refuferoit à cette idée, &
qu’on traiteroit de chofe impoffible la pénétration du
tiffu de la matrice & des trompes paT les molécules actives
des liqueurs féminales, on ne pourra pas nier que
celle de la femelle qui découle des corps glanduleux des
tefticules, ne puiffe entrer par l’ouverture qui efl: à l’extrémité
de la trompe & qui forme le pavillon , qu elle né
puiffe arriver dans la cavité de la matrice par cette voie.,
comme celle du male y arrive par 1 orifice de ce vifcere,
& que par confisquent ces deux liqueurs ne puiffent fe
pénétrer, le meler intimement dans cette cavité, & y
former le foetus de la manière dont nous l’avons expliqué.
C H A P I T R E X I .
D u développement & de l'accroiffement du
foetus, de ïaccouchement, é f c-
ON doit diltinguer dans le développement du foetus,
des degrés différens d’accroiffement dans de certaines
parties qui font, pour ainfi dire, des elpeces différentes
de développement. L e premier développement
qui fuccède immédiatement à la formation du foetus, n’eft
pas un accroiffement proportionnel de toutes les parties
qui le compofent ; plus on s éloigné du temps de la
formation, plus cet accroiffement eft proportionnel dans
toutes les parties, & ce n’eft qu’après etre forti du fein
de la mère que l ’accroiffement de toutes les parties du
corps fe fait à peu près dans la même proportion. Il
ne faut donc pas s’imaginer que le foetus au moment de
là formation foit un homme infiniment petit, duquel la
figure & là forme foient abfolument femblables à celles
de l ’homme adulte ; il elt vrai que le petit embryon contient
réellement toutes les parties qui doivent compofer
l ’homme, mais ces parties fe développent fucceffivement
& différemment les unes des autres.
Dans un corps organifé comme l ’eft celui d’un animal
, on peut croire qu’il y a des parties plus effentielles
les unes que les autres, & fans vouloir dire qu’ il pourrait
y en avoir d’inutiles'ou de fuperfïues, on peut foupçonner
que toutes ne font pas d’une néceffité également abfolue,
& qu’il y en a quelques-unes dont les autres femblent
dépendre pour leur développement & leur dilpofition.
On pourrait dire qu’il y a des parties fondamentales fans
lefquelles l’animal ne peut fe développer, d’autres qui font
plus acceffoires & plus extérieures, qui paroiffent tirer leur
origine des premières, & qui femblent être faites autant
pour l’ornement, la lÿmmétrie & la perfeétion extérieure
de l’animal, que pour la néceffité de fon exiftence &
l ’exercice des fondions effentielles à la vie. Ces deux
elpèces de parties différentes fe développent fiiccefïi ventent,
& font déjà toutes prefque également apparentes
lorfque le foetus fort du fein de la mère ; mais il y a encore
d ’autres parties, comme les dents, que la Nature femble
mettre en réferve pour ne les faire paraître qu’au bout