Sur l’autre teflicule je reconnus les indices de deux corps
glanduleux, dont l ’un commençoit à naître, & l’autre étoit
déjà gros comme un petit pois un peu applati, ils étoient
tous deux recouverts de la membrane commune du tefti-
cu le , comme le font tous les corps glanduleux dans le
temps qu’ils commencent à fe former; il y avoit atiffi fur
ces tefticules un grand nombre de véhicules lymphatiques
, j’en fis fortir avec la lancette de la liqueur que
j’examinai, & qui ne contenoit rien du tout, & ayant
percé avec la même lancette les deux petits corps glanduleux
, il n’en fortit que du fang.
X X X I X .
Je fis couper chacun de ces tefticules en quatre parties,’
tant ceux de la vache qui n’avoitpas porté , que ceux de
la vache qui avoit porté, & les ayant mis chacun féparé-
ment dans des bocaux, j’y verfai autant d’eau pure qu’il
en falloit pour les couvrir, & après avoir bouché bien
exactement les bocaux, jelailfai cette chair infuferpendant
fix jours ; après quoi ayant examiné au microfcope l ’eau
de ces infufions, j’y vis (P l. 4, fig- 2 3 .) une quantité
innombrable de petits globules mouvans; ils étoient tous,
& dans toutes ces infufions, extrêmement petits, fort
aétifs, tournans la plupart en rond & fur leur centre, ce
n’étoit, pour ainfi dire, que des atomes, mais qui fe
mouvoient avec une prodigieufe rapidité, & en toutfens.
Je les obfervai de temps à autre pendant trois jours,
ils me parurent toujours devenir plus petits, & enfin ils
difparurent
difparurent à mes yeux par leur extrême petiteffe, le troi-
fième jour.
X L.
On m’apporta les jours fuivans trois autres portières
de vaches qui venoient d’être tuées : je fis d’abord chercher
les tefticules pour voir s’il ne s’en trouverait pas
quelqu’un dont le corps glanduleux fût en parfaite maturité;
dans deux de ces portières je ne trouvai fur les tefticules
que des corps glanduleux en accroiftement, les uns
plus gros, les autres plus petits, les uns plus, les autres
moins colorez. On n’avoit pû me dire fi ces vaches avoient
porté ou non, mais il y avoit grande apparence que toutes
avoient été plufieurs fois en chaleur, car il y avoit des
cicatrices en affez grand nombre fur tous ces tefticules.
Dans la troifième portière je trouvai un tefticule fur lequel
il y avoit un corps glanduleux, gros comme une cerife &
fort rouge, il étoit gonflé & me parut être en maturité ;
je remarquai à fon extrémité un petit trou qui étoit [’orifice
d’un canal rempli de liqueur, ce canal aboutifioit à la
cavité intérieure, qui en étoit auffi remplie : je preffai un
peu ce mamelon avec les doigts, & il en fortit affez de
liqueur pour pouvoirl’obferverun peuàloifir. Je retrouvai
(PL 4, fig■ 2 4 ) dans cette liqueur, des globules mouvans
qui paroifloient être abfolument femblables à ceux que
j’avois vûs auparavant dans la liqueur que j’avois exprimée
de même du corps glanduleux d’une autre vache dont j’ai
parlé article X X X V I ; il me parut feulement qu’ils étoient
en plus grande quantité & que leur mouvement progreffif
Tome I I . E e