84 H i s t o i r e Na t u r e l l e .
exifter,foit qu’elle réfide dans les vaifleàux fpermatiques,
ou dans les tefticules, ou dans les cornes de la matrice,
ou que ce foit cette liqueur qui, lorfqu on la provoque,
fort par les lacunes de Graaf, tant aux environs du col de
la matrice qu’aux environs de l’orifice externe d e l uretre.
Mais il eftbon de développer ici plus en détail les idées
d’Ariflote au fujet de la génération des animaux, parce
que ce grand Philofophe eft celui de tous les Anciens
qui a le plus écrit fur cette matière & qui l ’a traitée le plus
généralement, Il diftingue les animaux en trois efpeces,
les uns qui ont du fang, & qui, à 1 exception, dit-il, de
quelques - uns, fe multiplient tous par la copulation , les
autres qui n’ont point de fang, qui étant mâles & femelles,
qn même temps produifent d’eux-memes & fans copulation,
& enfin ceux qui viennent de pourriture & qui ne
doivent pas leur origine à des parens de meme efpece
qu’eux. A rnefure que j’expoferai ce que dit Ariftoteg
je prendrai la liberté de faire les remarques neceffaires,
la première fera qu’on ne doit point admettre cette division
; car quoiqu’en effet toutes les efpeces d animaux qui
ont du fang foient compofées de mâles & de femelles, il
n’eft peut-être pas également vrai que les animaux qui
n’ont point de fang foient pour la plupart en même temps
mâles & femelles ; car nous ne. eonnoiffons guère que le
limaçon fur la terre, & les vers, qui foient dans ce cas-, <5c
qui foient en effet mâles & femellesg & nous ne pouvons
pas affurer que tous les coquillagesaientles deux sèxes à la
fois, auffi-bien que tous les autres animaux qui n ont point
de fang, c ’eft ce que l’on verra dans l’hiftoire particulière
de ces animaux; '& à l’égard de ceux qu’il dit provenir
de la pourriture, comme il n’en fait pas l’énumération, il
y aurait bien des exceptions à faire, car la plûpart des
efpèces que les Anciens croy oient engendrées par la pourriture,
viennent ou d’un oeuf ou d ’un v e r, comme les
obfervateurs modernes s’en font affurez.
Il fait enfuite une fécondé divifion des animaux, fçavoir,
ceux qui ont la faculté de fe mouvoir progreffivement,
comme de marcher, de voler, de nager, & ceux qui ne
peuvent fe mouvoir progreffivement. Tous ces animaux
qui fe meuvent & qui ont du fang, ont des sèxes, mais
ceux qui, comme les huîtres, font adhérens, ou qui ne
fe meuvent prëfque pas, n’ont point de sèxe, & font à
cet égard comme les plantes, ce n’efl, d it - il, que parla
grandeur ou par quelqu’autre différence qu’on les a
diftinguez en mâles & femelles. J ’avoue qu’on n’efl pas
çncore alluré' que les coquillages aient des sèxes, il y a
dans l’efpèce des huîtres-des individus féconds, & d’autres
individus qui ne le font pas ; les individus féconds fe
diflinguent à cette bordure déliée qui environne le corps
de l’huître, & on les appelle les mâles. * Il nous manque
fur cela beaucoup d’obfervations qu’Ariftote pouvoit
avoir, mais dont il me paraît qu’il donne ici un réfultat
trop général.
Mais fuivons. L e mâle, félon A riflote, renferme le
* Voyez i’obfèrvation de M. Deiïaïides dans fon' Traité de là
Marine. Paris, 174-7.
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