opération pareille à la circoncifion. ( V iA n a t. de Dionis,
Dém. 4 ) On croit que les Turcs & plufieurs autres peuples
chez qui la circoncifion eft en ufage,auraient naturellement
le prépuce trop long fi on n’avoit pas la précaution de le
couper. LaBoulaye dit qu’il a vû dans les déferts de M éfo-
potamie & d’Arabie, le long des rivières du Tigre & de
l ’Euphrate, quantité de petits garçons Arabes qui avoient
le'prépuce fi long, qu’il croit que fans le fecours de la
circoncifion ces peuples feraient inhabiles à la génération.
T .a peau des paupières eft au (fi plus longue chez les
Orientaux que chez les autres peuples, & cette peau eft,
comme l’on fçait, d’une fubftance femblable à celle du
prépuce ; mais quel rapport y a-t-il entre l ’accroilTement
de ces deux parties fi éloignées î
Une autre circoncifion eft celle des filles, elle leur eft
ordonnée comme aux garçons en quelques pays d’Arabie
& de Perfe, comme vers le Golfe Perfique & vers la
mer rouge ; mais ces peuples ne circoncifent les filles
que quand elles ont paffé l’âge de la puberté, parce qu’il
n’y a rien d’excédent avant ce temps-là. Dans d’autres
climats cet accroiffement trop grand des nymphes eft
bien plus prompt, 6c il eft fi général chez de certains
peuples , comme ceux de la rivière de Bénin, qu’ils font
dansl’ufage de circoncire toutes les filles aulfi-bienqueles
garçons huit ou quinze jours après leur nailfance ; cette
circoncifion des filles eft même très-ancienne en Afrique ;
Hérodote en parle comme d’une coutume des E thiopiens.
La circoncifion peut donc être fondée fur la néceffité,
6c cet
6c cet uftige a du moins pour objet la propreté, mais l ’infibulation
6c la caftrdtion ne peuvent avoir d’autre origine
que la jaloufie; ces opérations barbares & ridicules ont été
imaginées par des efprits noirs & fanatiques, qui par une
bafle envie contre le genre humain ont diété des loix
trilles 6c cruelles, où la privation fait la vertu 6c la mutilation
le mérite.
L ’infibulation pour les garçons fe fait en tirant le prépuce
en avant, on le perce & on le traverfe par un gros
fil que 1 on y lailfe jufqu’à ce que les cicatrices des trous
foient faites,; alors on fubftitue au fil un anneau affez grand
qui doit relier en place aulfi long-temps qu’il plaît à celui
qui a ordonne 1 opération, & quelquefois toute la vie.
Ceux qui parmi les Moines orientaux font voeu de chaf-
teté, portent un très-gros anneau pour fe mettre dans l ’im-
polïïbilité d’y manquer. Nous parlerons dans la fuite de
1 infibulation des filles, on ne peut rien imaginer de bizarre
6c de ridicule fur ce fujet que les hommes n’aient mis en
pratique, ou par palfion, ou parfuperftition.
Dans l ’enfance il n’y a quelquefois qu’un tefticule dans
le fcrotum, 6c quelquefois point du tout ; on ne doit
cependant pas toujours juger que lès jèunes gens qui font
dans l’un ou l’autre de ces cas, foient en effet privez de ce
qui paraît leur manquer ; il arrive affez fou vent que les
tefticules font retenus dans l’abdomen ou engagez dans
les anneaux des mufcles, mais fouvent ils furmontent avec
le temps les obftacles qui les arrêtent, & ils defcendent à
leur place ordinaire ; cela fe fait naturellement à l’âge de
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