principe du mouvement génératif, 8c la femelle contient
îe matériel de la génération. Les organes qui fervent à la
fonction qui doit la précéder, font differens fuivant les
différentes efpèces d’animaux , les principaux font les
tefticules dans les mâles, & la matrice dans les femelles.
Les quadrupèdes, les oifeaux & les cétacées ont des tefticules,
les poiflons & "les ferpens en font privez, mais ils
ont deux conduits propres à recevoir la femence & à la
préparer, & de même que ces parties eflentielles font
doubles dans les mâles, les parties eflentielles à la génération
font aufli doubles dans les femelles ; ces parties
fervent dans les mâles à arrêter le mouvement de la portion
du fang qui doit former la femence; il le prouve par
l ’exemple des oifeaux dont les tefticules fe gonflent con-
fidérablement dans la faifon de leurs amours, & qui après
cette faifon diminuent fi fort qu’on a peine à les trouver.
Tous les animaux quadrupèdes, comme les chevaux,
les boeufs, &c. qui font couverts de poil, & les poiflons
cétacées, comme les dauphins & les baleines, font vivipares;
mais les animaux cartilagineux 8c les vipères ne
font pas vraiment vivipares, parce qu’ils produifent d’abord
un oeufau dedans d’eux-mêmes, & c e n ’eft qu’après
s’être développez dans cet oeuf que les petits fortent vi-
vans. Les animaux ovipares font de deux efpèces, ceux
qui produifent des oeufs parfaits, comme les oifeaux, les
lézards, les tortues, &c. les autres qui ne produifent que
des oeufs imparfaits, comme les poiflons, dont les oeufs
s’augmentent & fe perfectionnent après qu’ils ont été
répandus dans l’eau par la femelle, 8c à l’exception des
oifeaux, dans les autres efpèces d’animaux ovipares, les
femelles font ordinairement plus grandes que les mâles,
comme dans les poiflons, les lézards, 8cc.
Après avoir expofé ces variétés générales dans les
animaux, Ariftote commence à entrer en matière, 8c il
examine d’abord le fentiment des anciens Philofophes
qui prétendoient que la femence, tant du mâle que de la
femelle, provenoit de toutes les parties de leur corps, 8c
il fe déclare contre ce fentiment, parce que, dit-il, quoique
les enfans reflemblent affez fouvent à leurs pères 8c
mères, ils reflemblent aufli quelquefois à leurs ayeux, 8c
que d’ailleurs ils reflemblent à leur père & à leur mère
par la vo ix , par les cheveux, par les ongles, par leur
maintien 8c par leur manière de marcher : or la femence,
dit-il, ne peut pas venir des cheveux, de la v o ix , des
ongles ou d’une qualité extérieure, comme eft celle de
marcher; donc les enfans ne reflemblent pas à leurs pa-
rens parce que la femence vient de toutes les parties de
leur corps, mais par d’autres raifons. Il me femble qu’il
n’eft pas néceffaire d’avertir ici de quelle foiblefle font ces
dernières raifons que donne Ariftote pour prouver que la
femence ne vient pas de toutes les parties du corps :
j ’obferverai feulement qu’il m’a paru que ce grand homme
cherchoit exprès les moyens de s’éloigner du fentiment
des Philofophes qui l ’avoient précédé; & je fuis perfuadé
que quiconque lira fon traité de la génération avec attention
, reconnoîtra que le deflein formé de donner un