l ’effet de la nutrition <5c du développement, puifque nous
fournies affurez qu’il ne fe peut faire qu’au moyen de la
pénétration intime du moule intérieur; car de la même
façon que la force de la pefanteur pénètre l ’intérieur de
toute matière, de même la force qui pouffe ou qui attire
les parties organiques de la nourriture , pénètre auffi dans
l ’intérieur des corps organifez, & les y fait entrer par fon
aétion ; & comme ces corps ont une certaine forme que
nous avons appellée le moule intérieur, les parties organiques
pouffées par i’aélion de la force pénétrante ne
peuvent y entrer que dans un certain ordre relatifà cette
forme , ce qui par conféquent ne la peut pas changer,
mais feulement en augmenter toutes lesdimenfions,tant
extérieures qu’intérieures, & produire ainfi l’accroiffement
des corps organifez & leur développement ; & fi dans ce
corps organifé, qui fe développe par ce moyen, il fe trouve
une ou plufieurs parties femblables au tout, cette partie ou
ces parties, dont.|a forme intérieure & extérieure eflfem-
blable à celle du corps entier, feront celles qui opéreront
la reproduétion.
Nous voici à la troifième queftion : n’efl-cepasparune
puiffance fembiable que le moule intérieur lui-même efl
reproduit! non feulement c ’efl une puifïànce fembiable ,
mais il paraît que c ’efl la même puifïànce qui caufe le
développement & la reproduétion ; car il fuffit que dans
le corps organifé qui fe développe, il y ait quelque partie
fembiable au tout, pour que cette partie puiffe un jour
devenir elle-même un corps organifé tout fembiable à
celui dont elle fait aéluellement partie : dans le point où
nous confidérons le développement du corps entier, cette
partie dont la forme intérieure & extérieure efl fembiable
à celle du corps entier, ne fe développant que comme
partie dans ce premier développement, elle ne préfentera
pas à nos yeux une figure fenfible que nous puiffions comparer
aéluellement avec'le corps entier, mais fi on la fë-
pare de ce corps & qu’elle trouve de la nourriture, elfe
commencera à fe développer comme corps entier, & nous
offrîrabientôtune forme fembiable, tant à l’extérieur qu’à
l ’intérieur, & deviendra par ce fécond développement un
être de la même efpèce que le corps dont elle aura été
féparée; ainfi dans les faules & dans les polypes, comme
il y a plus de parties organiques femblables au tout que
d ’autres parties, chaque morceau de fàule ou de polype
qu’on retranche du corps entier, devient un faille ou un
polype par ce fécond développement.
O r un corps organifé dont toutes les parties feraient
femblables à lui-même, comme ceux que nous venons de
citer, efl un corps dont l’organifation efl la plus fimple
de toutes, comme nous l’avons dit dans le premier chapitre,
car ce n’eft que la répétition de la même forme,
& une compofition de figures femblables toutes organi-
fées de même, & c ’efl par cette raifon que les corps les
plus fimples, les efpèces les plus imparfaites font celles
qui fe reproduifent le plus aifément & le plus abondamment
; au lieu que fi un corps organifé ne contient que
quelques parties femblables à lui-même, alors il n’y a