138 H i s t o i r e Na t u r e l l e .
le mâle n’avoit pas encore approchée, Valifnieri trouva
que cette hourfe qui recouvre le tefticule, & qui n y efl
point adhérente, étoit baignée intérieurement d’une liqueur
femblable à du petit lait; il y trouva deux corps
glanduleux dans le tefticule droit, qui avoient environ
deux lignes de diamètre, & qui tenoient prefque toute
l’étendue de ce tefticule. Ces corps glanduleux, avoient
chacun un petit mamelon, dans lequel on voyoit très-
diftinélement une fente d’environ une demi-ligne de largeur,
de laquelle il fortoit, fans qu’il fût befoin de prefler
le mamelon, une liqueur femblable à du petit lait aflez
clair, & lorfqu’on le prefloit, il en fortoit une plus grande
quantité, ce qui fit foupçonner à notre obfervateur que
cette liqueur étoit la même que celle qu’il avoit trouvée
dans l’intérieur du capuchon. Il fouffla dans cette fente
par le moyen d ’un petit tuyau, & dans 1 inftant le corps
glanduleux fe gonfla dans toutes fes parties, & y ayant
introduit un fil de foie, il pénétra aifément jufqu au fond;
il ouvrit ces corps glanduleux dans le fens que *le fil de
foie y étoit entré, & il trouva dans leur intérieur une cavité
confidérablequicommuniquoitàla fente, & qui contenoit
aufli beaucoup de liqueur. Valifnieri efpéroit toujours qu il
pourroit enfin être aflez heureux pour y trouver 1 oeuf,
mais quelque recherche qu’il fît & quelqu’attention qu il
eût à regarder de tous côtés , il ne pût jamais l’apercevoir,
ni dans l’un, ni dans l’autre de ces deux corps glanduleux.
A u refte, il crut avoir remarqué que l’extremite de leur
mamelon par où s’écouloit la liqueur, étoit reflerrée par
un fphinéier qui, comme dans la veffîe, fervoit à fermer
ou à ouvrir le canal du mamelon ; il trouva aufli dans fe
tefticule gauche deux corps glanduleux & les mêmes cavités,
les mêmes mamelons, les mêmes canaux & la même
liqueur qui en diftille; cette liqueur ne fortoit pas feulement
par Cette extrémité du mamelon, mais aufli par une infinité
d’autres petits trous de la circonférence du mamelon ; &
n’ayant pû trouver l’oeuf ni dans cette liqueur, ni dans la
cavité qui la contient, il fit cuire deux de ces corps glanduleux
, efpérant que par ce moyen il pourroit recorinoître
i ’oeuf, après lequel, d it- il, je foupirois ardemment; mais
ce fut en vain, car il ne trouva rien.
Ayant fait ouvrir une autre chienne qui avoit été couverte
depuis quatre ou cinq jours, il ne trouva aucune
différence aux tefticules, il y avoit trois corps glanduleux
faits comme les précédées, & qui de même laiflbient
diftiller de la liqueur par les mamelons. Il chercha l’oeuf
avec grand foin par-tout, & il ne pût le trouver ni dans ce
corps glanduleux, ni dans les autres qu’il examina avec la
plus grande attention, & même à la loupe & au micro-
feope; il a reconnu feulement avec ce dernier infiniment,
que ces corps glanduleux font une efpèce de lacis de
vaifleaux formez d’un nombre infini de petites véficules
globuieufes, qui fervent à filtrer la liqueur qui remplit la
cavité & qui fort par.l’extrémité du mamelon.
Il ouvrit enfuite une autre chienne qui n’étoit pas en
chaleur, & ayant eflayé d’introduire de l’air entre le-tefti-
cule & le capuchon qui le couvre, il vit que ce capuchon
S ij