eft que le mâle fournit feul le principe prolifique, & qué
ja femelle ne donne rien qu’on puiffe regarder comme
tel. Voyei AriJl. de gener. lib. i , cap. 20, ir lib. 2 , cap. 4.
car quoiqu’il dife ailleurs, en parlant des animaux en général,
que la femelle répand une liqueur féminale au dedans
de foi-même, il paroît qu’il ne regarde pas cette liqueur
féminale comme un principe prolifique , & cependant ,
félon lu i, la femelle fournit toute la matière néceffaire à
la génération ; cette matière eft le fang menftruel qui fert
à la formation , au développement & à la nourriture du
foetus, mais le principe efficient exifte feulement dans la
liqueur féminale du mâle, laquelle n’agit pas comme
matière, mais comme caufe. Averroès, Avicenne & plu-
fieurs autres Philôfophes qui ont fuivi le fentiment d’A -
riftote,. ont cherché des raifons pour prouver que lés
femelles n’avoient point de liqueur prolifique ; ils ont dit
que- comme les femelles avoient la liqueur menftruelle,
& que. cette liqueur étoit néceffaire & fuffifante à la génération
, il ne paroiffoit pas naturel de leur en accorder
une autre, & qu’on pouyoit penfer que ce fang menftruel
eft en effet la feule liqueur fournie par les femelles pour
la génération, puifqu’elle commençoit à paroître dans Je
temps de la puberté, comme la liqueur féminale du mâle
commence aiiffi à paroître dans ce temps : d’ailleurs,
difent- ils, fi la femelle a réellement une liqueur féminale
& prolifique, comme celle du mâle, pourquoi les femelles
ne produifent-elles pas d’elles-mêmes & fans 1 approche
.du mâle, puifqu’elies contiennent le principe prolifique,
auffi-bien
auffi-bien que la matière néceffaire pour la nourriture 8c
poui'le développement de l’embryon î cette dernière raifon
me femble être la feule qui mérite quelqu’attention. L e
fang menftruel paroît être en effet néceffaire à l ’accom-
pliffement de la génération, c ’eft-à- dire, à l’entretien, à la
nourriture & au développement du foetus, mais il peut bien
n’avoir aucune part à la première formation qui doit fe
faire par le mélange de deux liqueurs également prolifiques;
les femelles peuvent donc avoir, comme les mâles,
une liqueur féminale prolifique pour la formation de l’embryon
, & elles auront de plus ce fang menftruel pour la
nourriture & le développement du foetus, mais il eft vrai
qu’on feroit affez porté à imaginer que la femelle ayant
en effet une liqueur féminale qui eft un extrait, comme
nous l ’avons dit, de toutes les parties de fon corps, &
ayant de plus tous les moyens néceffairespour le développement,
elle devrait produire d’elle-même des femelles
fans communication avec le mâle ; il faut même avouer que
cette raifon métaphyfique que donnent les Ariftotéliciens
pour prouver que les femelles n’ont point de liqueurproli-
fique, peut devenir l’objeétion la plus confidérabie qu’on
puiffe faire contretous les fÿftèmes de la génération, & en
particulier contre notre explication : voici cette objeétion.
Suppofons, me dira-t-on, comme vous croyez l ’avoir
prouvé, que ce foitle fuperflu des molécules organiques
fembiables à chaque partie du corps, qui ne pouvantplus
être admis dans ces parties pour les développer, en eft
renvoyé dans les tefticules & les véficules féminales du
Tome II. L