qu’elle peut être fuppiéée, que la matière effentielle & né-
ceffaire eft la liqueur féminale de chaque individu-; on
fçait auffi que la ceflation des règles qui arrive ordinairement
à quarante ou cinquante ans, ne met pas toutes les
femmes hors d’état de concevoir ; il y en a qui ont conçu
à foixante & foixante & dix ans, & même dans un âge
plus avancé. On regardera , fi l’on veut, ces exemples,
quoiqu’affez fréquens, comme des exceptions à la règle,
mais ces exceptions fuffifent pour faire voir que la matière
des menftrues n’cft pas elfentielle à la génération.
Dans le cours ordinaire de la Nature les femmes ne
font en état de concevoir qu’après la première éruption
des règles, & la ceffation de cet écoulement à un certain
âge les rend ftériles pour le relie de leur vie. L ’âge auquel
l ’homme peut engendrer, n’a pas des termes auffi marquez
, il faut que le corps foit parvenu à un certain point
d’accroiffement pour que la liqueur féminale foit produite,
il faut peut-être un plus grand degré d’accroiffe-
ment pour que l’élaboration de cette liqueur foit parfaite,
cela arrive ordinairement entre douze & dix - huit ans i
mais l’âge où l’homme celfe d’être en état d’engendrer
ne femble pas être déterminé par la Nature : à foixante ou
foixante & dix ans, lorfque la vieilleffe commence à énerver
le corps, la liqueur féminale eft moins abondante,
& fouvent elle n’ell plus prolifique ; cependant on a plu-
fieurs exemples de vieillards qui ont engendré jufqu’à
quatre-vingts & quatre-vingt-dix ans, les recueils d’ob^
fervations font remplis de faits de cette efpèce.
Il y a auffi des exemples de jeunes garçons qui ont
engendré à l’âge de neuf, dix & onze ans, & de petites
filles qui ont conçu àfept, huit & neuf ans, mais ces faits
font extrêmement rares, & on peut les mettre au nombre
des phénomènes finguliers. L e figne extérieur de la virilité
commence dans la première enfance, mais cela feul ne fuffit
pas, il faut de plus la production de la liqueur féminale
pour que la génération s’accompliffie, & cette production
ne fe fait que quand le corps a pris la plus grande partie de
fon accroiffiement. La première émiffion eft ordinairement
accompagnée de quelque douleur, parce que la liqueur
n’efl pas encore bien fluide, elle eft d’ailleurs en très-petite
quantité, & prefque toûjours inféconde dans le commencement
de la puberté.
Quelques auteurs ont indiqué deux fignes pour recon-
noître fi une femme a conçu ; le premier eft un faififfe-
ment ou une forte d’ébranlement qu’elle reffent, difent-
ils, dans tout le corps au moment de la conception, &
qui même dure pendant quelques jours ; le fécond eft
pris de l’orifice de la matrice, qu’ils affinent être entièrement
fermé après la conception , mais il me paraît que
ces fignes font au moins bien équivoques, s’ils ne font
pas imaginaires.
L e faififfement qui arrive au moment de la conception
eft indiqué par Hippocrate dans ces termes : Liquidé
confiât harum rerum p eritis, quod imdier, ubi conceptt,
fiatim inhorrefcit ac dentibus fir id e t, & articulum reli-
quumque corpus convulfio prehendit. C ’efl donc une forte