apercevoit clairement qu’ils changeoient tous de place
irrégulièrement les uns par rapport aux autres, il y en avoit
même quelques-uns qui tournoient lentement autour des
autres. Six ou fept heures après les globules étoient encore
devenus plus petits, &leur aétiori étoit augmentée;
ils me parurent être en beaucoup plus grand nombre, &
tous leurs mouvemens étoient fenfibles. L e lendemain il
y avoit dans cette liqueur une multitude prodigieufe de
globules en mouvement, & ils étoient au moins trois fois
plus petits qu’ils ne m’avoient paru d’abord. J ’obfervai
ces globules tous les jours plufieurs fois pendant huit
jours, il me parut qu’ il y en avoit plufieurs qui fe joi-
gnoient & dont le mouvement finilfoit après cette union ,
qui cependant ne paroilfoit être qu’une union fuperficielle
& accidentelle ; il y en avoit de plus gros, de plus petits,-
la plûpart étoient ronds & fphériques, les autres étoient
ovales, d’autres étoient longuets, les plus gros étoient les
plus tranfparens, les plus petits étoient prefque noirs ;
cette différence ne provenoit pas des accidens de la lumière,
car dans quelque plan & dans quelque fituation
que ces petits globules fe trouvaffent, ils étoient toujours
noirs, leur mouvement étoit bien plus rapide que celui
des gros, & ce que je remarquai le plus clairement & le
plus généralement fur tous, ce fut leur diminution de
groffeur, en forte qu’au huitième jour ils étoient fi petits
que je ne pouvois prefque plus les apercevoir, & enfin
ils difparurent abfolument à mes yeux fans avoir ceffé de
fe mouvoir.
X X .
Enfin ayant obtenu avec, affez de peine de la liqueur
féminale d’un autre lapin, telle qu’il la fournit à fa femelle,
avec laquelle il ne relie pas plus d’une minute en copulation,
je remarquai qu’elle étoit beaucoup plus fluide
que celle qui avoit été tirée des véhicules féminales, &
les phénomènes qu’elle offrit étoient auffi fort différens;
car il y avoit (P L j - f i g - 1 7 ) dans, cette liqueur les globules
en mouvement dont j ’ai parlé, & des filamens fans
mouvement , & encore des efpèces de globules avec des
filets ou des. queues, & qui reffembloient affez à ceux de
1 homme & du chien, feulement ils me parurent plus
petits & beaucoup plus agiles; ils traverfoient en.un inflant
le champ du microfcope; leurs filets ou leurs queues me
parurent être beaucoup plus courtes que celles de ces autres •
animaux fpermatiques,. & j ’avoue que, quelque foin que
je me fois donné pour les bien examiner,, je ne fuis pas-
fûr que quelques-unes de ces-queues ne fuffent pas de
fauffes apparences produites par le fillon que ces globules
mouvans formoient dans la liqueur qu’ils traverfoient
avec trop de rapidité pour pouvoir les bien obferver; car
d’ailleurs cette liqueur, quoiqu’affez fluide, fe defféchoit
fort promptement.
X X 1
Je voulus enfuite examiner la liqueur féminale du
bélier, mais comme je n’étois pas à portée d’avoir de
ces animaux vivans, je m’adreffai à un boucher, auquel
je recommandai de m’apporter fur le champ les teflicuies.
B b iij,