fciences : la plupart des auteurs qui en ont écrit, les ont
traitées d’une manière fi vague, & les ont expliquées pa*
des rapports fi éloignez & par des hypothèfes fi faillies,
qu’il aurait mieux valu n’en rien dire du tout; il n’y a aucune
matière fur laquelle on ait plus raifonné, fur laquelle
on ait ralfemhlé plus de faits & d’obfervations, mais ces
raifonnemens, ces faits & ces obfervations font ordinairement
fi mal digérez, & entalfez avec fi peu de connoif-
lànce , qu’ il n’eft pas fiirprenant qu’on n’en puiffe tirer
aucune lumière, aucune utilités
HISTOIRE NATURELLE
D E L ’H O M M E .
D e l ’A O ge viril.
Defcription de l ’Homme.
LE corps achève de prendre fon accroilfement en hauteur
à l’âge de la puberté & pendant les premières;
années qui fuccèdent à cet âge ; il y a des jeunes gens qui
ne grandilfent plus après la quatorzième ou la quinzième
année , d’autres croilfent jufqu’à vingt-deux ou vingt-trois
ans ; prefque tous dans ce temps fontminces de corps, la
taille eft effilée, les cuilfes<& les jambes font menues, toutes
les parties mufculeufes ne font pas encore remplies;
comme elles le doivent être, mais; peu à peu la chair augmente,
les mufclesfe deffinent, les intervalles fe remplif-
fent, les membres fe moulent & s’arrondilfent, & le corps
eft avant l’âge, de trente ans dans les hommes à fon point
de perfection pour les proportions de la forme.
Les femmes parviennent ordinairement beaucoup plutôt
à ce point de perfeétion; elles arrivent d’abord plutôt:
à l’âge de puberté, leur accroilîcment qui, dans le total, eft
moindre, que celui des hommes, fe fait auffi en moins de
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