ces molécules renvoyées de toutes les parties du corps dé
l ’individu ; mais dans les vieillards fort âgez les parties qui,
comme les o s , les cartilages, &c. font devenues trop fondes
, ne pouvant plus admettre de nourriture, ne peuvent
par conféquent s’affimiler cette matière nutritive, ni la
renvoyer après l ’avoir modelée & rendu telle qu’elle doit
etre. Les os & les autres parties devenues trop folides
ne peuvent donc ni produire ni renvoyer des molécules
organiques de leur e fpèce, ces molécules manqueront
par conféquent dans la liqueur féminale de ces vieillards,
Si ce défaut fuffit pour la rendre inféconde, puifquenous
avons prouvé que pour que la liqueur féminale foit prolL
fique, il eft néceffaire qu’elle contienne des molécules
renvoyées de toutes les parties du corps, afin que toutes
ces parties puiffent en effet fe réunir d’abord & fe réali-
fer enfui te au moyen de leur développement.
En fùivant ce raifonnement qui me paraît fondé , &
en admettant la fuppofition que c ’eft en effet parl’abfence
des molécules organiques qui ne peuvent être renvoyées
de celles des parties qui font devenues trop folides, que
la liqueur féminale des hommes fort âgez celle d’être prolifique
, on doit penfer que ces molécules qui manquent,
peuvent être quelquefois remplacées par celles de la femelle
(Voyez ci-devant chap.X ) fi elle eft jeune, & dans ce cas
la génération s’accomplira, c ’eft auffi ce qui arrive. Les
vieillards décrépits engendrent, mais rarement, &Iorfqu’iIs
engendrent ils ont moins de part que les autres hommes.à
leur propre production; de -là vient auffi que de jeunes
perfonnes
perfonnes qu on marie avec des vieillards décrépits, Si
dont la taille eft déformée, produifent fouvent des monf-
très, des enfans contrefaits, plus défeétueux encore que
leur père ; mais ce n’eft pas ici le lieu de nous étendre fur
ce fujet.
La plupart des gens âgez périffent par le fcorbut, l ’by-
dropifie, ou par d autres maladies qui iemblent provenir
du vice du fàng, de l ’altération de la lymphe, &c. Quelque
influence que les liquides contenus dans le corps humain
puiffent avoir fur fon économie, on peut penfer
que ces liqueurs n’étant que des partiespaffives & divifées,
elles ne font qu’obéir à l’impuifion des folides qui font les
vraies parties organiques & aétives, defquelles le mouvement
, la qualité, Si meme la quantité des liquides doivent
dépendre en entier; dans la vieilleffe le calibre des vaif-
feaux fe refTerre, le reffort des mufcles s’affoiblit, les filtres
fecrétoires s’obftruent, le fàng, lalymphe & les autres
humeurs doivent par conféquent s’épaiffir, s’altérer, s’ex-
travafèr & produire les fÿmptômes des différentes maladies
qu’on a coutume de rapporter au vice des liqueurs,
comme a leur principe, tandis que la première caufe eft
en effet une alteration dans les fôlides, produite par leur
dépériflement naturel, ou par quelque léfion Si quelque
dérangement accidentels. Il eft vrai que quoique le mauvais
état des liquides provienne d’un vice organique dans
les folides, les effets qui réfuftent de cette altération des
liqueurs, fe manifeftent par des fÿmptômes prompts Sc
menaçans, parce que les liqueurs étant en continuelle
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