caufes de la ftérilité il y en a de communes aux hommes
& aux femmes, mais comme elles font plus apparentes
dans les hommes, on les leur attribue pour l’ordinaire.
L a ftérilité eft caufée dans l’un & dans l’autre sèxe , ou
par un défaut de conformation, ou par un vice accidentel
dans les organes ; les défauts de conformation les plus ef-
fentiels dans les hommes, arrivent aux tefticules ou aux
mufcles érecteurs ; lafàufle direction du canal de l’urètre,
qui quelquefois eft détourné à côté ou mal percé, efl: auffi
un défaut contraire à la génération, mais il faudrait que
ce canal fût fupprimé en entier pour la rendre impoflible ;
l’adhérence du prépuce par le moyen du frein peut être
corrigée, & d’ailleurs ce n’eft pas un obflacle infurmonta-
ble. Les organes des femmes peuvent aufli être mal conformez,
la matrice toûjours fermée ou toûjours ouverte
ferait un défaut également contraire à la génération; mais
la caufe de ftérilité la plus ordinaire aux hommes & aux
femmes, c ’eft l ’altération de la liqueur féminale dans les
tefticules; on peut fe fouvenir de i’obfervation de Vallif-
nieri que j ’ai citée ci-devant, qui prouve que les liqueurs
des tefticules des femmes étant corrompues, elles demeurent
ftériles; il en eft de même de celles de l’homme,
fi la fécrétion par laquelle fe forme la femence, eft viciée,
cette liqueur ne fera plus féconde ; & quoiqu’à l’extérieur
tous les organes de part & d’autre paroiflent bien difpo-
fez, il n’y aura aucune produélion.
Dans les cas de ftérilité on a fouvent employé différens
moyens pour reconnoître fi le défaut venoit de l ’homme
ou de la femme : l ’infpeétion eft le premier de ces moyens,
& il fuffit en effet, fi la ftérilité eft caufée par un défaut
extérieur de conformation ; mais fi les organes défeétueux
font dans l ’intérieur du corps, alors on ne reconnoît le
défaut des organes que par la nullité des effets. Il y a des
hommes qui à la première infpeétion paroiflent être bien
conformez,auxquels cependant le vrai figne de la bonne
conformation manque abfolument; il y en a d’autres qui
n’ont ce figne que fi imparfaitement ou fi rarement, que
c ’eft moins un figne certain de la virilité, qu’un indice
équivoque de l ’impuiflance.
Tout le monde fçait que le méchanifme de ces parties
eft indépendant de la volonté, on ne commande point à
ces organes, l’ame ne peut les régir; c ’eft du corps humain
la partie la plus animale, elle agit en effet par une
efpèce d’inftinél dont nous ignorons les vraies caufes :
combien de jeunes gens élevez dans la pureté & vivans
dans la plus parfaite innocence & dans l’ignorance totale
des plaifirs, ont reflenti les*1 impreflions les plus vives ,
fans pouvoir deviner quelle en étoit la caufe & l ’objet!
combien de gens au contraire demeurent dans ja plus
froide langueur malgré tous les efforts de leurs fens 8c
de leur imagination, malgré la préfence des objets, malgré
tous les fecours de l’art de la débauche !
Cette partie de notre corps eft donc moins à nous
qu’aucune autre, elle agit ou elle languit fans notre participation
, fes fonélions commencent & finiflent dans de
certains temps, à un certain âge; tout cela fe fait fans