grande quantité qu’il pui(Te fe faire pafliige malgré la réfif-
tance qui lui eft oppofée ; dans ce cas il paraîtra du fang,.
& s’il coulé en grande quantité, l’avortement fuivra ; la
matrice reprendra la forme qu’elle avoit auparavant, parce
que le fàng ayant r’ouvert tous les canaux qui s’ctoient
fermez, ils reviendront au mêyne état qu’ils étoient : fi le
fang ne force qu’une partie de ces canaux, l’oeuvre de
la génération ne fera pas détruite, quoiqu’il paroilfe du
fang, parce que la plus grande partie de la matrice fe
trouve encore dans l ’état qui eft néceflàire pour qu’elle
piaffe s’exécuter, dans ce cas il paraîtra du fiing, &
l ’avortement ne fuivra pas; ce fang fera feulement er>
moindre quantité que dans les évacuations ordinaires.
Lorfqu’il n’en paraît point du tout, comme c ’eft le
cas le plus ordinaire, la première révolution périodique
ne laifle pas de fe marquer & de fe faire fentir par les
mêmes douleurs, les mêmes fÿmptômes; il fe fait donc
dès le temps de la première fupprelfion, une violente
action fur la matrice, & pour peu que cette aétion fût
augmentée, elle détruirait l’ouvrage de la génération :
on peut même croire avec aflez de fondement, que de
toutes les conceptions qui fe font dans les derniers jours
qui précèdent l’arrivée des menftrues, il en réuffit fort peu,
& que l ’aétion du fàng détruit aifémentles foibles racines
d’un germe fi tendre & fi délicat ; les conceptions au
contraire qui fe font dans les jours qui fuivent l’écoulement
périodique, font celles qui tiennent & qui réuffif-
fènt le mieux, parce que le produit de la conception a
plus de temps pour croître, pour fe fortifier, & pour
réfifter à l’aétion du fang & à la révolution qui doit arriver
au terme de l’écoulement.
L e foetus ayant fiibi cette première épreuve, & y ayant
réfifté , prend plus de force & d’accroiffement, & eft
plus en état de fouffrir la fécondé révolution qui arrive
un mois après la première ; auffi les avortemens caufez
par la fécondé période, font-ils moins fréquens que ceux
qui font caufez par la première ; à la troifième période le
danger eft encore moins grand , & moins encore à la
quatrième & à la cinquième, mais il y en a toûjours ; il.
peut arriver, & il arrive en effet de fauffes couches dans
les temps de toutes ces révolutions périodiques, feulement
on a obfervé qu’elles font plus rares dans le milieu
de la grofTefle, & plus fréquentes au commencement &
a la fin : on entend bien par ce que nous venons de dire,
pourquoi elles font plus fréquentes au commencement,.
il nous refte à expliquer pourquoi elles font aufiî plus
fréquentes vers la fin que vers le. milieu de la grofTeffe.
L e foetus vient ordinairement au monde dans le temps
de la dixième révolution ; lorfqu’il naît à la neuvième ou
à la huitième, il ne lailfe pas de vivre, & ces accouche-
mens précoces ne font pas regardez comme de fauffes-
couches, parce que l’enfant, quoique moins formé, ne
laiffe pas de l ’être aflez pour pouvoir vivre; on a même
prétendu avoir des exemples d’enfans nez à la feptième,
& même à la fixième révolution, c ’eft-à-dire, à cinq ou
fix mois, qui n’ont pas laifle de vivre;.il n’y a donc de
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