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c h a p i t r e II.
D e la Reproduction en général.
Ex am in o n s de plus près cette propriété commune
à l ’animal ôc au végétal > cette puiflançe de produire
fon femblahlp, çettç chaîne d exiftences fucceflives d individus
, qui conftitue l’exiftence reçlje de J e lpece, ôc
fans nous attacher à la génération de l’homme ou à celle
d ’une efpèçe particulière d’animal, voyons en général les
phénomènes de la reproduétion , raflfemblons des faits
pour nous donner des idées, ôc faifons 1 énumération des
différens moyens dont la Nature fait ufage pour renou-
velier les êtres organifez. L e premier moyen, & , félon
nous, le plus fimple de tous, eft de raflembler dans un
être une infinité d’êtres organiques femblables , & de
compofer tellement fa fubftance, qu il n y ait pas une
partie qui ne contienne un germe de la meme elpece, ôc
qui par conféquent ne puilfe elle-meme devenir un tout
femblable à celui dans lequel elle eft contenue. Ce t appareil
paraît d’abord fuppofer une dépenfe prodigieufe &
entraîner la profufion, cependant ce n’eft qu une magnificence
alfez ordinaire à la Nature, ôc qui fe manifefte
même dans des elpèces communes 6c inferieures, telles
que font les vers, les polypes, les ormes, les fautes, les
grofeilliers ôc plufieurs autres plantes ôc infeétes dont chaque
partie contient tin tout, qui par le feul développement
peut devenir une plante ou ün iüfeéte. En confidéfant fous
ce point de vue les êtres organiféZ ôc leur reproduétion,
ün individu n’eft qu’un tout uniformément organifé dans
toutes fes parties intérieures, un compofé d’unë infinité de
figures femblables & de parties fimilaires, un affemblage
de germes Ou de petits individus de la même elpèce,
tefquels peuvent tous fe développer de la même façon,
fuivant les circonftanCes, ôc former de nouveaux touts,
compofez comme le premier.
En approfondiflànt cette idée nous allons trouver aux
végétaux ôc aux animaux un rapport avec lés minéraux
que nous ne foupçonnions pas : les fels ôc quelques autres
minéraux font compofez de parties femblables entr’elles
& femblables au tout qu’elles compofent; un grain de fel
marin eft un cube compofé d’une infinité d’autres cubes
que l ’on peut reconnoître diftinétementau microfcope *,
ces petits cubes font eux-mêmes compofez d’autres cubes
qu’on aperçoit avec un meilleur micrOfcôpe, & l’on ne
peut guère douter que les parties primiti vés & conftituantes
de ce fel rte foient aülfi des cubes d’une petitefle qui
* Hæ tam parva quàm magnæ figiiroe (falium} êx triagno filùm numéro
minorum parlicularum quoe eamdem figuram habent, funt conjlatoe, fteud mihi
foep'e licuit obfervare, cùm aquairt maniiam aut cotjimunem in qua fai commune
iiquatum erat, intueor per microfcOpiurri, qttbdex eâpfodemt élégantes, parvee
ac quâdrangUldres figüroé adeb exiguoe, ut mille edrùm myriades màgnitudi-
nem arence craffioris ne oequent. Quce falis minuta particuloe, quàm primùm
oculis confpicio, magnitudine ab omnibus lateribus creficunt, fiiam tamen ele-
gantem fuperficiem quadrangularem retinentes fer'e.. .. . Figura hce falinX
cantate donatafiünt, &c. Voyez Leeuwentioèk, Arc. Nat; tom.-i,p. 3.