& les autres parties de la génération des béliers qu’il
tueroit; il m’en fournit à différens jours, au moins de
douze ou treize différens béliers, fins qu’il me fût polfible
de trouver dans les épididiines, non plus que dans les vé-
ficules féminités, allez de liqueur pour pouvoir la bien
obferver; dans les petites gouttes que je pouvois ramalfer,
je ne vis que des globules fans mouvement. Comme je
faifois ces obfervations au mois de mars, je penlai que
cette fàifon n’étoit pas celle du rut des béliers, & qu’en
répétant les mêmes obfervations au mois d’octobre, je
pourrais trouver alors la liqueur féminale dans les vaif-
feaux, & les corps mouvans dans la liqueur. Je fis couper
piufiéiirs tefticules en deux dans leur plus grande longueur,
& ayant ramalfé avec le gros bout d ’un cure-dent la petite
quantité de liqueur qu’on pouvoit en exprimer , cette liqueur
ne m'offrit, comme celle des épididimes, que des
globules de différente groffeur, & qui n’avoient aucun
mouvement : au refte tous ces tefticules étoient fort fàins,
& tous étoient au moins aulfi gros que des oeufs de poule.
X X I I .
Je pris trois de ces tefticules de trois différens béliers ,
je les fis couper chacun en quatre parties, je mis chacun
des tefticules ainfi coupez en quatre, dans un bocal de
verre avec autant d’eau feulement qu’il en falloit pour les
couvrir, & je bouchai exaélement les bocaux avec du
liège & du parchemin ; je iaiffai cette chair infufer ainfi
pendant quatre jours, après quoi j ’examinai au microl’cope
la liqueur de ces trois infufions, je les trouvai toutes remplies
d’une infinité de corps en mouvement, dont la plû-
part étoient ovales, & les autres globuleux; ils étoient
affez g ro s , & ils reffembloient à ceux dont j ’ai parlé
( Exp. VIII. ) Leur mouvement n’étoit pas brufque , ni
incertain, ni fort rapide, mais égal, uniforme & continu
dans toutes fortes de directions; tous ces corps en mouvement
étoient à peu près de la même groffeur dans
chaque liqueur, mais ils étoient plus gros dans l ’une, un
peu moins gros dans l ’autre, & plus petits danslatroi-
fième ; aucun n’avoit de queue, il n’y avoit ni filamens ni
filets dans cette liqueur où le mouvement de ces petits
corps s’eft confervé pendant quinze à feize jours ; ils
changeoient fouvent de figure & fembloient fe dévêtir
fucceffivement de leur tunique extérieure; ils devenoient
auffi tous les jours plus petits, & je ne les perdis de vue
au feizième jour que par leur petiteffe extrême ; car le
mouvement fubfiftoit toujours lorfque je ceffai de les
apercevoir.
X X I I I .
A u mois d’oétobre fuivant je fis ouvrir un bélier qui
étoit en rut, & je trouvai une affez grande quantité de
liqueur féminale dans l’un des épididimes ; l’ayant examiné
fur le champ au microfcope, j’y vis une multitude innombrable
de corps mouvans, ils étoient en fi grande quantité
que toute la fubftance de la liqueur paroiffoit en être
compofée en entier; comme elle étoit trop épaiffe pour
pouvoir bien diftinguer la forme de ces corps mouvans,