plan ou concave qui éclaire les objets par deflous : on doit
fe fervir par préférence, du miroir concave, lorfqu’on
obferve avec la plus forte lentille. Leeuwenhoek qui fans
contredit a été le plus grand & le plus infatigable de tous
les obfervateurs au microfcope, ne s’eft cependant fervi,
rà ce qu’il paraît, que de microfcopes fimples, avec lef-
quels il regardoit les objets contre le jour ou contre la
lumière d’une chandelle; fi cela eft, commel’eftampe qui
eft à la tête de fon livre paraît l ’indiquer, il a fallu une
affiduité & une patience inconcevables pour fe tromper
aulfi - peu qu’il l ’a fait fur la quantité prefqu’infinie de
chofes qu’il a obfervées d’une manière fi défavantageufe.
U a légué à la Société de Londres tous fes microfcopes,
AI. Needham m’a alfuré que le meilleur ne fait pas autant
d’effet que la plus forte lentille de celui dont je me fuis
fervi, & avec laquelle j ’ai fait toutes mes obfervations ; fi
cela eft, il eft néceflaire de faire remarquer que la plupart
des gravures que Leeuwenhoek a données. des objets
microfcopiques, fur-tout celles des animaux fpermatiques,
les repréfentent beaucoup plus gros & plus-longs qu’il ne
lésa vus réellement, ce qui doit induire en erreur; & que
ces prétendus animaux de l’homme, du chien, du lapin’,
du coq, &c. qu’on trouve gravez dans les Tranfadions
philofophiques, N° 1 4 1 , & dans Leeuwenhoek, tom. 1 ,
pag. 1 iïi, & qui ont enfuite été copiez par Valifnien, par
M. Baker, &c. paroiflentau microfcope beaucoup plus
petits qu’ils ne le font dans les gravures qui les repréfentent.
C e qui rend les microfcopes dont nous parlons,
préférables à ceux avec lefquels on eft obligé de regarder
les objets contre le jour, c ’eft qu’ils font plus fiables que
ceux-ci, le mouvement de la main avec laquelle on tient le
microfcope, produifànt un petit tremblement qui fait que
l ’objet paraît vacillant & ne préfente jamais qu’un inftant
la même partie. Outre cela, il y a toûjours dans les liqueurs
un mouvement caufé par l’agitation de l ’air extérieur, foit
qu’on les obferve à l’un ou à l’autre de ces microfcopes,
à moins qu’on ne mette la liqueur entre deux plaques
de verre ou detalc très-minces, ce qui ne laide pas de
diminuer un peu la tranfparence, & d’alonger beaucoup
le travail manuel de l’obfervation ; mais le microfcope
qu’on tient horizontalement, & dont lesporte-objets font
verticaux, a un inconvénient déplus, c ’eft que les parties
les plus pefantes de la liqueur qu’on obferve , defcendent
au bas de la goutte par leur poids, par conféquent il y
a trois mouvemens, celui du tremblement de la main!,
celui de l ’agitation du fluide par i’adion de l’air, & encore
celui des parties de la liqueur qui defcendent en bas,
& il peut réfulter une infinité de méprifes de la combi-
naifon de ces trois, mouvemens, dont la plus grande &
la plus ordinaire eft de croire que de certains petits globules
qu’on voit dans ces liqueurs, fe meuvent par un
mouvement qui leur eft propre & par leurs propres forces,
tandis qu’ils: ne font qu’obéir à la force compofée
de quelques-unes des trois caufes dont nous venons de
parler.
Lorfqu’on vient de mettre une goutte de liqueur fur le
Y iij.