il eft évident que ce prétendu figne eft nul dans toutes
les circonftances où l’entrée du vagin a pû être relâchée
ou dilatée naturellement. Auffi toutes les filles, quoique
non déflorées, ne répandent pas du fang, d’autres qui le
font en effet ne laiffent pas d’en répandre ; les unes en
donnent abondamment & plufieurs fois, d’autres très-peu
& une feule fois, d’autres point du tout, cela dépend de.
l ’âge, de la fànté, de la conformation & d’un grand
nombre d’autres circonftances ; nous nous contenterons
d’en rapporter quelques-unes en même-temps que nous
tâcherons de démêler fur quoi peut être fondé tout ce
qu’on raconte des lignes phyfiques de la virginité.
Il arrive dans les parties de l’un & de l’autre fexe un
changement confidérable dans le temps de la puberté ;
celles de l’homme prennent un prompt accroiffement, &
ordinairement elles arrivent en moins d’un an ou deux à
l ’état où elles doivent refter pour toûjours ; celles de la
femme croiffent aufli dans le même temps de la puberté,
les nymphes fur-tout qui étoient auparavant prefque in-
fenfibles, deviennent plus groffes, plus apparentes, &
meme elles excèdent quelquefois les dimenfions ordinaires
; l’écoulement périodique arrive en même temps,
& toutes ces parties fo trouvant gonflées par l’abondance
du fang, & étant dans un état d’accroiffement, elles fe
tuméfient, elles fe ferrent mutuellement, & elles s’attachent
les unes aux autres dans tous les points ou elles fe
touchent immédiatement ; l ’orifice du vagin fe trouve
ainfi plus rétréci qu’il ne l’étoit, quoique le vagin luimême
ait pris auffi de l’accroiffement dans le même temps;
la forme de ce rétréciffement doit, comme l’on voit,
etre fort differente dans les différens fujets & dans les
differens degrés de l ’accroiffement de ces parties : auffi
paroit - il par ce qu’en difent les ànatomiftes, qu’il y a
quelquefois quatre protubérances ou caroncules, quelquefois
trois ou deux, & que fouvent il fe trouve une efpèce
d anneau circulaire ou fémi-lunaire, ou bien un froncement,
une fuite de petits plis ; mais ce qui n’eft pas dit
par les anatomiftes, c ’eft que quelque forme que prenne
ce retréciffement, il n’arrive que dans le temps de la
puberte. Les petites filles que j’ai eu occafion de voir
diffequer, n avoient rien de femblable, & ayant recueilli
des faits fur cefujet, je puis avancèrque quand elles ont
commerce avec les hommes avant la puberté, il n’y a
aucune effufion de fang, pourvû qu’il n’y ait pas une diff
proportion trop grande ou des efforts trop brufques ; au
contraire, lorfqu’elles font en pleine puberté & dans le
temps de l’accroiffement de ces parties, ify a très-fouvent
effufion de fang pour peu qu’on y touche, fur-tout fi elles
ont de l’embonpoint & fi les règles vont bien , car celles
qui font maigres ou qui ont des fleurs blanches n’ont pas
ordinairement cette apparence de virginité ; & ce qui
prouve évidemment que ce n’eft en effet qu’une apparence
trompeufe , c’eft qu’elle fe répète même plufieurs
fois, & après des intervalles de temps affez confidérables ;
une interruption de quelque temps fait renaître cette prétendue
virginité, & il eft certain qu’une jeune perfonne
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