fpermatiques également petits ; ceux de la femence d’un
rat & ceux de la liqueur féminale d’un homme font à peu
près de la même grolfeur, & lorfqu’il y a de la différence
dans la grandeur de ces animaux fpermatiques, elle n’eft
point relative à la grandeur de l ’individu; le calmar, qui
n ’eft qu’un poifton affez petit, a des vers fpermatiques
plus de cent mille fois plus gros que ceux de l’homme ou
du chien, autre preuve que ces vers ne font pas la caufe
immédiate & unique de fa génération.
Les difficultés particulières qu’on peut faire contre le
fÿftème des oeufs, font auffi très-confidérables : fi le foetus-
eft préexiftant dans l ’oeuf avant la communication du mâle
& de la femelle, pourquoi dans les oeufs que la poule
produit fans avoir eu le c o q , ne voit-on pas le foetus auffi-
bien que dans les oeufs qu’elle produit après la copulation
avec le coq! Nous avons rapporté ci - devant les obfer-
vations de Malpighi, faites fur des oeufs frais fortant du
corps de la poule, & qui n’avoientpas encore été couvez,
il a toujours trouvé le foetus dans ceux que produifoient
les poules qui avoient reçu le c o q , & dans ceux des poules
vierges ou féparées du coq depuis long temps, il n’a jamais
trouvé qu’une mole dans la cicatricule; il eft donc bien
clair que le foetus n’eft pas préexiftant dans l’oeuf, mais
qu’au contraire il ne s’y forme que quand la femence du
mâle l’a pénétré.
Une autre difficulté contre ce lÿftème, c ’eft que non-
feulement on ne voit pas le foetus dans tes oeufs des ovipares
avant la conjonction des sèxes, ftiais même on ne
voit pas d’oeufs dans les vivipares : les Phyficiens qui
prétendent que le ver fpermatique eft le foetus fous une
enveloppe, font au moins affurez de l ’exiftence des vers
fpermatiques , mais ceux qui veulent que le foetus foit
préexiftant dans l ’oeuf, non feulement imaginent cette
préexiftence , mais même ils n’ont aucune preuve de
l ’exiftence de l ’oeuf, au contraire il y a probabilité pref-
qu’équivalente à la certitude, que ces oeufs n’exiftent pas
dans les vivipares, puifqu’on a fait des milliers d’expériences
pour tâcher de les découvrir, & qu’on n’a jamais
pû les trouver.
r Quoique les partifans du fyftème des oeufs ne s’accordent
point au fujet de ce que l ’on doit regarder comme
le vrai oeuf dans les tefticules des femelles, ils veulent
cependant tous que la fécondation fe faffe immédiatement
dans ce tefticule qu’ils appellent l ’ovaire, fans faire attention
que fi cela étoit, on trouveroit la plupart des foetus
dans l ’abdomen, au lieu de les trouver dans la matrice;
car le pavillon, ou l ’extrémité fupérieure de la trompe
étant, comme l ’on fçait, féparée du tefticule, les prétendus
oeufs doivent tomber fouvent dans l’abdomen, & on
y trouveroit fouvent des foetus ; or on fçait que ce cas
eft extrêmement rare, je ne fçais pas même s’il eft vrai
que cela foit jamais arrivé par l’effet que nous fuppofons,
& je penfe que les foetus qu’on a trouvez dans l’abdomen,
étoient fortis, ou des trompes de la matrice, ou de la matrice
même, par quelqu’accident.
Les difficultés générales & communes aux deux fyftèmes
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