z y z H i s t o i r e N a t u r e l l e .
fimple, dans le premier mois. L ’Hiftoire de l ’A ca démie
fait mention d’un foetus de vingt-un jours, &
nous apprend qu’il étoit cependant formé en entier, &
qu’on en diflinguoit aifément toutes les parties. Si l’on
ajoûte à ces autorités celle de Malpighi, qui a reconnu le
poulet dans la cicatricule immédiatement après que l ’oeuf
fut forti du corps de la poule, & avant qu’il eût été couvé,
on ne pourra pas douter que le foetus ne foit formé &.
n ’exifte dès le premier jour & immédiatement après la
copulation, & par conféquent on ne doit donner aucune
croyance à tout ce que Harvey dit au fujet des parties
qui viennent s’ajufter les unes auprès des autres par
juxta - pofition , puifqu’au contraire elles font toutes
exiftantes d’abord, & qu’elles ne font que fe développer
fucceffivement.
Graaf a pris le mot d’oeuf dans une acception toute
différente de Harvey, il a prétendu que les tefticules des
femmes étoient de vrais ovaires qui contenoient des oeufs
femblables à ceux que contiennent les ovaires des femelles
ovipares, mais feulement que ces oeufs étoient beaucoup
plus petits, & qu’ils ne tomboient pas au dehors, .qu’ils
ne fe détachoient jamais que quand ils,étoient fécondez;,
& qu’alors ils defcendoient de l’ovaire dans les cornes
d e là matricep où ils groffiffoient. Les expériences de
Graaf font celles qui ont le plus contribué à faire croire
l ’exiftence de ces prétendus oeufs , -qui cependant n’eft
point du tout fondée, car ce fameux Anatomifte fe
trompe, i ° en ce qu’il prend les véhicules de l’ovaire pour
des oeufs, tandis que ce ne font que des parties infépara-
bles du tefticule de la femelle, qui même en forment la
fubftance, & que ces mêmes véficules font remplies d’une
elpèce de lymphe. Il fe ferait moins trompé s’il n’eût
regardé ces véficules que comme de fimples réfervoirs,
& la lymphe qu’elles contiennent comme la liqueur fémi-
nale de la femelle, au lieu de prendre cette liqueur pour
du blanc d’oeuf; z° il fe trompe encore en ce qu’il affure
que le follécule ou le corps glanduleux efl l ’enveloppe
de ces oeufs ou de ces véficules, car il efl certain par
les obfervations de Malpighi, de Valifnieri, & par mes
propres expériences, que ce corps glanduleux n’envéloppe
point ces véficules, & n’en contient aucune; ,3'? il fe
trompe encore davantage lorfqu’il affure que ce follécule
ou corps glanduleux ne fè forme jamais qu’après la fécondation
, tandis qu’au contraire on trouve ces corps
glanduleux formez dans toutes les femelles qui ont atteint
la puberté ; 4.0 il fe trompe lorfqu’il dit que les alobules
qu’il a vûs dans la matrice, & qui contenoient le foetus ,
étoient ces mêmes véficules ou oeufs de l’ovaire qui y
étoient defcendus, & qui, dit-il, y étoient devenus dix
fois plus petits qu’ils ne l ’étaient dans l’ovaire : cette feule
remarque de les avoir trouvez dix Lois plus petits dans la
matrice qu’ils ne [’étoient dans l’ovaire au moment de la
fécondation, ou même avant & après cet inftant, n’aurait-
elle pas dû lui faire ouvrir les yeux, & lui faire reeon-
noître que ce qu’il vayoit dans la matrice, n’étoit pas ce
qu’il avoit vû dans le teflicule! 50 il fe trompe en difant
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