Cette découverte, qu’on doitàLeeuwenboek&àHart-
foëker, a été confirmée par A ndri, Yalii'nieri, Bourguet,
& par plufieurs autres obfervateurs. Je vais rapporter ce
qu’ils ont dit de ces animaux fpermatiques qu’ils onttrou-
vez dans la liqueur féminale de tous les animaux mâles : ils
font en fi grand nombre, que la femence paroît en être
compolée en entier, & Leeuwenhoek prétend en avoir vû
plufieurs milliers dans une goutte plus petite que le plus
petit grain de fable. On les trouve, difent ces obfervateurs,
en nombre prodigieux dans tous les animaux mâles, & on
n’en trouve aucun dans les femelles, mais dans les mâles
on les trouve, foit dans la femence répandue au dehors
par les voies ordinaires, foit dans celle qui eft contenue
dans les véficules féminales qu’on a ouvertes dans des
animaux vivans. Il y en a moins dans la liqueur contenue
dans les tefticules, que dans celle des véficules féminales,
parce qu’apparemment la femence n’y eft pas encore entièrement
perfectionnée. Lorfqu’on expofe cette liqueur
de l ’homme à une chaleur, même médiocre,elle s’épaifîit,
le:mouvement de tous ces animaux celle allez promptement;
mais fi on la laiffe refroidir, elle fe délaie & les
animaux confervent leur mouvement long-temps, & juf-
qu’à ce que la liqueur vienne à s’épailfir par le defféche-
ment; plus la liqueur eft délayée, plus le nombre de ces
animalcules paroît s’augmenter, & s’augmente en effet au
point qu’on peut réduire & décompofer, pour ainfi dire,
toute la fubftance de la femence en petits animaux, en la
mêlant avec quelque liqueur délayante, comme avec de
l ’eau ;
l ’eau ; & lorfque le mouvement de ces animalcules eft
prêt à finir, foit à caufe de la chaleur, foit par le delsè-
chement, ils paroilfent fe raflembîer de plus , près, & ils
ont un mouvement commun de tourbillon, dans le centre
de la petite goutte qu’on obferve, & ils fembient périr
tous dans le même inftant, au lieu que dans un plus grand
volume de liqueur on les voit aifément périr fucceffi-
vement.
Ces animalcules font, difent-ils, de differente figure
dans les differentes efpèces d’animaux , cependant ils
font tous longs, menus & fans membres, ils fe meuvent
avec rapidité & en tous fens ; la matière qui contient ces
animaux ; eft, comme je l’ai d it, beaucoup plus pefante que
le làng. D e la femence de taureau a donné à Verrheyen
parla chymie, d’abord du phiegme, enfuitè une quantité
affez confidérable d’huile fétide, mais peu de fel volatil
en proportion, & beaucoup plus de ferre qu’il n’auroit
cru. Voye^Verrheyenfup. Anat. tom. 2 ,p . (fy. Cet auteur
paroît furpris de ce qu’en rectifiant la liqueur diftillée il
ne pût en tirer des- efprits, & comme il étoit perfuadé que
la femence en contient une grande quantité, il attribue
leur évaporation à leur trop grande fubtilité ; mais ne peut-
on pas croire avec plus de fondement qu’elle n’en contient
que peu ou point du tout! La confiftance de. cette
matière & fon odeur n’annoncent pas qu’il y ait.dcs efprits
ardens, qui d’ailleurs ne fe trouvent en abondance que
dans les liqueurs fermentées; & à l’égard des efprits volatils,
on fçait que les cornes, les os & les autres parties
Tome 11. T