eft certain que cet animal a deux verges au lieu d’une, &
qu’elles agiffent toutes deux en même temps dans l ’aéte
du coït, qui eft au moins une forte compreflïon, ft ce
n’eft pas un vrai accouplement avec intromiflion. (V oy ei
Regn. Graaf, pag 2 4 2 .) C ’eft par ce double organe que
le coq répand la liqueur féminale dans la matrice de la
poule.
Comparons maintenant les expériences que Harvey a
faites fur les biches, avec celles de Graaf fur les femelles
des lapins, nous verrons que, quoique Graaf croie comme
Harvey, que tous les animaux viennent d’un oeuf, il y a
une grande différence dans la façon dont ces deux Ana-
tomiftes ont vû les premiers degrés de la formation, ou
plutôt du développement du foetus des vivipares.
Après avoir fait tous fes efforts pour établir par plu-
fieurs raifonnemens tirez de l’anatomie comparée, que les
tefticules des femelles vivipares font de vrais ovaires ,
Graaf explique comment les oeufs qui fe détachent de ces
ovaires tombent dans les cornes de la matrice, & enfuite
il rapporte ce qu’il a obfervé fur une lapine qu’il a difîe—
quée une demi-heure après l’accouplement. Les cornes
de la matrice, d it-il, étoient plus rouges, il n’y avoit
aucun changement aux ovaires, non plus qu’aux oeufs
qu ils contiennent, & il n’y avoit aucune apparence de
femence du mâle, ni dans le vagin, ni dans la matrice,
ni dans les cornes de la matrice.
Ayant diflequé une autre lapine fix heures après l'accouplement,
il obferva que les follécules ou enveloppes
qui,
d e s A n i m a u x .
qui, félon lui, contiennent les oeufs dans l’ovaire, étoient
devenues rougeâtres, il ne trouva de femence du mâle ni
dans les ovaires, ni ailleurs. Vingt-quatre heures après
l’accouplement il en diflequa une troifième, & il remarqua
dans l ’un des ovaires trois, & dans l’autre cinq follécules
altérez ; car de clairs & limpides qu’ils font auparavant,
ils étoient devenus opaques & rougeâtres. Dans
une autre difféquée vingt-fept heures après l’accouplement,
les cornes de la matrice & les conduits fupérieurs
qui y aboutiflent, étoient encore plus rouges, & l’extrémité
de ces cor^uits enveloppoit l’ovaire de tous côtés.
Dans une autre qu’il ouvrit quarante heures après l’accouplement,
il trouva dans l’un des ovaires fept, & dans l ’autre
trois follécules altérez. Cinquante-deux heures après l’accouplement
il en difféqua une autre, dans les ovaires de
laquelle il trouva un follécule altéré dans l ’un, & quatre
follécules altérez dans l ’autre ; & ayant examiné de près
& ouvert ces follécules, il y trouva une matière prefque
glanduleufe, dans le milieu de laquelle il y avoit une petite
cavité où il ne remarqua aucune liqueur fenfible, ce qui
lui fit foupçonner que la liqueur limpide & tranfparente
que ces follécules contiennent ordinairement, & qui eft
enveloppée, dit-il, de fes propres membranes, pouvoit
en avoir été chaffée & féparée par une efpèce de rupture ;
il chercha donc cette matière dans les conduits qui abou-
tiffent aux cornes de la matrice, & dans ces cornes mêmes,
mais il n’y trouva rien, il reconnut feulement que la membrane
intérieure des cornes delà matrice étoit fort enflée.
Tome I I . Q