X X X I .
Je pris cette liqueur féminaie qui étoit clans l ’une des
cornes de la matrice & qui contenoit des corps mouvans
ou des animaux fpermatiques, femblables à ceux du mâle;
& ayant pris en même temps de la liqueur féminaie d’un
chien, qu’il venoit de fournir par une émiffion naturelle,
& qui contenoit aufli, comme celle de la femelle, des
corps en mouvement, j ’elfayai de mêler ces deux liqueurs
en prenant une petite goutte de chacune, & ayant examiné
ce mélange au microfcope, je ne vis rien de nouveau, la
liqueur étant toûjours la même, les corps en mouvement
les mêmes; ils étoient tous fi femblables, qu’il n’étoit pas
polfible de dillinguer ceux du mâle & ceux de la femelle,
feulement je crus m’apercevoir queleur mouvement étoit
un peu ralenti, mais à cela près je ne vis pas que ce mélange
eût produit la moindre altération dans la liqueur.
X X X I I .
Ayant fait diflféquer une autre chienne qui étoit jeune,
qui n’avoit pas porté, & qui n’avoit point encore été en
chaleur, je ne trouvai fur l’un des tefticules qu’une petite
protubérance folide, que je reconnus aifément pour être
l ’origine d’un corps glanduleux qui commençoit à pouffer,
& qui aurait pris fon accroilfement dans la fuite , & flir
l ’autre teftiéule je ne vis aucun indice du corps glanduleux;
la furface de ces tefticules étoit lifte & unie, & on avoit
peine à y voir à l’extérieur les véficules lymphatiques, que
je trouvai cependant fort aifément en faifant féparer les
tuniques
tuniques qui revêtent ces tefticules, mais ces véficules
n’étoient pas confidérables , & ayant obfervé la petite
quantité de liqueur que je pûs ramafler dans ces tefticules
avec le cure-dent, je ne vis que quelques petits*giobu!es
fans aucun mouvement, & quelques globules beaucoup
plus gros & plus applatis, que je reconnus aifément pour
être des globules du fang dont cette liqueur étoit en effet
un peu mêlée.
X X X I I I .
Dans une autre chienne qui étoit encore plus jeune
& qui n’avoit que trois ou quatre mois, il n’y avoit fur
les tefticules aucune apparence du corps glanduleux ,
ils étoient blancs à l’extérieur, unis fans aucune protubérance,
& recouverts de leur capuchon comme les autres ;
il y avoit quelques petites véficules, mais qui ne me
parurent contenir que peu de liqueur, & même la fubf-
tance intérieure des tefticules ne paroifloit être que de la
chair aflez fêmblable à celle d’un ris de veau, & à peine
pouvoit-on remarquer quelques véficules à l’extérieur,
ou plûtôt à la circonférence de cette chair. J’eus la curio-
fité de comparer l’un de ces tefticules avec celui d’un
jeune chien de même groffeur à peu près que la chienne,
iis me parurent tout-à-fàit femblables à l ’intérieur, la
fubftance de la chair étoit, pour ainfi dire, de la même
nature. Je ne prétends pas contredire par cette remarque
ce que les Anatomiftes nous ont dit au fujet des tefticules
des mâles, qu’ils aflurent n’être qu’un peloton de vaif-
feaux qu’on peut dévuider, & qui font fort menus & fort
Tome I L D d