
parlons, n’eft autre chofe qu’ un prolongement
inférieur du plexus folaire furie trépied de l’artère
coeliaque ; il fait véritablement fuite avec lu i, &
fournit trois plexus fecondaires fort remarquables ,
qui accompagnent les artères coronaire ftoma-
chique , hépatique & fplénique. C ’eft à lui fpécia-
lemerit que viennent fe terminer beaucoup de filets
des nerfs phréniques &r pneumo-gattriques ; il
en reçoit aufli quelques-uns du dernier ganglion
thoracique. Il oifre lui-même une allez quantité
de ganglions 3 d’une forme & d’un volume variables.
A. Plexus coronaire ftomachique ( P.ftomo-gaftrique3
Chauff. ). Moins confidérabîe que les deux fui-
vans, il embraffe l’artère près de fa naiflance par
un cercle de petits ganglions : trèsrmultipliés
d ’abord, ces ganglions deviennent moins fréquens
en avançant 3 en forte qu’ à l’endroit où l’artère fe
recourbe pour gagner la petite courbure de l’ef-
tomac , le plexus n’eft prefque plus compofé que
de filets nerveux. Lorfqu’elle envoie une branche
au fo ie , le plexus fe divife pour l’y accompagner ;
mais, le plus ordinairement, il continue fans interruption
fa marche le long de la petite courbure de
l’eftomac ., en répandant fuccefljvement fur les
deux faces de ce vifcère des fiiets qui s’anaftomo-
fent fréquemment avec ceux des nerfs pneumo-
gaftriques. Auprès du pylore le nombre de ces
filets eft fort réduit 5 les lupérieurs fe joignent au
plexus hépatique , & les inférieurs uiment un
plexus qui s’épanouit fur la partie antérieure de
l’artère gaftro-épiploïque droite.
B. Plexus hépatique. Celui-ci eft beaucoup plus
•volumineux que le précédent ; appartenant à Tarière
hépatique & à la veine porte, il fe dirige avec
elles vers la fcilfure du foie , & fe divife, au-dtfius
du pylore , en deux portions. 1/ inférieure gagne le
côtépoftérieur de l’artère gaftro-épiploïque droite,
s’anaftomofe avec les filets que le plexus coronaire
ftomachique envoie, au-devant d’e lle , &
l ’accompagne en manière de gaine nerveufe : en
paifant fous ia grande courbure de l’eftomac, il
s’en détache des filets nombreux qui fe portent fur
ce vifcère , tandis que d’autres pénètrent dans le
pancréas avec les artères qui s’y rendent, & que
quelques-uns vont au duodénum.
La portion fupérieure du piexu.s hépatique bien
plus confidérabîe que l’inferieure, offrant dans tout
fon trajet de petits ganglions, s'épanouit en arrivant
au col de la vélicule du fiel, qui eft entouré
de tous côtés par fes fiiets entrelaces , fans qu’ils
fe prolongent beaucoup fur la véficule elle-même,
dans les parois de laquelle il s’en perd un certain
nombre. Elle forme un petit plexus fecondaire
autour de l ’artère pyiorique , & communique
ainfi avec lés filets qui terminent fupérieurement
Je plexus coronaire ftomachique. Quelques unes
de fes ramifications accompagnent le conduit cholédoque
jufqu’ au cjuodénum ; mais le plus grand
nombre fe jette dans l’épaifleur du foie avec les
racines du conduit hépatique & avec les branches
de l’artère du même nom & dé la veine porte,
Dans le foetus , des filamens de cette portion dii
plexus s'accolent à la veine ombilicale, & la fui.
vent jufqu’au placenta.
Le plexus hépatique reçoit de nombreux filets
de la terminaifon du nerf pneumo-gaftrique droit-
mais il ne fournit pas à lui feul tous les nerfs du
foie. La partie convexe du ganglion femi -lunaire
droit envoie en effet directement à cè vifcère plu-
fieurs filets qui paffent. au-deflbus de fon petit
lo b e , & forment un plexus à part.
C. Plexus fplénique. Celui-ci n’eft compofé que
d’un petit nombre de filets, & eft difproportionné
au volume de l’artère qu’il embraffe. A fon origine
il préfente deux ou trois ganglions aflez gros,
defquels partent des filets qui marchent à côté les
uns des autres, fans être interrompus par de nouveaux
ganglions & en ne s’anaftomofant que rarement
entr’eux. Plufieurs de cés filets pénètrent
dans le pancréas avec des rameaux artériels> les
autres ferpentent autour de l'artère"fplénique Si
entrent avec elle dans la rate : mais auparavant il
s’en eft encore léparé un certain nombre qui lui-
vent le trajet de l’artère gafiro-épiploïque gauche
, & qui fe perdent en partie ifolément dans le
grand épiploon. On en voit auffi qui accompagnent
les v.iffeaux. courts. Voye^Solaire & Symp
ath iq u e .
30. T répied de la coeliaque. Voye% ci deffus
A r t ère coeliaque.
40. T ronc coeliaque. Voyeç A rtere coî-
LIAQUE.
COEUR ,T. m ., cor3 des Latins , ou
des Grecs. On nomme ainfi un organe muf-
culaire 3 creux , irrégulièrement conoïde ou pyramidal,
renfermé dans la poitrine , oblique en
avant, en,bas , en dehors & de droite à gauche,
aplati en arrière & en bas, convexe en avant & en
haut, & enveloppé par une membrane fibro-féreul«
que Ton appelle péricarde. Voyez ce mot.
Le coeur eft l’organe central de la circulation.
Son intérieur eft uivifé en plufieurs cavités, où
aboutiflènt les veines & d’où partent les artères.
Nous allons le décrire avec foin chez l'homme 1
d’abord.
Son volume varie beaucoup fuivant les individus.
Sa malfe, comparée à celle du corps , eft très-petite;
mais, en général, elle eft d’autant plus
grande que les fujets font plus jeunes. Quoiqu'il
l'oit retenu par le péricarde, par le médialbn
& par les gros, vaiffeaux , fa firuation change cependant
à chaque inftant pendant la v ie , parce
qu’il fuit les mouvemens du diaphragme, on que
fon poids l’entraîne dans tel ou tel fens, fuivant
la pofition que Ton prend.
'Sa face antérieure, qui eft tournée un peu en
haut, eft convexe> &c offre, dans fon milieu, une
rainure qui la traverfe obliquement de haut en bas
de gauche à droite, & dans laquelle font logées
T artère & la veine coronaire antérieures, au millieu
d’une aflez grande quantité de tiffu adipeux.
La portion de cette face qui eft fituée à droite de
la rainure, eft beaucoup plus large que celle qui eft
à fa gauche.
Sa face pofiérieure eft tournée en bas & prefque
horizontale ; elle eft aplatie & repofe fur le centre
aponévrotique du diaphragme, dont elle n’eft
féparée quepar la membrane féreufedu péricarde.
Elle eft travérfée prefque verticalement par une
rainure qui reçoit l’artère & la veiné coronaires
poftérieures , & qui fe joint à la précédente au
fommèt du coeur. La portion de la face pofté-
rieure du coeur qui eft a gauche de la rainure, eft
•beaucoup plus large que celle qui occupe la
»droite-
Le bord droit du coeur eft en même temps inférieur
;,il eft mince & comme tranchant; il eft plus
longquele gauche, & eft couché fur lediaphragme.
Le bord gauche eft dirigé en airière & en haut; il
eft obtus, arrondi, très-épais, & côtoyé par une
branche de Tartère coronaire poftérieure.
La bafe du coeur , fituée en haut, en arrière & à
droite, légèrement oblique de haut en bas & de
gauche à droite, eft féparée de la colonne vertébrale
par l’aorte & par Toefophage, & tient au
péricarde par le moyen des artères qui en partent
& des veines qui s’y rendent. On y obferve une
rainure oblique qui indique la jonction des oreillettes
& des ventricules. Son fommet, qui regarde
en avant, en bas & à gauche , eft logé dans
une échancrure du poumon de ce c ô té , répond
à l’intervalle des cartilages des cinquième &
lixième côtes, eft garni de beaucoup de graifle,
& préfente un enfoncement qui marque le points
de réunion des deux rainures que nous avons indiquées
en décrivant fes faces;
Le coeur renferme quatre cavités, que Ton
nomme fes Ventricules & fes Oreillettes les deux
oreillettes occupent fa bafe ou fa région fupérieure
& poftérieure ; les deux ventricules font contenus
dans fa partie inferieure; une oreillette &
un ventricule font placés à droite; à gauche , on
obferve également une oreillette & un ventricule.
! De chaque côté l’oreillette communique avec le
ventricule correfpondant, mais les cavités droites
ne communiquent jamais immédiatement avec les
gauches dans l’état naturel & après la naiflance..
Dans les premières , on rencontre du fang noir ,
qui doit être inceffamment foufriis à TaCtion de
l'air dans les poumons ; dans les fécondés, on
trouve du fang rouge qui a déjà fubi cette aCtion ;
les premières reçoivent le lang de tout le corps &
l le chalFent dans les poumons ; les fécondés reçoi-
vent le fang des poumons & lechaffent dans tout le
i corps. C’ eft d’après cette conlidération importante
que , de nos jours , aflez généralement, on
diftingue deux parties principales dans le coeur.
Tune droite & l’autre gauche.
Partie drqite du coeur.
A. Oreillette droite ( Auricula dextra feu anterior).
Elle occupe la partie inférieure , droite & antérieure
de la baie du coe u r , & repofe fur le diaphragme
; fa forme eft très-irréguîière & bien difficile
à déterminer; alongée tranfverfalement, elle
préfente fa plus grande largeur à droite & en ar-4
rière; fa partie la plus étroite en devant & à gauche
, fens dans lequel elle fe prolonge par un appendice
flottant. aplati, terminé en pointe, den-
tele irrégulièrement fur fes bords , & placé tranl-
verfalement entre Taotte & le ventricule droit. Elle
eft en généraLplus ample que l ’oreillette gauche.
Sa furface extérieure eft libre en dehors ; mais, en
dedans, elle eft unie avec l’oreillette gauche ,en
bas avec le ventricule dro it, en arrière avec les
orifices des deux veines caves ; en devant, elle
eft furmontée de l’appendice dont il vient d’être
quéftion.
Sa furface intérieure préfente quatre côtés à con-
fidérer : i° . fon côté poftérieur offre en haut l’orifice
de le veine cave fupérieure , dirigé obliquement
en avant & en bas, & garni d’un bord (aillant
, arrondi, épais & charnu , plus marqué &
plus fort poftérieurement qu’antérieurement. Cet-
orifice eft moins large que celui de la veine cave
inférieure, qu’ on obferve au-deffous de lui &pius
en arrière, & qui eft dirigé obliquement en haut
& en dedans. Ces deux ouvertures font très-rap-
prochées Tune de l’autre , & fe continuent même
par une portion de leur contour : c’eft dans cette
portion commune à toutes deux qu’on rencontra
quelquefois un tubercule plus ou moins prononcé,
auquel on a donné le nom de Tubercule de Lower ,
& qui n’eft autre chofe qu’une faillie formée par de •
la graifle ou par un faifeeau charnu.
En bas, l’orifice de la veine cave inférieure eft
garni d’un repli membraneux qui avance dans la
cavité de l’oreillette, & qu’on appelle Valvule
d'Eufiachi, parce- que la découverte en eft attribuée
à un anatomilte de ce nom. La largeur de
cette valvule varie beaucoup chez l’adulte , mais
jamais elle ne peut obturer entièrement l’ouverture
de la vèine ; fes dimenfions font plus confidé-
rables chez les enfuiis &r furtout chez les foetus ,
& elle s’efface infenfiblement avec l ’âge , en forte
qu’elle eft peu marquée chez les vieillards. Elle
eft pofée prefque verticalement, & fa forme eft
femi-lunaire. Sa face poftérieure, tournée en arrière ,
à droite & en haut, répond à la cavité de la veine
inférieure; Yantérieure , dirigée en fens contraire ,
répond à la cavité de l’oreillette : fon bord libre,
qui regarde en haut & en arrière , eft quelquefois
réticulaire; il eft plus ou moins concave, mais il eft
toujours fort mince : fon extrémité droite tient au
contour de la veine cave inférieure ; la gauche fe