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les autres fîmples3 qui n'en préfentent qu'une feu*
lement. Les coléoptères & les papillons de jour
ont chacun deux yeux compofés fans yeux (impies.
Les infeétes orthoptères, névroptères, diptères,
hémiptères , hyménoptères, ont, en général, auffi
deux yeux compofés ; mais entre ces deux organes
on trouve affez conftamment trois autres yeux
(impies. Les cloportes n'ont que des yeux compofés
; les faucheurs, les araignées, les fcorpions,
n’en ont que de (impies, qui font au nombre de
quatre chez les premiers, de (ix ou de huit chez
les autres, & qui, dans les iules & les fcolopen-
dres, font encore plus multipliés. Les écreviffes
& les crabes ont deux yeux compofés fupportés
par des pédicules mobiles. Quelques fangfues en
ont deux, quatre, (ix ou huitlimples. Chez leszoo-
phytes on n’a encore aperçu aucune trace d'yeux.
L’oeil eft proportionnellement petit dans les
très-grands animaux, comme les cétacés, les
éléphans, les rhinocéros, les hippopotames, &
chez ceux qui vivent habituellement fous la terre,
comme les taupes, le zemmi, lesmufaraignes, &c.
Il eft, au contraire, communément grand dans les
mammifères frugivores, qui, comme les écureuils
& les makis, grimpent aux arbres, & dans les
animaux qui ont befoin de voir dans l'obfcurité,
comme les chats, les chouettes, les poiffons pour
la plupart, &c.
. Les yeux de l’homme, des chouettes & des
quadrumanes font dirigés en avant. Dans la généralité
des autres oifeaux & mammifères, comme
dans les reptiles, ils s’écartent l'un de l’autre &
fe dirigent fur les côtés ; dans les cétacés ils font
même tournés up peu en bas, tandis qu’ils regardent
en haut, dans certains poiffons, comme l’ura-
nofcope, ou qu’ils font dirigés d’un même côté
du corps chez certains autres, comme les pleuro-
neétes.
Quant à ce qui concerne fa forme totale, la
proportion & la denfité de fes différentes parties
tranfparentes, l’oeil ne varie pas moins chez les
divers animaux où on l'examine. Il eft prefque
toujours fphérique dans les mammifères qui vivent
, comme l’homme, à la furfàce de la terre
te dans la région où l'atmofphère préfente le plus
de denfité. Chez le porc-épic & le farigue, il ne
préfente même pas la légère convexité que forme
communément la cornée au devant des yeux de
la plupart des autres quadrupèdes. 11 s’aplatit antérieurement
dans les poiffons & dans les cétac
é s, & dans les raies en particulier, il eft taillé
en quart de fphère. Dans les oifeaux qui fe tiennent,
au contraire, dans un.milieu très rare, la
face antérieure de l'organe eft furmontée d’une
cornée très-convexe ou hémifphérique, placée
elle-même à l'extrémité d‘un court cylindre.
Les poiffons ont un cryftallin fphérique ou à
peu près, tandis que dans les oifeaux, cette partie
de l’oeil a la figure d’une lentille aplatie, qui devient
un peu plus convexe dans l’homme, & fur-
OE I L
tout dans les autres mammifères, & dont il J
facile d’apprécier les yariétés^ fous ce rapport
d’après des tables publiées par Petit de l'ancienj
Académie royale des-fciences, & par M. Cuvier
tables qui établirent la comparaifon de l'axe dj
cryftallin à fon diamètre, & d’après lefqueilesod
voit que le premier eft au fécond
Dans l’H o m m e . i : 2t
----- le Singe.. . . . . . . . . . . . ' . i . . : i i ; 2 I
------le Boe uf............. .. J . . , . : : 5 •
------le Cheval.......................... .. : : 2 : /
------le Chien-. . . . . . . . . . . . . . . . ; : : 7 ; j I
------le L iè v re .. . . . . . . . ^. : : 4 ; r
----- la Loutre............................ .... : : 4 :
------le Marfouin.. . . . . . . . . . : : 9 : 10,
>-—- la Baleine. . . . . . . : . . . i f . . l : : 1 $ ; J
------la Chouette................ .. . . . : : 3:4.
------le Perroquet*.. . . . . . . * • : 7 : 10,
— — le Vautour............. ...........: : 8 : u.
— — la Tortue.................. .. . .o 7 : 9.
— —- la Grenouille............ 7 : J,
------le Saumon................... ...... .: : 9 : 10.
------l ’Elpadon............ ........... ..: 25 : J
------l’A lo fe........................... ... V . . 10 : nJ
------le Brochet.. . . . . . . . . . . . . . : : 14 : i|
— le Barbeau.................. : : 11 : 11
— la Carpe.................. 14:15.
— le Maquereau.. . . . . . . ; : : u : ijJ
---- le-Congre................9 • Ia
— — le Merlan........... .. W : : 14 : id
------le Squale.. . . . 1 1 : uj
------la R a ie ............................ ........: 2,1 : u
------.le Hareng.. . . . . . . . : : 10 : n,j
— la Tanche . . . . . . . . . . . . : 7 : 8.
—•• • - l ' A n g u i l l e . n :
Quant à l'humeur aqueufe , elle n’exifte point,
ou au moins fa quantité eft très petite chez U
poiffons. Elle manque tout-à-fait dans les feiches,
tandis qu’elle eft fort abondante dans les oifeaux.
En comparant la proportion de cette humeur,;
le volume du corps vitré & l’épaiffeur du crylE"
lin, on reconnoît bientôt que l'oeil de l’homme
eft, de tous les y eu x , celui où le cryftallin occupe
le moins de place, & que les poiffons font ceux ou
il en occupe le plus.
D’après les obfervations de M. G. Cuvier, l’a*®
de l’oeil étant 1 , l'efpace que chacune de fes trois
parties occupe fur cet axe, peut être repréfente
par les fractions fuivantes :
fueufe'' Gl7fta!|fn- Corps Tiné|
Homme......... .... . ^ .> . . . ^1- . . . . . . tï I
Chien........... . V h ri
. Boe u f.. . . . . . . . . £ .. | . . . . . M
Mouton......... .. -L * . 77
Cheval.'. . . . ; . . f ^ .. . ... . . . . . . j
Chouette........... -£■ . . . . . ï . . . •
Hareng.. . . . . -, £ ; . . . . . 7
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Il faut remarquer encore que la dureté du cryf-
,llin eft plus grande dans les animaux où il eft le ;
os convexe, & que celui de l'homme eft un des
I mous. Dans les .poiffonsI.par exemple, il
Inllitue un noyau qui ne fe laiffe dtvifer que difti-
ilement, tandis que dans les oifeaux & les mam-
Sifères, il fe laiffe aifément écrafer^
Dans tous les animaux, la durete du cryltallm
„«mente avec l'âge. .
L'humeur aqueule, très-fluide dans les animaux
Tang chaud, eft vifqueufe & d’une denfité mar-
[uée dans les poiffons.
On trouvera toutes les particularités qui peuvent
uéreffer dans l’hiftoire des diverfes parties de
oeil aux articles de ce Vocabulaire, où il en eft
oécialement traité , & dans les volumes fuivans
(EILLÈRE, f. f. Plufieurs auteurs, à l’exemple
8u vulgaire, ont appelé dents oeilleres les dents
Lines de la mâchoire fupérieure. Voye% Canin
i Dent.
(ESOPHAGE,f. m.,gula yoefopkagus, otcroipxyof,
aérivé de ota ( je porte) & de <p<*ya (je mange),
[omme qui diroit porte-manger.
IL’cefophage eft un conduit mufculo-membraneux
lui s’étend depuis la partie inférieure du pharynx
Bifqu’à l’orifice fupérieur de Teftomacj il commence
par conféquent au cou vers la cinquième
Wtèbre, & fe termine entre les piliers du diaphragme.
11 a une direction verticale en général,
huis il offre quelques inflexions partielles. A fon
origine, immédiatement au-deffous du pharynx,
|eft placé fur le trajet de la ligne médiane , qu’il
pndonne au-delious du larynx pour fe dévier à
gauche, en forte que, tout-à-fait au bas du cou,
I eft (itué derrière le côté correQondant de la
Hachée-artère. En entrant dans la poitrine, il fe
Ipproche de fa direction primitive jufqu’ à l'orh*
ginedes bronches , où il la reprend tout-à-fait juf-
lu’au moment où il quitte cette cavité; alors il fe
|rige de nouveau à gauche en' pénétrant dans
libdomen, où il fe termine au bout d’un trajet
|rt court. 1 Ce conduit eft cylindroïde 3c. légèrement com-
irimé de devant en arrière dans l’état de vacuité.
|eft uni aux parties voifines par un tiffu cellulaire
Ixtenfible , très-lâche , & renfermant quelques
ganglions lymphatiques.
l'Dans fa portion cervicale, l’oefophage correl-
Prond, e« devant & de haut en bas, au larynx, au
fobe gauche du corps thyroïde, à la moitié gauche
fêla trachée-artère, aux vaiffeaux thyroïdiens
gauches inférieurs, dont il croife la direction, &
BUinufclefterno-thyroïdien; en arriéré ail ligament
pitébral commun antérieur &au mufcle long du
fou du côté gauche ; latéralement d’abord aux arbres
carotides primitives & aux veines jugulaires
Pternes, & enfuité à droite à la trachée-artère, à
gauche au nerf récurrent & à l’ artère carotide de
ce côté.
Dans fa portion thoracique , l'oefophage, entièrement
renfermé dans le médiaftin poftérieur , répond
en devant un peu à la trachée-artère, puis en
entier à la bronche gauche dont il croife la direction,
& .enfin à la.bafe du coeur & a la partie
poftérieure du péricarde; en arriére à la colonne
vertébrale, à la courbure de la veine azygos, au
canal thoracique , & tout-à-fait inférieurement à
l'aorte; latéralement, il avoifine les poumons,
ayant l'aorte à fa gauche.
Ce conduit eft un peu plus large à fon origine
que dans le refte de fon étendue , excepté cependant
au moment où il fe joint à l’eftomac. Sa
fdrface extérieure eft liffe dans toute fon etendue;
rougeâtre en haut, elle prend une teinte blanche
en descendant; elle préfente beaucoup de ftries
longitudinales parallèles. Sa furface intérieure eft
bien plus blanche que celle du pharynx ; elle offre
conftamment des plis longitudinaux.
Comme le pharynx, l'oefophage eft compofe
par une couche mufculeufé & par une membrane
muqueufe.
A. Couche mufculeufe. Elle eft plus epaiffe &
plus forte que la couche charnue du pharynx, &
furtout que celles, qu’on obferve à l’eftomac &
aux inteftins. Elle eft formée manifeftement de
deux plans de fibres,T un externe & l’autre interne.
Les premières font longitudinales, & femblent
venir en partie de côtés du cartilage cricoïde , en
forte que, fupérieurement & en arrière, elles
préfentent un écartement où Ton voit à nu les
fibres du pian interne. Celles-ci font tranfverfales,
annulaires, Couvent interrompues dans le cercle
qu’elles décrivent & moins rapprochées que les
précédentes. Les plus élevées font difpoféës par
petits faifeeaux diftin&s réunis par du tiffu cellulaire
; elles ont une teinte rouge. Mais, dans le
refte du conduit, les fibres des deux ordres
font ferrées les unes contre lés autres & ne font
point féparées par du tiffu cellulaire ; leur rou-
gueur diminue d’ailleurs beaucoup; elles finif-
fent même par devenir prefque blanches.
Vers l’eftomac, les fibres longitudinales s’ép<i-
nouiflent & divergent Cenfiblement, en forte que,
dans les intervalles de leurs faifeeaux, on diitin-
gue parfaitement la membrane muqueufe intérieure.
Elles fe continuent fur l’eftomac, tandis
que les fibres circulaires ceffent abfolument.
Entre, cette couche mufculeufe & la membrane
interne de l'oefophage, on trouve un plan de tiffu
cellulaire denfe & ferré, qui ne contient jamais de
gr aiffe.
B. Membrane muqueufe. Elle eft molle, fon-
gueüfe, fine , affez mince & blanche, furtout
inférieurement. Elle fe continue en haut avec la
I membrane du pharynx, & non en bas avec celle
I de l’eftomae. Dans toute fon étendue & dans