
La première de ces tiois veines naît de la
pointe de la langue, defcend le long de fa face
inférieure , fuit le nerf hypoglofle entre lesmuf-
cles mylo- hyoïdien & hyo-gloffe, & fe décharge
dans la faciale un peu au-deffus des deux fuivantes.
La fécondé commence dans la langue & dans ,
la glande iublinguale par une branche qui aecom-
pagne le conduit de Warton, & qui eft bientôt
augmentée par d’autrts branches nées des mufcles
digaftriqtie, peaucier & mylo-hyoïdien, & de la
glande fous-maxHlaire. Par leur réunion, ces
branches condiment le tronc de la v e in e q u i 1
defcend en arrière entre le corps de la mâchoire
& le ventre antérieur du digaftiique, & ya s'ouvrir
dans la veine faciale ou dans la veine thyroïdienne
fupérieure.
Le troihème naît principalement des tonfilles &
du voile du palais, accompagne Partère palatine
inférieure, defcend fur les côtés du pharynx &
reçoit quelques rameaux qui viennent des mufcles
ptérygoïdien interne & ttylo-gloffe.
M. Chauffer nomme la veine faciale Veine pa-
lato-labiuU. Voyez Jugulaire in t e r n e .
FA CU L TÉ , f. f . , facilitas; puiffance, vertu,
pouvoir d’exercer telle ou telle fonction , d'exécuter
tel ou tel aéte.
L’enfemble des facultés intelleftuelles conftitue
\' entendement.
On dit quelquefois/dca/r/j vitales pour propriétés
vitales.
FAIM, f. f. , famés. Pour que la digeflion s 'o père,
il devient néceffaire que l’ on foitfol icité à
prendre des alimens. C ’eft: ce qui arrive par une
âdïion particulière des organes qui les difpofe a
l'exercice & réveille leur fenfibilité. Voye£ D i gest
ion.
La faim, ou le befoin de manger, fentiment
intérieur & toujours plus ou moins pénible , qui
nous porte à prendre des alimens fol ides, elt un des
deux moyens employés par la Nature afin d’avertir
l’animal de la néceflité dans laquelle il fe trouve
de réparer fes pertes.
L'autre eft la fo if ou l’appétence des liquides.
Voye\ Soif. .
Quelques phyfiologiftes avoient donné à ces
deux actions organiques le nom de fenfations. Ce
mot ne peut nullement leur être appliqué j ce font
deux befoins, d e u x p a r t i c u l i e r s : car nous
trouvons ici l’inverfe de la fenfation , qui eft toujours
déterminée par la préfence d’un corps ag^f-
fant, comme de la lumière fur l’oe il, du fou fur
l’ oreille, & c . &c. , & qui appartient à la vie animale.
Le fentiment, au contraire, eft propre à la
vie organique & eft ici l'effet de l’abfence de corps
ftimulans.
Nous devons nous occuper ici feulement du
premier de ces fentimens.
La première remarque à faire à fon fujet, c’eft
que quand nous pouvons lui accorder ce qu’il
exige, nous reffentons du plaifîr en facisfaifantî»
befoin lui-même &en jouiffant du corps qui eneR '
l ’objet.
Nous ferons obferver enfuitè que, dansl^»
de nature, nous ne mangeons guère que lorfqu»
la faim nous y excite , & que nous fomvnes aver.
tis .que le befoin eft fatisf.dt par un Fentiment
interne, qui a reçu le nom de Jatiété. Dans l’état
focial, au contraire, l’homme prend des alimens
bien plus fovtvent qu’il ne le faut pour réparer 1er!
pertes qu’il fait.
On a voulu expliquer ce que c’étoit que la faim
& déterminer la nature.de fes, caufes. Quanti
nous, nous dirons feulement que la faim eft lefo
foin de prendre des alimens folides avec le plaifij
de fatisfaire ce befoin. C ’eft un phénomène pure-
ment vital, qui ne dépend aucunement des caufes
phyfiques. Elle eft amenée naturellement pat
l’exercice des fécrétions & par la périodicité des
repas, dernier réfultat qui eft un effet de l’habitude.
Elle peut encore être le produit de corps qui
agiffent fur I’eftomac en le ftimulant, comme bj
acides, les amers, l’aloës, les épices, & c ., &c.,&
qui augmentent la promptitude des retours de
fentiment & en accroiffent l’énergie. .
* On a tour à tour voulu indiquer les caufes de h
faim dans une foule de propofitions hypothétiques.
C ’eft ainfi qu’on l’a fait dépendre fucceflîvemenr
du frottement des rides de i’ eftomac les unes fui
les autres, de l’acrimonie du fuc gaftrique amallé
dans ce vifeère, de la tra&ion que le foie & I;
rate , non foutenus par l’ eftomac, exercent fur 11
diaphragme, & c. &e. Examinons rapidement chacun
de ces fyftèmes & tâchons de les apprécier.
Et pour commencer par le premier, nous!
voyons que, dans l’état de vacuité , l’eftomac eu
contracté fur lui-même à la vérité, mais que b
parois ne fe meuvent point comme lorfqu’il ell
plein. Les alimens ne font pas là pour les déterminer
à entrer en aétion ; rien ne les engage à fortii
de leur immobilité. Ce contact, d’ailleurs, fup*
pofé qu’il exiftât, ne fauroitêtre douloureux;Il
membrane muqueufe eft en effet d’une molle!
telle qu’elle n’eft nullement capable de bleffei
En outre, le frottement ne feroit qu’un moi!
vement de la deuxième efpèce, comme on dite*
phyfique } le mucus qui enduit continuellemei
l’intérieur de ce vifeère. en décompoferotf m
partie.Et puis, en comprimant l’épigaftre, n’aug*
menteroit-on pas la faim? & cependant on v<
que le contraire a lieu le plus ordinairement.
Ceux qui penfent que la faim eft due aux tirai»®’
mens qu’exercent la rate & le foie fur le diaphragnjj
que l'tftomac vide ceffe de foutenir, n’ont a®“
donné qu’une explication purement mécan^l
Ils fe fondent en effet fur ce qu’ on appaife la h*111
au moyen d’une ceinture qui foutient les
abdominaux. Mais une femblable théorie ne PJ
roït-elle point indiquer qu’il fe forme alors d
vides dans la cavité de l’abdomen 'i & c’eft
la’ajamais lieu. Toujours fes parois font exa&emerït
Appliquées for les vifcères qu’il contient, quel que
^foit leur état. Ên effet, que ceux-ci, après avoir été
Billendus, viennent à fe retirer fur eux-mêmes,
Ilots la pontraélilité du tiffu de l’abdomen vient
11 entrer en exercice ; la paroi antérieure fe rapproche
de la poftérieure, & les latérales fe portent
l’une vers l’autre. En outre, fi cela étoit, ce befoin
aie devroit-ilpas fe faire fehtir avec violence chez
les malades qui ont été fort long-temps fans
'luanger ? Néanmoins, c’eft ce que l’expérience ne
prouve nullement. Dans les troubles morbides de
■ ’économie animale, la faim fe montre rarement.
I Quant à l’acrimonie du fuc gaftrique amaffé dans
ï’eftomac, il faut d’abord rejeter ce mot acri-
qui eft une expreflion vide de fens en laine
Iphyfiologie. Enfuite il n’exifte pas réellement de
•fuc gaftrique avec toutes les propriétés dont on l’à
doué; c’eft un être chimérique qui a pris naiffance
iâans !e cerveau de quelques auteurs. Le véritable
fuc gaftrique eft le mucus fourni par la tunique
iltomacale interne » & fon acrimonie ne làuroit
parvenir que fort rarement au point de corroder
ce vifcèfe, ainfi que J. Hunter en rapporte plusieurs
exemples. Les fubftances fécrétées,en effet,
É'ont prefque toujours dans un rapport confiant
avec ia fenlïbilité de l’organe fécréteur.
I On a dit encore que la bile ne pouvoit pénétrer
fdans l’eftomac lorfqu’ il étoit plein, pendant
Iqu’elle y entroit facilement dans l’état de vacuité,
plais d’après un grand nombre d’autopfies de cadavres
, il eft confiant que tantôt on y en trouve
&qire tantôt on n’y en trouve point, quel qu’ ait
.’été l’état du vifeère à l’infiant de la mort. Com-
y|nentadmettre qu’une caufevariable puiffe donner
Éiaiffancê à un effet confiant ?
■ , Le repliement qu’éprouvent les vaiffeauX de
■ eftomac fur eux-mêmes durant la vacuité de cet
organe, n’offre p is une folution plus fatisfaifante
m\\ problème qui nous occupe. D ’abord, d’après
ffles belles expériences de Bichat, il eft démontré
Rue la circulation n’ eft nullement ralentie dans les
Va fTenux repliés > en forte qu’il y arrive toujouffs
putant de fang qu’à l’ ordinaire, & que la fécrêtion
i'Iyf. !a ni£mbrane muqueufe n’eft point diminuée.
V ailleurs, fuppofé qu’elle le fût, comment croire
j|encore que cette membrane fera defléchée ? Le re-
K F 6'nt a6’r°ft il pas également furies vaiffeaux
Weltinés à 1 abforption & au retour des liquides
dans le.torrent circulatoire? Par conféquent, ces
r eu* fonctions'étant diminuées dans un rapport
Çta&avec la précédente , l'humidité ftomacale
Æ^evroit refter la même.
■ Nous ne devons pas faire plus de cas durefifcTre-
Jjjjent fuppofe des nerfs, par la contraétion des
|Pj smufculaires de la deuxième tunique, puifque
j^ans aucun organe on ne voit jamais les nerf^fetre
^ ce n>e^ Par un e^et ^xtériçur.
D’autres obfervateurs ayant remarqué que les
mufcles ne peuvent pas s’exercer fans le fatiguer,
que nulle fibre ne peut refter légèrement tendue'
& c . , ont fait dépendre la faim de la contraéiio
permanente du tiffu charnu de l’eftomac vide.
Mais on fait que la faim ceffe à peu près auflîtôt
que l ’heure du repas eft paffée, & cependant la
contraction des fibres n’ a point dû difparoîtreé
D’ ailleurs, une très-petite quantité de fubftance
alimentaire ingérée dans l’eftomac, fuffit pour
appaifer ce befoin & non pour diftendre le vifeère.
En outre, fi ce phénomène étoit l’effet d’une pa-
; reille caufe, obforverions-nousdefi grandes variétés
■ Railleurs, bien loin d’exalter la fenlïbilité, l’ effet
.ûe cette compreflion feroit de l ’aftoupit:*
dans le fentiment de la faim, fuivant les fexes *
les âges , les faifons, les climats, les maladies ,
& c ., & c . ? On n’a point fait attention qu’ici c’eft
la contraétilité de tiffu & non la contraCtilité organique
fenfible de l'eftomac qui agit.
Ne devons-nous donc pas en conféquence. con-
! fidérer la faim comme un mode particulier des propriétés
vitales, comme un réfultat, une fuite des
lois primitives qui ont préfidé à la formation des
êtres organifés animaux ?
C Diftinguons cependant deux états dans la faim ,
; celui où elle n’eft que fimple befoin, ôc celui où
| elle dégénère en maladie.
Dans le premier cas, nous trouvons qu’elle (e
manifefte par des phénomènes locaux & des phénomènes
généraux. Parmi ceux-là nous placerons la
gêne, la douleur, le reflerrement qui fe font fentir
à I’épjgaftre. Ceux-ci ne font que des influences
fympathiques exercées par l’eftomac fur les autres
organes de l'économie. Ce mal-aife général ne
dépend pas encore du défaut de nutrition des
parties. En effet, il ne difparoîtroit pas auflîtôt que
le vide de l’eftomac viendroit à ceflVr. Quoi qu'il
en foit, tant qu'il dure, le pouls baiffe, devient
foible & petit, 1^ peau pâle eft moins chaude,
les facultés intellectuelles font dans l’inertie, &
l'énergie mufculaire paroît extraordinairement diminuée.
Quand l’abftinence eft prolongée , la faim augmentant
par degrés, devient de plus en plus aètive,
&r peut être confiderée alors comme une maladie
véritable & capable de caufer la mort. Ici nous
apercevons, comme précédemment, des fymptô-
raes locaux & des accidens généraux. Les premiers
font les mêmes ; il s’y joint en outre des vomiffe-
mens bi’ieux. LeS. phénomènes univerfels font
beaucoup plus intenfes, & offrent même une apparence
terrible. Le pouls, qui étoit lent, devient
petit & fréquent, la température du corps baiffe
d’une manière .remarquable , la peau eft entièrement
décolorée, les facultés inteUeChielles font
tout-à-fait troublées & les mufcles fatigués; il y a
ardeur de gofier; la langue & les dents font fu-
ligineufes comme dans le i fièvres adymamiques ;
les gencives fe couvrent de phlyâtènesj le fang fe
: décompofe, & eft exhalé paifivement par lesmem-
\ bianes muqueufes> la fueur eft acide, la b.ic de*
Q q l