
AMPHIARTHRODIAL , ale , amphïarthrodia-
lis ; qui appartient à Pamphiarthrofe. On dit une
■ articulation arriphianho diale.
AMPHIARTHROSE, fubf. f. , amphiarthro-
Jis. C e mot, employé d abord par Winflôw , a
été coiïipofé par ce favant anatomifte des deux
mots grecs, #p<p) fk uotyans, dont l’un lignifie
de pan & d’autre x & Pautre articulation. Depuis
l'auteur que nous venons de cirer , on donne généralement
le nom d’amphiarthrofe à une efpèce
d ’articulation qui tient le milieu entre la diar-
throfe, à laquelle elle refifemble par la mobilité,
.& la fynarthrofe , de laquelle elle tient par le
mode de connexion. C ’eft une articulation mixte,
pour ainfi dire, dans laquelle les fürfaces conef-,
pondantes des os font unies d’unê manière intime
par un corps intermédiaire, qui eft de nature à
leur permettre quelques légers mouvémens.
L'articulation de^corps des vertèbres entr’eux,
au moyen des fibro-cartilages inter-vertébraux,
eft un exemple frappant d’amphiarthrofe.
Le mot d’amphiarthrofe n’a point, au refte, con- j
fervé fans alteration aucune la lignification que lui
avoit donriée fon créateur, & que Sabatier, Ga-
vard , Bichat, M. Boyer, & moi, s’il m'eii permis
de me citer après des hommes d’un mérite
aufli diftingué , avons entièrement adoptée. Le
profefleur Blumenbach, par exemple, a accordé
feulement le nom d’amphiarthrofe à des articulations
ferrées & à mouvemens obfcurs, comme
celles du carpe & du tarfe. Walther, Fattori,
L o fch g e , & quelques autres ont appliqué cette
dénomination tout à la fois & à notre véritable
ampbiarthrofe & aux articulations ferrées dont
nous venons de parler, & que Galien déjà avoit
figualées.
Enfin , le célèbre profefleur Soemmering a cru
devoir diftinguer deux efpèces d’amphiarthrofes :
i ° . l’une , qu’il appellefymphyfe, & dans laquelle
les os font réunis par des liens cartilagineux intermédiaires
y 2°. l’autre, qu’il nommefynchon-
drofe, & qui réfulte.de la réunion des os entr’eux
par l’intermède d’un véritable cartilage.
Ainfi, fuivant M. Soemmering, les articulations
des corps des vertèbres, des os pubis, du fa-'
crum’& du coccyx, font des Jÿmpkyfes ; tandis
que celle des os fternaux' entr’eux & du fter-
num avec la première cote font dés fynchondrofes.
Il ne feroit pas difficile de démontrer que cette
claflification eft vicieûfe, & que la première articulation
cofto-fternale ne iàuroit appartenir à
l’amphiartrofé. Voyeç A r t i c u l a t i o n , Eiiarth
ro se , S ymphyse & S ynchondrose.
AMPHIBLESTROIDE , adj. , amphibieflroides 3
d§ M l , un filet, & de tlfos, figure ; qui
reflea ble à un réfeau. Galien, le premier, & plusieurs
autres anatomiftes,' après lu i, ont donné
le nom de membrane amphiblejlroide, ou de tunicà
retiformis3' ï la rétine, à caüfe probablement
du grand nombre de vaifleaux qui s’y ramifient.
Schèger & d’autres ont appelé l’arachnoïde,
membrane ampkiblejlroide. Voye? A rachnoïde &
R é t in e . ■
AMPHIBRANCHIES. Voye\ A mphibronche.
AMPHIBRONCHE , AMPHIBRONCH1E ,
amphibrdnchia. C e mot entièrement grec, & dont
on retrouve le premier exemple dans Hippocrate,
a été employé pour défigner 1 enfemble des parties
qui avoifinent la gorge. Il vient de
dérivé lui-même de #ftipt, autour d e,
& de !>çct'y%tci, la gorge.
AMPHlBRONCHIQUE , ad j., amphibronchi-
cus 3 qui appartient à l’amphibronche.
AMPH1DFON , amphidèum. Quelques anciens
anatomiftes ,ont parlé, fous ce nom, dé l’orifice
de l’utérus.
AMPHIDIARTHROSE, f. f., amphidiartkrofis.
Winflow , & quelques anatomiftes, d’après lu i,
ont donné ce nom à l’ articulation temporo-maxil-
laire , parce que, fuivant e u x , elle participe tou:
à la fois & du ginglyme & de l’arthfodie. Amphi-
diai throfe dérive de ctpql, de part & d’autre, & de
ê'tctçêçao-ts, articulation mobile. Ce mot eft aujourd’hui
inufité.
AMPHITHÉÂTRE, f. m., amphitheatrum. On
donne ce nom à un lieu eptouré circulairement
ou demi ^ circulairement de gradins ou rangs de
fiéges élevés les uns au-deffus des autres, de manière
que les fpeétateurspuiflent diftinguer parfaitement
les objets placés au centre.
Chez les anciens Romains, les amphithéâtres
étoient confacrés aux combats de gladiateurs &
d’animaux. Chez nous, ils font confacrés aux leçons
des profeffeurs publics, & fpécialement aux
démonftrations d’anatomie & de chirurgie. Cette
circonftance donne une explication fuftifante de
ce diftique du poète Sa rite u i l , gravé dans l’am-
phithéatre de l’École de médecine de Paris :
Ad cades hominum prifea amphitheatra patebant:
. Ut longùm difeant vivere nofira patent.
On a aufli habituellement, mais fort improprement,
appliqué la dénomination d’amphithéâtre
d'anatomie, aux falles de difïeélion.
AMPOULE , f. f . , ampulla. On a quelquefois
appelé de ce nom, qui fignifie proprement une petite
b'outeille, la dilatation lombaire du: canal thoracique,
Je baflinetde l’ uretère, les boflçlures du
gros inteftin, l’évafement des canaux femi circulaires
du labyrinthe.
Ambroife Paré a employé le mot ampoule pour
1 défigner la forme fous laquelle commencent à pâ-
-9 roïtre les premiers rudimens de l’embryon.
A mpoules de L ieberkuhn , ampulU Lieber-
9 kucknii. On appelle ainfi les extrémités libres des
3 villofités inteftinales, fi célèbres par les obferva-
! tions microfcopiques de l’anatomifte Lieberkuhn.
I .Le nom d’ampoule ne convient cependant point
! du tout à ces parties, qui ne font ni renflées ni
1 caves. Tel eft l’avis de MM. R. Ad. Hedvrig &
f Bée lard j tel çft aufli le mien.
AMYGD ALE S, fub .f. p l., amygdale. Voye[
§ T onsilles.
ANADOSE , f. f . , anadojis , avu$ons. Les An-
I ciens & Galien., entr’ autres, ont employé fpécia-
I Jement ce m o t, dérivé de je diftribue,
« pour défigner le paflagè des lues nutritifs dans les
I vaifleaux, ce qui le fait correfpondre à notre ex-
1 preflion chylificution. Voye£ ce dernier mot.
ANAGLYPHE, *v*yAv<p>j. Ce mot, entièrement
J g rec, & venu de uvcty*.u<p o ( je grave) , a été em-
B ployé par Hérophile par quelques autres pour
j| défigner la partie du quatrième ventricule du cer-
s veau, q u i, depuis, a été appelée le calamus ferip-
B torius.
ANAL , ale , ad jeél., analis; qui a rapport à
9 Tanus. — La région anale-.eft la partie du périnée
» qui eft occupée par l’anus. — , Le mufcle coccygio-
9 anal eft. le fphin&er de l’anus. — Les vaijfeaux
9 anaux fondes vaifleaux hémorrhoïdaux inférieurs.
Wi Voy. A nus , H émorrhoïdal , Périnée , S phinc-
: ' TER DE L ANUS .
I ANAPHONESE, f. f. , anapho.nefis. a»
B exercice de la voix. C e mot. eft peu employé.
9 Voye% P honation.
f, ANASTOMOSE, f. f . , anajlomofts , inofeula- j
: de «»«, avec, & de a-^ofxa, bouche $ com-
Bmunication naturelle entre deux vaifleaux du
r même genre ; abouchement des extrémités de
■ leurs rameaux.
Les anaftô'.nofes paroiflent ’avoir pour but de
Bfavorifèr tk dé régula ri fer la circulation des hu-
^Rmeurs.
I: On en obferve dans les artères-, dans les véi-
9 I nés , dans les vaifleaux lymphatiques & dans les inerfsv
A nastomoses des a rtères. Les anaftomofes
4 es.arteres ont lieu, en général, entre des vaif*
« ftaux d’ un calibre égal ou à peu près femblable ,
font ^ ailtant plus rapprochées & plus multi-
pliées que ceux-ci font plus petits & plus éloignés
JS .du centre de la circulation,
r On remarque aufli qu’elles s’opèrent à l’aide de *
vaifleaux beaucoup plus grands au niveau des articulations
des membres que dans leurs intervalles.
Le plus ordinairement encore, les anaftomofes
établiflent des communications entre des vaifleaux
dont l’origine eft peu éloignée ; mais parfois
elles en font communiquer dont l’ origine eft très-
diftante : c ’eft ainfi que la mammaire interne, née
de la région fous-clavière, s’abouche avec Té-
pigaftrique, détachée dans la région inguinale.
Leur but principal eft évidemment de fuppléer
aux obftacles que le fang éprouve dans fon cours
à travers les artères. On le fera une idée de leur
nombre & de leur importance, fi l’on penfe qu’il
n’eft pas un point de la longueur de l’aorte aef-
cendante à l’oblitération duquel elles ne puiflent
remédier, en permettant à la circulation de porter
le fang dans les parties inférieures du corps.
Ces anaftomofes offrent plufieurs variétés, qu’il
eft bon de connoître.
i° . On voit quelquefois deux troncs égaux Ce
réunir à angle aigu pour 11’en plus former qu’ un
feul. C ’ eft ainfi que les deux artères vertébrales
fe joignent pour conftituer le tronc bifilaire.
20. Deux troncs peuvent communiquer par une
branche tranfverfale qui va de l’ un à l’autre. Les
artères cérébrales antérieures, avant de s’engager
entre les hémifphères du cerveau , préfencent
cette difpofition.
3°. Deux troncs , & c ’eft ce qui arrive le plus
. communément, s’abouchent en formant une arcade
, de la concavité & de la convexité de laquelle
naiftent les. branches.
Les artères méfentériques peuvent être citées
ici en exemple.
4°. Une branche confidérable s’ anaftomofe avec
d’autres plus petites.
Ce mode d’ abouchement eft très-fréquent.
50. L’ anaftomofe a lieu quelquefois après que
les vaifleaux ont marché directement à la rencontre
l’un de l’autre.
On trouve un exemple de ce mode de jonction
dans les anaftomofes qui ont lieu entre les
artères mammaires internes & épigaftriques fur la
paroi antérieure de l’ abdomen.
6% Les dernières ramifications des artères ont
de fréquentes communications entr’e ile s , ainfi
qu’avec les radicules des veines, & confutuent
ainfi ce réfeau inextricable connu fous le nom de
fyfi eme capillaire. «
Il arrive ,■ parfois j que les vaifleaux s’anafto-
mofent plufieurs fois de" fuite & forment, oar ces
réunions conlëcutives, des cercles ou des polygones
, plus ou moins multipliés , plus ou moins
étendus , plus ou moins ferrés & rapprochés.
On voit aufli des branches d'artères qui s'anaf-
tomofent entr’elles., communiquer chacune de
leur côté avec d’autres branches qui ont elles-
mêmes d’autres communications , de manière à-
former des voies collatérales très-étendues.