
partie membraneufes, & il reçoit, dans Ton trajet,
les conduits éjaculateurs &r ceux de la proftate,
des glandes de Cowper, & d’une Foule de follicules'
muqueux. Son diamètre extérieur n’eft pas
le même dans toute fa longueur.
D’abord un peu oblique en avant & en bas,
l’urèthre travaverfe la proftate; devenu libre, il
's’engage, en p allant au-deflus de l’extrémité inférieure
du reétum, fous la fymphyfe du pubis,
remonte au-devant d’elle entre les deux racines
•du corps caverneux, fe place dans la gouttière
de la face inférieure de celui-ci, & fe termine au
fommet du gland par une ouverture alongée de
haut en bas. Suivant l’état du corps caverneux,
cette fécondé partie de l’ urèthre change de direction.
D’après la difpofirion & la ftruéhire différentes
que ce canal préfente dans les diverfes parties
de fon étendue, on le divife en trois portions
diftinéles, favoir :
i° . Une portion projlatique, voifine de la veflie,
fïtuée au-deffus de l’extrémité inférieure du rectum,
à un pouce environ de l’anus & du périnée,
longue de quinze à dix-huit lignes : elle traverfë
obliquement ja proftate , dont le tiflu foutient fes
paroir. qui font extrêmement minces. Elle a la
•figure d’un cône dont le fommet eft tourné en
avant, & elle eft intimement unie à l’inteftin
par du tiflu cellulaire & par l’aponévrofe re&o-
véficale.
. 2°. Une portion membraneuse , longue de huit à
dix lignes feulement, unie au reétum par du tiflu
cellulaire denfe en bas & en arrière ; elle avoifine
en devant la région inférieure de la fymphyfe du
pubis & les fibres antérieures des mufcles rele-
veurs de l’anus. Elle repofe fur lesvéficules fémi-
nales, & leur eft attachée par un feuillet apone-
vrotique. Dans cette portion de Ion étendue,
l’urèthre eft rétréci, & fes parois font minces aufli'.
C ’eft là qu’entre lu i, la veflie 8c la fymphyfe des
pubis, on trouve de groffes veines & du tiflu cellulaire
lâche.
3°. Une portion fpongieufe qui s’épanouit antérieurement
pour former le gland. Elle commence
«en arrière au devant de l’extrémité inférieure du
reéhim, auquel. elle tient en partie à l’aide du
fphinéler de l’anus, par un renflement appelé
Bulbe de 1‘ Urèthre, lequel fe trouve immédiatement
au-deflous de l’angle de réunion des racines
du corps caverneux, au-deflus des deux fnufcles
bulbo-caverneux & de la peau, entre les glandes
de Cowper, & fe perd infenfiblertient en devant
dans le refte du tiflu fpongieux. Enfuite cette
portion*ïl|i canal fe trouve en rapport inférieurement
avec la cloifon des dartos & la peau; fa partie
fupérieure eft logée dans une gouttière du corps
caverneux.
Confidéré à l’ intérieur , l ’urèthre n’a pas la
même largeur dans tout fon trajet. Alfez dilaté au
moment de fon origine, il fe reflerre bientôt & fe
dilate de nouveau dans le centre de la proftate*
la portion membraneufe qui vient enfuite eft beau-
coup plus étroite que le refte du canal, lequel
conferve plus de largeur depuis le bulbe jufqu’à la'
bâfe du gland. Là , immédiatement avant de s’oi-
vrir au dehors, il devient le ùége d’une dilatation
affez prononcée, qu’on appelle Fojfe naviculaire.
Enfin fon orifice eft aflez étroit
On remarque à l’intérieur de l’urèthre encore
& dans toute la longueur de ce canal, deux lignes
médianes blanchâtres, l ’une fupérieure, l’autre
inférieure; on y obferve aufli, mais dans les
portions membraneufe & fpongieufe feulement,
quelques rides longitudinales, qui s’ effacent lori-
qu’on diftend la membrane muqueufe qui les
forme, & qui ne s ’enfoncent point dans la fofle
naviculaire.
La ligne médiane inférieure aboutit poftérieure-
mentà une faillie oblongue, longue d’ un pouce environ,
arrondie &’ continue en arrière avec la luette
uréthrale. Cette faillie, formée par la membrane
muqueufe , & contenant dans fa partie la plus
reculée une vafte lacune, porte le nom de Vem-
rr.ontanum ( Caput gallinaginis). En devant , elle
s’amincit & fe termine en pointe ; les orifices
obliques des conduits éjaculateurs font placés fur
fes cotés ; on voit à fa furface ceux de la proftate,
rangés .en demi-cercle, & antérieurement ceux des
glandes de Couper. Tous ces orifices font abfo-
lument dépourvus deva’vules; quelquefois feulement
le fommet de la crête eft retiré fur lui-même
de manière à recouvrir d’une forte de prépuce
l'ouverture des conduits éjaculateurs.
Dans toute fon étendue, l’urèthre eft tapiffé
intérieurement par une membrane muqueufe,
laquelle eft doublée, dans fes deux premières
'portions, par une membrane celluleufe; & , dans
la dernière, par une couche d’un tiflu mou &
fpongieux.
A. Membrane muqueufe. Elle fe continue, d’une
part, avec celle qui recouvre le gîand, & , de
l’autre, avec la tunique interne de la veflie, &
avec les membranes qui revêtent les conduirs
éjaculateurs, pioftatiques, &c. Elle eft peu adhérente
aux parties fous-jacentes, fi ce n’eft vers
le gland & dans la proftate. Sa couleur varie fui-
vant les points où on l’examine : d’un rouge vif
près de l’orifice extérieur, elle eft très-pâle &
blanchâtre dans le refte de fon étendue. Elle eft
pîiffee fur elle même dans le fens de 1a longueur,
& garnie d’une infinité de petits trous qui font les
orifices de conduits obliques places dans fon épaif-
feur 8c nommés Sinus de Morgagni ,• ces conduits
paro-ffent être des lacunes, car on ne yoit point
qu’ ils partent des follicules , comme cela a lieu
pour plufieurs autres membranes muqueufes. Us
commencent à exifter au niveau du bulbe, & ils
deviennent de plus en plus abondans jufqu’ à la
fofle naviculaire.
La membrane muqueufe de l'urèthre eft trèsfine
; on ne peut point lui diftinguer d’ épiderme.
Elle eft parcourue par un grand nombre de vaiffeaux
fanguins très-ténus.
B. Membrane cellulaire. Elle femble naître du
tiflu blanc particulier au coi 8c au trigone de la
.veflie, & fépare d’abord U membrane muqueufe
du tiflu de là proftate. Au niveau de la portion membraneufe,
elle prend aflez dedenfité, & fe trouve
fortifiée par les fibres des mufcles releveurs de
l’anus, bulbo-caverneux, tranfverfes du périnée 8c
fphinéler de l’anus.
C. Tiffu fpongieux. Il entoure les trois quarts
antérieurs de la longueur de l'urèthre. Il commence
par former le renflement que nous avons nommé
bulbe, puis il diminue d’épaiffeur & conftitue
jufqu'au gland une couche uniforme & cylindrique.
Au-deffous de la fofle naviculaire, il s’amincit
d'une manière remarquable, 8c fe raffemble
en haut 8c en arrière pour former le gland en s’é-
panouiflant. Il tient au corps caverneux par un
grand nombre de vaifleaux fanguins qu’ il en reçoit,
& par un feuillet de fa membrane fibretife. Les
cellules de ce tiflu font aflez grandes dans le gland;
mais elles font fort petites dans le refte de fon
étendue.
D’après des obfervationsmicrofcopiques toutes
nouvelles, il paroît que ce tiflu renferme des
faifeeaux de fibres mufculaires longitudinaux ,
très-courts, entrelacés 8c s’uniflant par leur extrémité
& parleur origine à l’épaiflèur de cette efpèce
de couche charnue, qui elt plus grande à la partie
fupérieure de la verge qu’ à l’ inférieure, & vers
l’orifice externe du canal que partout ailleurs.
Les artères de l’urèthre font nômbreufes 8c
viennent particulièrement de la honteufe interne.
Les branches les plus volumineufes pénètrent
dans le bulbe. Ses veines fuivent le trajet des artères,
& fes vaiffeaux lymphatiques fe rendent
dans les plexus inguinaux 8c hypogaftriques. Ses
nerfs viennent des nerfs honteux 8c feflier inférieur.
Chez la femme, le canal de l’urèthre eft bien
différent de ce qu’il eft dans l’homme. Long d'un
pouce feulement, il eft plus large que chez lu i, &
lufceptible d’une grande dilatation. Très-évafé à
fon origine, il defeend obliquement en avant pour
fe terminer au bas du veftibufe, au-ieffus de l ’orifice
du Vagin. Dans ce trajet , il décrit une légère
courbure dont la concavité eft tournée en haut.
Ses parties latérales 8c fa partie inférieure font,
pour ainfl dire, embraffées par la ,paroi fupérieure
du vagin. En haut il eft en rapport avec le ligament
inférieur de la veflie, la fymphyfe des pubis, 8c le
corps caverneux du clitoris. La membrane mu-
queufe qui le tapifle eft rougeâtre 8c forme plufieurs
plis longitudinaux .très-faillans : elle préfente,
ip.écialement en bas, une grande quantité de lacunes
muqueufes.Cette membrane eft enveloppée
par une couche mince de tiflu fpongieux, 8c
on ne rencontre à l ’extérieur aucun corps analogue
à la proftate.
L ’orifice externe de l'urèthre eft environné par
une efpèce de bourrelet que forme la membrane
muqueufe de la vulve, qui eft conftamment plus
faillanc en bas qu'en haut. On le nomme habituellement
méat urinaire.
URÉTHRO-BULB AIRE. M. Chauflier a donné
le nom d'Artère uréthro-bulbaire à l'artère tranf-
verfe du périnée, qui fe diftribue fpécialement au
bulbe de l’urèthre. Koyei'TRANsverse.
URINAIRE, adj., urinarius; qui a rapport à
l’urine.
i° . M éat urïnàïrf. , meatus urinarius. On appelle
ainfi, chez la femme, le canal de l’urèthre
ou Amplement fon orifice éxterne. fC U rèthre.
2°. V oies u rinaires. C ’eft l’enfemble des cavités
& des conduits deftinés à contenir l'urine & à la
tranfmettre au dehors.
Les voies urinaires fe compofent donc de la fubf-
tance tubulée des reins, des calices, des balli-
nets, des uretères , de la veflie tic de l’urèthre.
URINE, f. f . , urina y lotium. L’urine eft un
liquide fecrété par les reins , tranfmis par les uretères
dans la veflie, où il féjourne plus ou moins
longtemps avant d’être expulfé par le canal de
l’urèthre. La compoficion de l ’urine varie fuivant
les animaux : celle qu’on rend le matin eft beaucoup
plus chargée que celle qui eft rendue immédiatement
après les repas. Dans l’homme adulte, elle
eft compofée, fuivant M. Berzelius, d’eau, d’urée,
d’ acide urique, d’acide laèlique, de mucus de la
veflie, de laclate d’ammoniaque uni à une matière
animale foluble dans l ’alkohol, d’une matière animale
infoluble dans cet agent , de fulfate de
potaffe & de foude, de phofphates de foude &
d’ ammoniaque, de phofphate terreux avec un
atome de chaux, d’hydrochlorare de fonde 8c
d’ammoniaque, & de filice. Elle renferme en
outre, d’après les expériences de Vauquelin, de
Prout, de V ogel, & c . , des acides pho;phôrique
& carbonique libres. Elle eft tranfparente, d’un
jaune clair ou foncé, d’ une .faveur talée un peu
âcre, d’ une odeur particulière qui devient ammoniacale
quand elle fe putréfie ; elle rougit l'eau de
tournefol. Abandonnée à elle-même, elle dépofe
au bout de quèlques heures de l’a ide urique;
1 plus tard, l’urée fe décompofe, le liquide devient
alcalin, 6c il fe forme un nouveau dépôt compofé
d’urate d’ammoniaque, de phofphate de chaux &
de phofphate ammoniaco-magnéfien. Elle eft précipitée
par l’alkohol, la potiffe, la foude, l'ammoniaque,
la baryte, ta ftrontiane, la chaux,
l’oxaiate d’ammoniaque, le nitrate d’argent, le
tannin ; ce qui fera facile à expliquer, en fe rappelant
la nature des corps qui entrent dans la coin