
évents, îl faut, qu’en fermant fon pharynx; il '
force le (îuide de remonter dans les narines, de
fouleyer leur valvule, & d’aller remplir les deux
poches placées au-defîus. Alors, fermant la valvule
afin d’empêcher cette eau de redefcendre
dans les narines, il comprime avec force les poches
par les expanfions charnues qui les recouvrent,
& contraint le liquide de s’élancer par l ’ouverture
trèsrétroite en forme de croiflant.
Cette ouverture égale environ la centième
partie de la longueur totale de l’ indivîdu.
Un aflez grand volume d’eau peut fortir par les
évents de la baleine pour qu’ un canot puifîe en
être bientôt rempli. Ce fluide eft lancé avec tant
de rapidité, particulièrement lorfque l’animal eft
animé par des affections vives , tourmenté par des
blefîures , ou irrité par la douleur, que le bruit de
l ’eau qui s’élève & retombe en colonnes ou fe
difperfe en gouttes, effraie prefque tous ceux qui
l’entendent pour la première fo is , & retentit au
loin li la mer eft calme. On a comparé ce
bruit au bruiflement lourd & terrible d’ un orage
éloigné.
Outre les expanfions mufculaires dont nous
venons.de parler, l’ appareil olfaitif préfente encore
d’autres mufcles clans la baleine.
L’oefophage en effet au niveau du pharynx
femble fe bifurquer ; une de fes branches communique
avec la bouche, l’autre remonte dans le
nez. Celle-ci eft entourée de fibres charnues qui
forment plufieurs mufcles, dont les uns longitudinaux
s’attachent au pourtour de l’orifice poilé-
rieur des narines ofîeufes, & defcendent le long
de ce conduit jufqu’au pharynx, & à fes côtés,
tandis que les autres font annulaires & femblent
une continuation des conftriéleurs de celui-ci.
Ces derniers conftituent autour des parois du
conduit dont nous avons parlé , une efpèçe m
fphin&er qui fe refîerre fur la pyramide du larynx
& incercepte ainfi toute communication entre les
narines, la bouche & le pharynx.
Il n’y a aucun finus dans les os qui environnent
les fofiès natales. L’ os frontal feul en a qui communiquent
avec les cavités dans lefquelles les
trompes d’Euftachi ont une ouverture.
La membrane qui revêt les narines e ft, comme
dans tous les cétacés, mince, fèche, dépourvue
de follicules & de cryptes muqueufes. Le conduit
qui mène du pharynx au nez. eft cependant entouré
de glandes muqueufes.
Dans le dauphin, c’eft fur l ’obliquité qui réfulte
de l’angle que forment enfemble le frontal & l’ occipital
que repofe l ’appareil des narines. Enveloppé
d’un amas de graifïe, fa folidité dépend d’un tiifu
aponévrotique fortement attaché aux afpérités des
os inter-maxillaires.
Dans ç.e même cétacé, les cavités des évents
longent la convexité du crâne depuis le gofier
julqu’ à l’origine des os propres du nez & abou-
tifler>t au fcmmet de la tête. Là, elles commun)-
querrt par une valvule av.ec un fîntis ou pocheTupéJ
rieure, dirigé d’avant en arrière, & qui s’étenj
jufqu’au-deffus des yeux. Au-deflbus de cette poT
che, on remarque deux autres finus plus amples j
& qui, couchés fur les os inter-maxillaires,
prolongent obliquement en avant.
Des mufcles conftriéfeurs entourent ces diveJ
finus & fervent à l’expulfion de l’eau qui les terni
plit & qu’ils obligent à s’élever en jet au-deffus dl
la tête de l’animal.
L’ouverture de l’évent par laquelle cette eai|
s’échappe, répond prefqu’ à la diftance des yeux'1
en arrière des angles delà bouché Elle a la former
d’un croifîant, & fa concavité eft tournée versla
mufeau.
Dans le marfouin , cette ouverture eft difpoféJ
comme dans le dauphin; mais l’appareil des poche!
qui fe trouvent à l’extrémité des fofîes nafalej
offre quelques modifications. Ces poches fontfl
nombre de trois paires, ainfi que l’avoit déjà notl
l’exaél Ray^contre le fentiment de Tyfon, qui ne!
a compté que deux.
Deux de oes poches font latérales, & tranfverl
falement difpofées à droite & à gauche de l'éventjj
Leur paroi interne eft tapifîée d'une membrai*
muqueufe noirâtre & très-plifiee.
Deux autres poches font antérieures & placée!
au-devant des narines, & repofent fur les os
inter-maxillaires.
;Une glande eft deftinée à en lubrifier les pa
rois.
Les troifièmes de ces poches, plus grandes qui
les précédentes , font pratiquées en arrière dl
Lèvent, & font appuyées contre les os propre!
du nez. La membrane qui les tapifle n’elt poiil
colorée.
Des ramifications très-volumineufes du nerl
ophthalmique fe diftribuent dans la membranemJ
queufe de la première paire des poches.
Ce font celles-ci qui communiquent diredel
ment avec l’ air extérieur ; il femble que cellef
des deux dernières paires ne communiquent avecl
les fofîes nafales que du' côté de la bouche, ■
qu’elles foient exclufivement deftinées à ralfembil
l’eau qui doit être rejetée par l’évent.
Du refle, la difpofition générale de ces poche!
& leur mode d’ adtion font en tout femblablesàc!
qu’ ils font dans la baleine franche.
Dans les oifeaux, la membrane pituitaire n’eli
d’abord qu’ un repli de la peau qui entre dans le*
narines 5 mais, vers le milieu de la cloifon &iul
le cornet moyen, elle devient tomenteufe &pul|
peufe ; plus haut, elle ne forme plus qu’unelanier
très-fine. A la loupe on y diftingue un réfeau val j
çulaire très-prononcé, & une multitude de petit!
pertuis qui conduifent à des follicules qui fécrètenj
un mucus abondant, lequel fe mêle à l'humeul
lacrymale. Cette difpofition eft furtout remarquai
b le dans l’oie. 1
Dans les reptiles, le réfeau vafculaire de il
membrane eft noir. Dans les poifîons chondrop- !
Ervgiens, comme les raies, les requins, les
■ ouifettes, les torpilles, & c . , où les fofjfes na-
«aies, très-larges, font étendues en travers, la
■ membrane pituitaire forme une multitude de petites
lames parallèles, flottantes , dues à fa du-
■ plicature, & difpofées régulièrement des deux
■ côtés d’un ligament longitudinal. Entre ces divers
■ replis il y a un grand nombre de follicules muqueux.
■ On fent combien la furface fe trouve augmentée
Kpar U i furtout quand on voit que chacune des
»aces de ces membranules eft elle-même hérifîee,
■ pour ainfi dire, de replis fecondaires très-fins &
Itrès-peu ftillans,: & qui vont fe rendre en rayon*.
Inant vers le ligament commun. Dans les poifîons
lolfeux, excepté l’anguille & la carpe, on voit au
■ fond de la cavité nafale un point blanc, auquel
|)a membrane adhère fortement, & qui remplace
■ le ligament longitudinal des chondroptérygiens;
|de ce point partent les dupücatures de la mem-
Jbrane en divergeant en tous fens jufqu’à l’orifice
pies narines. . . .
- Des Nerfs de la membrane pituitaire. Ces nerfs
Ijont évidemment de deux fortes : les uns fervent
>la feniation de l’odorat : ce font les rameaux
|dcs nerfs olfaétifs ou de la première paire; les
■ autres fervent à l’entretien de la vie dans la mem-
|brane, & viennent furtout du ganglion fphéno-
|palatin & du nerf ophthalmique de Willis. C ’eft
■ deces derniers feuls que je dois m’occuper ic i,
[les premiers formeront un article à part. 11 eft
■ probable aufli, mais ce fait n’ a point encore pu
■ être démontré, que le plexus nerveux qui em-
|braffe l’artèrp maxillaire interne, & qui vient des
■ filets du ganglion cervical fupérieur, envoie des
|ramifications dans les fofîes nafales avec les bran-
Iches de cette artère qui'y pénètrent; les plexus
■ de cette nature paroiffent en effet eflèntiellement
■ deftinés à accompagner partout le fyftème vafeu-
llaire à fan g rouge.
1 Wrisberg a découvert un rameau du nerffron-
Ital qui pénètre dans le finus du même nom; il
|naît fous le périorbite & pafle au-defîus de la
■ branche fupratrochléaire de l’artère ophthalmique,
■ pour s’unir à un rameau du nerf nafal, & fé partager
enfuite en deux filets, dont l’un fe diftribue
làlamembrane du finus, où il entre par un trou par-
Iticulierï’
La branche nafale de la première portion du
|nerf trifacial appartient tout autant aux cavités
■ olfaûives qu’à l’appareil locomoteur de l’oe i l , ce
|q»i fe remarque lurcout dans les oifeaux. Dans
■ homme, après avoir longé k paroi interne de
■ orbite | elle fe divife en deux rameaux fecondai-
Ires d’un égal volume : l’un conftitue le trajet du
■ nerf à l’extérieur ; l’autre entre dans les cavités du
|nez par le trou orbitaire interne & antérieur.
1 Ce dernier a été nommé filet etkmoidal, filet
l'na/a/ interne ou nafal tout Amplement ( nervus
I d e Haller). Son trajet eft fort étendu &
très-remarquable : accompagné par une petite artère,
il s’ introduit dans un canal étroit & dirigé en
dedans & en haut, lequel fe trouve pratiqué entre
les ma (Tes latérales de l’ethmoïde & l ’échancrure
ethmoïdaie du coronal ; il fort de ce conduit pour
entrer dans le crâne, au-délions de la dure-mère,
qui lé recouvre & qui !e maintient dans un fillon
ofleux jufque fur les côtés de l’apophyfe crifta-
galli. L à , il pénètre , fans avoir donné des filets
à la dure-mère, comme le prétend Beitin, & fans
avoir communiqué avec le nerf oliaè lif, comme
l’a dit Winflow , dans la petite fente qui exifte à
la partie antérieure des gouttières etnmoïdales,
& pat vient ainfi à la voûte des fofîes nafales, où il
augmente de volume & fê divife en deux filets,
l ’un interne & l’autre externe.
Le premier defeend fur la partie antérieure de
la cloifon, entre les feuillets muqueux & fibreux
de la membrane pituitaire; après un court trajet
il fe partage en deux autres filets : l’un ( nafo-lo-
baire, Chauff. ), très-mince, defeend fur la face
pofiérieure de l’os du nez, logé dans un fillon
offeux ou même dans un canal véritable , qui
commence à l’épine nafale du coronal ; il fort en-
fuite encre les os propres du nez & les portions
latérales de fon cartilage, augmente de volume,
acquiert plus dé folidité, & fe ramifie dans les
tégumens du lobe ; l’autre, un peu moins fin ,
defeend fur la membrane pituitaire au niveau du
rebord de la cloifon, & fe termine près de fa bafè
en fe fubdivifant.
Le rameau externe fournit, prefque dès fort
origine , un filet qui s’introduit dans un canal ou
fit-io;i offeux , pratiqué derrière l’os du nez ou
fur l’épine nafale du coronal, mais qui fe retrouve
i à nu au-defîous de la tnembiane inférieurement,
| où il traverfe un des petits trous creufés fur les
o s , pour fe terminer dans la peau. Après ce filet,
le rameau externe en donne deux ou trois qui
defcendent à la partie antérieure de la paroi externe
des fofîes nafales jufqu’auprès du cornet
inférieur. Quelquefois l un d’eux éft renfermé pendant
quelque temps dans un canal offeux.
Plufieurs anatomiftes indiquent des ramifications
très-ténues de ces filets nerveux, qui vont fe
porter jufque dans les finus frontaux & dans les
cellules ethmoï.lales» Bichat n’a point pu les
pourfuivre aufli loin ; je les ai fouvent aufli cherchées
inutilement. Au refte, dans la plupart des
mammifères, où ce nerf eft très volumineux, ces
filets des-finus frontaux font fort apparens, bc
partent du tronc même du n eif facial.
En dehors du trou fphéno-palâtin, eft un ganglion
nerveux, rougeâtre, un peu dur, triangulaire
ou cordiforme , d’un volume variable, mais
toujours peu confidérable, convexe-dans fa, fur-
face externe, aplati du côté interne , & décrit
pour la première fois par Meckel. C e petit corps,
plongé dans le tiffu cellulaire graiffeux de la fente
ptérygo-maxillaire, eft tellement enfoncé entre
I